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Assoumani Azali: 5 élections, 5 coups d’État électoraux

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Assoumani Azali: 5 élections, 5 coups d’État électoraux

Un putschiste électoral multirécidiviste à la légitimité = zéro

Par ARM

     Nonobstant l’abonnement du dictateur Assoumani Azali Boinaheri à la fraude et violence électorales, son ami et soutien Idriss Mohamed Chanfi dit doctement aux Comoriens qu’il faut le laisser organiser une élection présidentielle anticipée. Rien que ça! Il suggère savamment (n’est-il pas un savant?) qu’il faut faire confiance au pyromane pour éteindre l’incendie qu’il a provoqué. De 2002 à 2019, ce dictateur a participé à 3 «élections» et tenté d’en organiser 2 autres. Ce furent 5 coups d’État électoraux faisant honte même aux autres dictateurs africains.

1.- L’élection des 17 mars et 14 avril 2002, organisée et fraudée par le fugitif international Hamada Madi Boléro accorda «100%» au putschiste Assoumani Azali Boinaheri: «Au deuxième tour du scrutin, Azali Assoumani est élu, le 14 avril 2002, président de l’Union des Comores à l’issue d’élections, bien entendu boycottées par l’opposition. À Moroni, des bureaux de vote sont saccagés, des barricades élevées. Dès la proclamation des résultats, ceux-ci sont contestés et huit jours plus tard annulés par une Commission nationale électorale, elle-même fort contestable. Ils seront validés le 8 mai par une commission de magistrats [étrangers, absents des Comores lors du scrutin]»: Alain Deschamps: Les Comores d’Ahmed Abdallah. Mercenaires, révolutionnaires et cœlacanthe, Préface de Pierre Vérin, Karthala, Collection «Tropiques», Paris, 2005, p. 184.

2.- En 2016, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri, était éliminé au premier tour. Il a été repêché par les Mohéliens de Bête-Salam, au détriment de Maître Fahmi Saïd Ibrahim. À Moidja, Mitsoudjé… des centaines de morts, absents et personnes inexistantes avaient «voté», 11.500 Anjouanais étaient empêchés de voter (dont seuls 3.000 furent autorisés à voter au 3ème tour). Le clan de la fraude usa du matériel de fraude venu de Madagascar et vendu par un Mauricien, et avait corrompu toutes les institutions chargées de «l’élection».

Le vendredi 22 juillet 2016, le site www.afriqueconfidentielle.com écrivait: «Comores. Exclusif: Présidentielle: Comment Soilihi a été volé de sa victoire. Afrique Confidentielle vous révèle en exclusivité comment le candidat Soilihi, qui était super favori à l’élection présidentielle, a été privé de sa victoire grâce à une arnaque inédite en matière de fraude électorale. Les partisans de Ansoumani, ex-officier putschiste et ancien président de la République, ont su ourdir un complot pour changer les résultats du scrutin. Ils ont tout simplement corrompu les transporteurs des urnes après le dépouillement. C’est ainsi que les chauffeurs complices se sont arrêtés en chemin pour permettre aux fraudeurs de changer les bulletins par d’autres qui donnaient vainqueur Ansoumani. Les responsables qui avaient en charge la proclamation définitive des résultats n’y ont vu que du feu et le subterfuge a marché. Maintenant que le pot aux roses est découvert, que va-t-il se passer?». Rien!

3.- Suite à l’élection qui n’a eu lieu le 24 mars 2019, les missions africaines ont tenu une conférence de presse sous les multiples coupures de l’électricité, le 25 mars 2019: «La CÉNI ne jouit pas d’une crédibilité suffisante auprès des parties prenantes pour jouer pleinement son rôle, eu égard à un manque de répartition claire des tâches avec le ministère chargé des élections», «violation du principe d’équité», «bourrages d’urnes», «aucune file d’attente», «faible enrôlement des électeurs», bureaux de vote «difficilement accessibles aux électeurs», «scrutin interrompu en raison du saccage des urnes», un «départ anticipé de certains assesseurs représentant les candidats de l’Union de l’Opposition», «fermeture des bureaux de vote avant l’heure légale», «Les missions déplorent les incidents observés et qui n’ont pas permis aux électeurs de sortir massivement pour exercer leur droit civique», «Ces dysfonctionnements ainsi que l’interruption des opérations de dépouillement, de la collecte, et le transfert des urnes par des éléments des forces de l’ordre ont de ce fait affecté le bon déroulement des opérations de vote et du dépouillement, et par conséquent, l’ensemble du scrutin. Cette situation empêche les Missions d’Observation électorale de se prononcer de façon objective sur la transparence et la crédibilité du scrutin du 24 mars 2019».

4.- En 2020, le dictateur s’offrit 33 Députés sur 33, alors que dans la législature de 2015 à 2020, il n’en disposait que d’un seul, le 2ème, Ali Mhadji ayant quitté le navire coulant.

5.- Toujours en 2020, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri s’offrit toutes les Mairies.

Même au sein de sa «majorité», des protestations de fraudes persistent. Et Idriss Mohamed Chanfi demande aux Comoriens d’accepter une énième forfaiture électorale organisée par un dictateur qui ne sait même comment on fraude une élection intelligemment.

La fraude électorale est un art et un métier. Elle ne s’improvise pas. Selon Stephen Smith, le Général Mohamed Oufkir, alors ministre de l’Intérieur du Maroc, «garde le contrôle de la situation, manipule une série de scrutins, les élections communales et municipales de 1969 aux législatives de 1970 en passant par un nouveau référendum constitutionnel en juillet, qui enregistre 98,85% d’approbation malgré une campagne hostile menée par l’opposition. “Le maître d’œuvre du trucage électoral, c’était lui. Il faisait même voter les morts, admet Fatima [Fatima Chenna, sa veuve]. Mais, vingt-cinq ans après Oufkir, on continue de truquer les élections au Marocˮ. Raouf se souvient d’une “femme hypocriteˮ, invitée à déjeuner le jour d’un scrutin, qui demande à Oufkir, les “premières tendances”. Le général réplique: “Madame, voulez-vous les résultats des élections d’hier ou des élections qui vont avoir lieu dans un an?ˮ. Il n’est pas dupe du rôle qu’il joue, mais il le joue à fond». Stephen Smith: Oufkir. Un destin marocain, 2ème édition, Hachette Littératures, Collection «Pluriel Actuel», Paris, 2002, p. 278.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 13 octobre 2021.


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