Ahmed Sambi veut ngazidjatiser ses crypto-sambistes d’Anjouan
Par ARM
Il doit quand même se dire que son arrogance est en train de le conduire au pied du mur, s’il ne l’y a pas déjà placé et enchaîné pour de bon. Oui, Ahmed Sambi a mangé son pain blanc, et aujourd’hui, il est en train de vivre ce qu’il y a de plus horrible chez un politicien: la montée et l’accentuation d’un immense rejet populaire. En effet, de nombreux indicateurs montrent un Ahmed Sambi de plus en plus isolé sur la scène politique nationale, à force de mépriser le monde entier, en croyant qu’il est le meilleur des hommes et qu’il peut manipuler la planète entière à coups de billets de banque. En août 2015, on a vu comment il a été humilié dans deux séances de Majliss, à Moroni. Par la suite, il a essuyé tout le mépris de cet Imam d’Oussivo, qui lui a dit ironiquement qu’il pouvait vendre même le ciel au-dessus des Comores. Après, il s’est fait chasser de Nkourani-Sima comme n’importe quel voleur, et on sait ce qu’il en est. Le même Ahmed Sambi s’est fait chasser de Mbéni, où il lui est interdit d’aller embêter les gens de cette ville très à cheval sur l’honneur et le prestige. Et quand, le dimanche 20 septembre 2015, le Maire de Mbéni croit bien faire en disant qu’Ahmed Sambi n’était pas interdit de meeting dans la capitale du Hamahamet, Ismaïl Saïd, ancien Cadi et actuel porte-parole de la ville de Mbéni, monte au créneau le vendredi 25 septembre pour mettre les points sur les «i» et les barres sur les «t» en ces termes dénués de toute amphibologie: «Nos salles, construites par nos propres fonds, ne sont pas pour accueillir Sambi; je le confirme ici: nous l’avons empêché pour préserver la paix dans notre localité». Enfonçant le clou, le porte-parole de la ville de Mbéni ajoute que le rejet ne concerne pas une personne, mais «l’idéologie du Chiisme à laquelle nous nous opposons». C’est très clair. Le grand notable contredit tous les menteurs qui prétendaient que c’est parce qu’Ahmed Sambi était Anjouanais qu’il avait été refusé à Mbéni, expliquant que cette affirmation est gratuite et tendancieuse puisque «nous avons élu plusieurs fois Ahmed Abdallah Abdérémane et n’avions aucun problème avec lui». En d’autres termes, personne ne servira de la viande sur l’assiette après avoir mis du poisson dans la marmite. Et, l’honnêteté oblige à arrêter l’agitation du spectre de l’insularité. Ahmed Sambi n’est pas Anjouan. Il est un Anjouanais mais pas Anjouan. Les Comoriens ne doivent pas l’oublier.
Ahmed Sambi est complètement désavoué sur une autre pratique mafieuse qui lui est chère et qui commence à énerver les Grands-Comoriens: la ngazidjatisation des Anjouanais, après sa propre ngazidjatisation ayant fait de lui-même et dans la honte un électeur de Batsa-Itsandra, en Grande-Comore. Comme on ne le savait pas, avant les élections des dimanches 25 janvier et 22 février 2015, Ahmed Sambi avait fait enregistrer des milliers d’Anjouanais sur les listes électorales de Moroni. Comme il est très riche, il les avait spécialement fait venir d’Anjouan par bateau, aussi bien pour l’enregistrement sur les listes électorales que pour les scrutins eux-mêmes. Or, en même temps, les Grands-Comoriens originaires des villes et villages de l’hinterland se font immatriculer dans leurs lieux d’origine, pendant que les autres, allergiques à la biométrie, refusent de se faire enregistrer sur les mêmes listes, laissant la place à la ngazidjatisation des Anjouanais d’Ahmed Sambi, qui font de la transhumance insulaire comme leur chef. Ce qui signifie que les pouvoirs publics comoriens ne doivent pas se contenter d’immatriculer les électeurs; ils doivent surtout inciter toute la population à se faire enregistrer sur les listes électorales pour ne pas avoir à s’en mordre les doigts après. Ce bout de papier qu’on appelle «bulletin de vote» est l’arme la plus puissante du monde, puisqu’il peut changer le destin d’un peuple et même le cours de l’Histoire mondiale, au-delà de celle d’un État spécifique.
