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Azali déshonore l’artiste international Soprano à Bercy

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Azali déshonore l’artiste international Soprano à Bercy

Azali Assoumani dans les vestiaires d’un dancing à Bercy

Par Saïd Idriss Ibrahim

Article transmis par Ibrahim Zawadi

      Le geste eut été appréciable. Notre compatriote Soprano, élu parmi les personnalités les mieux appréciées en France où, depuis plus de 20 ans, ce jeune Marseillais brille par son talent notamment dans un ce style de musique des plus en vogue, le Rap, mérite toute notre admiration et notre fierté.

Non pas qu’il soit star et que cela lui rapporte en notoriété et sans doute matériellement, mais parce que, malgré la popularité qui chez certains fait oublier leurs origines, Soprano a toujours su affirmer, sans complexe, ses origines comoriennes. Soprano mérite donc amplement l’Étoile d’Anjouan, la plus haute distinction de l’ordre de mérite en Union des Comores.

Cependant, cet honneur incontestable que mérite l’artiste ne doit, ou n’aurait plutôt pas dû, passer au-dessus de celui de toute une Nation. Mais, Soprano n’y est pour rien, soyons clairs. C’est le Président comorien et surtout ses conseillers en communication, si tant est que le champion de l’arrogance en ait un, qui dans cette situation, comme dans bien d’autres, humilie les Comores. Dans la forme d’abord. La remise d’une telle distinction obéit à un protocole qui est loin d’être une simple mise en scène, comme voudront banaliser les «avocats du diable». Elle répond aux exigences de la solennité qu’une telle distinction nécessite. Considérons, ce qui n’est pas certain, que la décision en conseil des ministres de décerner cette médaille à Soprano, ait été prise. Qu’un décret présidentiel ait été pris dans ce sens. Pourquoi le remise d’une telle distinction se déroule lamentablement dans un coin des vestiaires des coulisses d’une salle de concert parisien?

Qu’est-ce qui justifie ce bricolage que même le plus amateur des chefs de communication et de protocole s’en serait rendu compte? Qu’est-ce qui arrive à notre Président? Pourquoi faire tant de mal à un peuple qui lui a tant donné? Si nous ne disposons d’aucune réponse à cette dernière question d’ordre général, nous en détenons une pour ce qui s’est passé dans les vestiaires de la salle Bercy ce dimanche 10 décembre 2017.

Il y a quelques mois les comoriens avaient affiché leur inquiétude devant la démolition du seul «semblant d’Hôpital» du pays. Pour les calmer ils ont été invités à une épisode de ce qui est devenu l’exercice favori du nouveau régime politique comorien, la «pose de la première pierre». Azali Assoumani posait en effet la «première pierre» de la reconstruction de l’hôpital Elmarouf. Dans un de ses discours qui vantait, non sans sa légendaire arrogance, et dans un français qui a fini par faire partir précipitamment Jean d’Ormesson, pourtant le plus tolérant des gardiens de la langue de Molière, Azali Assoumani se vantait de disposer d’ores et déjà des fonds pour financer le projet qui, au passage, allait permettre la réembauche des 2.000 jeunes qu’il a remerciés dès son élection. Bref l’opération allait être financée, de targuait-il, par des fonds «propres». Eh bien voyons! Ici, le Président a l’honnêteté de reconnaître qu’il y a aussi des fonds «sales». Sans doute faisait-il allusion au fonds provenant de la vente des passeports! Mais en réalité, Azali Assoumani savait au fond de lui qu’il plongeait le système de santé comorien dans le fond car il ne disposait pas des moyens financiers pour reconstruire l’hôpital. C’est ainsi qu’il eut l’idée géniale: partir avec le ministre de la mendicité extérieure à la mobilisation de fonds.

Avant ou après, qu’importe, d’aller faire semblant d’aimer la musique de Soprano, et lui faire la danse du ventre, le Rappeur, devenu, AzaliAssoumani  avait convoqué une délégation de la diaspora à l’ambassade des Comores à Paris pour les supplier de se mobiliser notamment pour la création d’une banque capable de lever un fonds d’investissement pour, leur suppliait-il, dans l’urgence financer la construction de l’hôpital El Marouf! Tiens donc. Et d’indiquer aux hussards de la diaspora présents à la rencontre à laquelle participait, entre autres, le Prix Nobel de l’Évidentialisme (Science qui affirme que pour qu’un pays se développe il faut qu’il mette fin à son sous-développement) Darchary Mikidache, que la question de la structuration du «machin truc qui s’appelle diaspora» serait examinée à son prochain mandat, c’est-à-dire en 2030, huhoo.

«Il nous faut 40 millions d’euros pour financer les assises» aurait-il exposé presque les larmes aux yeux, avant de se reprendre «…je voulais dire pour financer El Marouf». S’il y avait au moins une seule personne de censée parmi la délégation de la diaspora présente, elle aurait pu dire au Président d’aller récupérer les 40 millions d’euros détournés lors de son premier mandat pour venir foncer la construction d’El Marouf. Mais bon les gens présents étaient davantage préoccupés par la place de celui qui doit s’appeler Président, Roi ou Empereur de la diaspora!

Toujours est-il l’on sait donc pourquoi Azali Assoumani traînait dans les vestiaires de la salle de concert à la recherche de Soprano. C’est donc pour le financement d’El Marouf que Azali Assoumani est venu cette fois-ci. Sensibiliser nos artistes tel que Soprano pour cette cause eut été louable si elle n’ait été portée par le père de la corruption villageoise. Maintenant que vous avez tous compris que la médaille remise à Soprano devant la porte de l’entrée des toilettes de la salle Bercy est en réalité une opération de mendicité auprès du rappeur, vous apprécierez le geste que beaucoup ont jugé salutaire. Sauf que la malhonnêteté du Président est d’une notoriété internationale et il serait incompréhensible que pour aider son pays d’origine Soprano ose passer par le gouvernement comorien. Si l’artiste veut vraiment aider son pays il saura comment faire.

Par Saïd Idriss Ibrahim

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© www.lemohelien.com – Mardi 12 décembre 2017.


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