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Ahmed Sambi fout le bordel et le souk à Soweto

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Ahmed Sambi, ministre d’Ikililou Dhoinine, le temps de funérailles à Soweto

(Article extrait des archives du site www.lemohelien.com)

Par ARM

   Incorrigible, Ahmed Sambi! Absolument incorrigible! Mais, cette fois, il est presque à plaindre. Le pauvre chéri! Ah, le pauvre! Commençons par le commencement. Ce lundi 9 décembre 2013, avant de quitter Paris pour l’Afrique du Sud en vue de rendre un dernier hommage au Président Nelson Mandela, l’icône mondiale, la délégation officielle comorienne apprend qu’elle devrait faire avec Ahmed Sambi dès l’escale de Nairobi. Nous avions déjà annoncé que notre vantard national n’allait pas rater une telle occasion pour aller parader en Afrique du Sud. Chose dite, chose faite: à Nairobi, la délégation présidentielle tomba sur un Ahmed Sambi affichant sa tête des mauvais jours, avec une mine d’enterrement avant la lettre, une tête aux allures de papier mâché. Pas beau à regarder, ce lundi 9 décembre 2013. La raison de cette déception à fleur de peau? Pendant que le Kenya soignait le Président Ikililou Dhoinine et sa délégation aux petits oignons, il fit tout pour ignorer Ahmed Sambi, faisant même semblant de ne pas le connaître et reconnaître. On ne débarque pas chez les gens comme ça, surtout quand on n’y a pas une cimenterie et quand on a choisi la Tanzanie voisine pour en implanter deux. Mais, ça, Ahmed Sambi ne pouvait le comprendre, notamment depuis qu’il s’est mis en tête l’idée selon laquelle il est aussi célèbre que Nelson Mandela, voire plus.

   De Nairobi à Johannesburg, la délégation comorienne se coltina un Ahmed Sambi à la mine plus renfrognée que jamais. Or, ce lundi 10 décembre 2013, pendant que la délégation comorienne se préparait à aller au Stade de Soweto, l’un des accompagnateurs du Président de la République, qui avait l’air de mâcher des cailloux de rivière, annonça au chef de l’État que le Comorien le plus assoiffé de pouvoir, argent et gloriole faisait les 100 pas au bas de l’hôtel. «Quoi? Et pourquoi?», s’écria le Président. «Monsieur le Président, euh…, c’est-à-dire que… comme il n’est invité par personne ici, et comme il n’est plus Président, il ne pourra pas assister aux funérailles. Or, s’il n’y assiste pas, avant les funérailles, on risque de l’enterrer, avant même Nelson Mandela. Ce n’est plus une affaire politique, mais une affaire humanitaire qui va intéresser et mobiliser même le Comité international de la Croix-Rouge, le CICR dans les minutes qui suivent».

   Le collaborateur du Président n’avait pas tort car tous les Grands de ce monde ou presque ont pris part à la cérémonie officielle des funérailles du Président Nelson Mandela, au stade de Soweto, à Johannesburg. Pour comprendre l’état d’esprit dans lequel était notre vantard national, il faudra insister sur le fait que l’Histoire retiendra la présence des derniers Présidents républicains et démocrates des États-Unis, qui ont accompagné l’actuel chef de la Maison-Blanche, Barack Obama. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les cinq continents y étaient représentés au plus haut niveau. La présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, du Président de la Commission européenne et du Président de la Commission de l’Union africaine, a fait de cette cérémonie, un événement mondial aux dimensions politiques, géopolitiques et géostratégiques dont les spécialistes auront des difficultés à en analyser tous les tenants et aboutissants.

   Du discours révolutionnaire de Raoul Castro de Cuba, à celui moraliste, de la Présidente Dilma Rousseff du Brésil, en passant par les prières des représentants du Christianisme avec toutes ses composantes, du Judaïsme, de l’Islam et de l’Hindouisme, l’assistance a applaudi celui de Barack Obama et de Jacob Zuma, Président de la République Sud-africaine, et le monde a assisté à un moment inédit de communion. Nelson Mandela, dit «Tata Madiba», a pu réunir tout ce beau monde au-delà de la mort, avec un seul objectif que résume l’idéal de toute sa vie et de son engagement politique: la paix, l’unité et le pardon! Aujourd’hui comme hier, Nelson Mandela restera celui qui a refusé la revanche, celui qui a compris que dans ce monde, rien ne vaut plus que la paix!