Aujourd’hui, on respire à moitié parce que cette escroquerie à la liste électorale est en train de prendre un sacré coup. En effet, à la Mairie de Moroni, on a compris qu’on ne peut pas immatriculer le premier Anjouanais de passage, spécialement, crapuleusement et «mafieusement» ramené de son île pour gonfler de manière artificielle et frauduleuse les rangs des crypto-sambistes de la capitale comorienne. Ahmed Sambi comptait sur cette pratique mafieuse pour faire gagner le crypto-sambisme au premier tour de l’élection présidentielle, élection à laquelle il ne pourra pas se présenter puisqu’il est Anjouanais, alors que tous les candidats à ce scrutin doivent être Grands-Comoriens, à l’exclusion des Mohéliens et des Anjouanais. La Mairie de Moroni est en train de mettre fin à une pratique malsaine et frauduleuse, et l’exemple doit être suivi dans les autres villes et villages pour que le premier tour de l’élection présidentielle de 2016 consacre la présence de candidats grands-comoriens face aux électeurs grands-comoriens. C’est un devoir pour la démocratie et la République. Une élection est un exercice démocratique et républicain et non une crapulerie politique.
Si Ahmed Sambi veut faire de la politique, et comme il fait dire à ses relais de propagande qu’il est «de plus en plus populaire», il doit au moins essayer de se comporter en homme et de manière honnête, au lieu de se livrer à des pratiques condamnables. Pourquoi ne peut-il rien faire sans tricher et mentir? Qu’est-ce qui l’empêche de se comporter honnêtement de temps à autre? N’oublions pas que, lors du référendum d’autodétermination des Comores, le 22 décembre 1974, les autorités comoriennes de l’autonomie interne avaient eu recours à ce procédé pendable, en faisant voter des milliers d’Anjouanais à Mayotte, pour faire gagner la cause de l’indépendance sur l’île humiliée et en pleine préparation du rejet de la souveraineté nationale. Ces Anjouanais avaient été spécialement transportés par avion, mais cela n’a pas empêché les Mahorais de rejeter l’indépendance: à Mayotte, 16.109 personnes avaient été inscrites sur les listes électorales, dont 12.390 exprimèrent leur choix, étant noté que 8.091 rejetèrent l’indépendance, contre 4.299, qui souhaitaient le maintien de l’île dans le giron d’un État comorien indépendant. Et on sait très bien que dans les 4.299 «Mahorais» qui avaient choisi l’indépendance, les Anjouanais étaient majoritaires, mais sans empêcher le rejet de la solution de l’indépendance. Cela doit inspirer Ahmed Sambi, qui doit comprendre qu’il ne peut pas inonder la ville de Moroni d’électeurs crypto-sambistes anjouanais. Et même, lors des scrutins de janvier et février 2015, les Anjouanais ramenés de leur île par charters maritimes n’avaient assuré que l’élection des deux Députés crypto-sambistes, sans aller plus loin, puisque les deux garçons ne totalisent même pas 4.000 suffrages quand on cumule les voix qu’ils ont obtenues, alors que le candidat du Mitsamiouli-Mboudé a obtenu plus de 8.700 voix. Statistiques très parlantes. Cette fois, si la politique du banditisme électoral d’Ahmed Sambi est mise en échec dès à présent, il faudra quand même que l’ancien satrape imagine autre chose, en commençant pas la modestie et l’humilité, toutes choses qui demanderont de sa part l’abandon du mépris qu’il continue à afficher envers les Grands-Comoriens et les autres Comoriens.
Mais, à quoi servira l’arrêt de la crapulerie électorale d’Ahmed Sambi si les Grands-Comoriens ne se font pas enregistrer sur les listes électorales? Les Comoriens qui peuvent voter pour choisir leur prochain chef d’État doivent s’inscrire sur les listes électorales parce que, voter leur donne la possibilité de choisir le meilleur pour leur pays. Le Comorien qui voit des ennemis de l’État, de la République et du peuple des Comores qui veulent tout casser en promettant «le chaos» et qui ne va pas se faire inscrire sur les listes électorales commet un grave crime contre lui-même et contre les Comores. S’il y avait des partis politiques aux Comores, on aurait pu leur demander d’inciter leurs partisans à se mobiliser et à se faire inscrire sur les listes électorales afin de barrer la route à toute forme de banditisme électoral devant faire d’Ahmed Sambi un Président à mort aux Comores. Il appartient donc à chacun d’assumer ses propres responsabilités. Après, ça sera trop tard.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 30 septembre 2015.