   Pour revenir à nos affaires comoro-comoriennes, notons que le Président Ikililou Dhoinine a su prendre de la hauteur, a su démontrer qu’en dépit de tout ce qui se passe aux Comores, avec les attaques incessantes et le revanchisme de l’ancien Président Ahmed Sambi et des siens, il reste le Président des Comores, avec pour lui, l’obligation morale et sacerdotale de protéger l’image du pays à l’étranger, autant que faire se peut, surtout quand notre épine nationale, Ahmed Sambi, est dans les parages, sans respecter les règles protocolaires. En effet, contrairement aux autres délégations nationales, qui avaient avisé les autorités sud-africaines de la présence de leurs anciens chefs d’État dans leurs délégations respectives, la délégation comorienne a failli se faire ridiculiser, et cela non pas par sa faute, mais par celle de notre vantard national, Ahmed Sambi.

   Pour résumer, le Président Ikililou Dhoinine, arrivé à Johannesburg avec Hamada Madi Boléro, son Directeur de Cabinet chargé de la Défense, qui a rang de ministre fonctionnellement et protocolairement, après avoir constaté que l’ancien Président des Comores, Ahmed Sambi, était aussi présent en Afrique du Sud dans les conditions dramatiques évoquées et sans qu’il ne fasse partie de la délégation officielle, alors que les accréditations officielles étaient déjà fixées à deux personnes, le Président Ikililou Dhoinine et son Directeur de Cabinet chargé de la Défense ont décidé de sauver l’honneur du pays à travers celui d’Ahmed Sambi. Cela s’est fait à un moment où les services protocolaires sud-africains avaient avisé la représentation diplomatique comorienne à Pretoria que l’Afrique du Sud ne recevait qu’une délégation par pays et que l’Union des Comores devait gérer ses propres contradictions et querelles politiques intestines chez elle, à Moroni.

   C’est ainsi que Hamada Madi Boléro, dans un grand élan républicain – comme il sait le faire, d’ailleurs – a préféré être remplacé par l’ancien Président Ahmed Sambi, qui a accompagné le Président Ikililou au Stade de Soweto, avec un badge de ministre du Président Ikililou Dhoinine. Oui, Ahmed Sambi est entré au Stade de Soweto parce que le Président Ikililou Dhoinine, pour sauver une vie et sauvegarder l’honneur de notre pays, a accepté de nommer Ahmed Sambi ministre, le temps des funérailles du Président Nelson Mandela.

   Désormais, les Comoriens doivent tirer les conséquences de cet acte républicain et humanitaire (n’oublions pas le côté humanitaire de la chose) s’ils veulent continuer à faire partie de ce monde, où la diplomatie a ses règles, ses exigences et obligations! Il n’est pas du tout inutile de constater que le Français François Hollande était accompagné de Nicolas Sarkozy, Barack Obama de George Bush, James «Jimmy» Carter et William «Bill» Clinton, comme tant d’autres, pour honorer leur pays malgré leurs divergences politiques. Pourquoi alors, nous interrogeons-nous, l’ancien Président Ahmed Sambi a décidé d’aller en Afrique du Sud sans aviser le chef de l’État, le seul habilité à représenter notre pays à l’extérieur, selon la coutume internationale, mais aussi selon la Constitution de notre pays? Cette méprise sur les règles communes en diplomatie est, en tous les cas, révélatrice de la boulimie de pouvoir et des honneurs qui colle à la peau de l’ancien satrape! Cela étant, et pour l’amour de notre pays à tous, cessons de prendre nos rêves pour la réalité! Les Comores ne méritent pas d’être ridiculisées par Ahmed Sambi à l’étranger, après tout le mal qu’il a fait à notre pays.

   En tout cas, le geste républicain et humanitaire du Président Ikililou Dhoinine et de Hamada Madi Boléro les honore. Ils n’ont pas fait du bien qu’au seul Ahmed Sambi. Ils ont fait du bien à tout notre pays. S’il pouvait y avoir tout le temps d’actes pareils… Espérons qu’Ahmed Sambi a bien compris la leçon, car nous applaudirons s’il fait preuve de la même goujaterie et se fait chasser par Ikililou Dhoinine la prochaine fois.

   Il reste à signaler à Ahmed Sambi que la prochaine fois qu’il ira à l’étranger assister à des funérailles, il devra se renseigner car les personnalités présentes à Soweto avaient choisi le noir et le blanc, pendant que le marron de son dessus de boubou faisait du désordre.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 10 décembre 2013.

© www.lemohelien.com – Mardi 30 juin 2015.


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