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Ahmed Ali Amir: grand mariage éminemment politique

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Ahmed Ali Amir: un grand mariage éminemment politique

Le lieu idéal pour les «Assises nationales» et le «dialogue national»

Par ARM

            Nous présentons nos sincères félicitations à Ahmed Ali Amir et à sa gracieuse épouse pour la célébration de leur grand mariage, après 30 ans de mariage ordinaire. Mais, est-il permis de présenter ces félicitations sans prendre le risque de se faire étriper pour «connivence avec l’ennemi»? Au-delà des haines, détestations, polémiques et anathèmes, il conviendrait de rappeler que la célébration du grand mariage en Grande-Comore est un «moment de vie»: «La population comorienne est d’origine extrêmement diverse: Noirs, Malais, Malgaches sakalava, Persans, Indiens, Arabes. Très métissée à la base, elle est dominée par une aristocratie politique, économique et religieuse arabe. Fortement islamisée (sept cents mosquées), elle est pieuse et traditionaliste, mais observe toujours les vieilles coutumes de souche indonésienne, comme celle du “grand mariage”: bien que marié jeune et en général à plusieurs femmes, le Comorien aisé attend d’être riche pour effectuer son “grand mariage” avec son épouse préférée; la dot et les festivités entraînent des dépenses considérables et parfois même la ruine»: Hervé Bourges et Claude Wauthier: Les 50 Afriques, Tome I, Afrique centrale, Afrique des Grands Lacs, Afrique australe. Océan Indien, Éditions du Seuil, Collection «L’Histoire immédiate», Paris, 1979, p. 615.

            Ahmed Ali Amir et son épouse ont donc sacrifié à la tradition du grand mariage. Les intellectuels et cadres de la Grande-Comore disent tous être hostiles au grand mariage, mais le célèbrent dans le faste, le bling-bling, le pimpant et le clinquant, invoquant «la pression familiale et sociale». Voire… Allons bon! Si le jeune couple croyait pouvoir convoler en justes noces dans la sérénité, il doit déchanter parce que son grand mariage est devenu une affaire éminemment politique, surtout à la vue d’un Ahmed Hassane El Barwane aux pieds du dictateur Assoumani Azali Boinaheri, qu’il dit combattre. Des dizaines de Comoriens ont envoyé la photo de la polémique à votre site, ne tardant pas à l’interpeler pour la publier et la commenter. Je souffre, je l’avoue. Je souffre, Mesdames et Messieurs. Et comme si cela ne suffisait pas, tel opposant comorien vivant à Paris a glissé le commentaire acide suivant: «Sans polémique. Qu’on nous explique ce qu’a fait AAA dans cette île de Ngazidja (sans parler des autres îles, car je ne suis pas sûr qu’il les connaît ou que les habitants des 3 autres îles le connaissent) afin qu’il rassemble l’ensemble de la classe politique autour de son machhuli. Ironie du sort, le Coordonnateur de la communication du pouvoir tyrannique aux Comores a réussi son coup en mettant à genoux des personnalités politiques de l’opposition “midru tsini ha Azali” [= Sous les pieds d’Azali]. Ne devrons nous pas poser des vraies questions sur ce mélange, cette confusion des pouvoirs, traditions, religion, organisation sociétale…?».

            Comme il est impossible de faire cohabiter loups et agneaux, en faisant asseoir autour de la même table la dictature et l’opposition, le grand mariage d’Ahmed Ali Amir aurait été le cadre idéal pour organiser à la fois «les Assises nationales» qui n’avaient pas eu lieu en février 2018, et le «Dialogue national» transformé en «monologue des sourds» qui avait suivi, puisque, pour la première fois, un évènement avait réuni la dictature et l’opposition.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 30 janvier 2023.


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One Comment

  • MGOMRI

    janvier 31, 2023 at 10:05

    Cher Monsieur
    Mes chaleureuses félicitations pour la célébration du grand-mariage de celui que vous présentez comme “l’un des meilleurs fils des Comores”. Celui qui a pour mission de faire passer Satan pour un Ange et de corrompre les journalistes à la mode smartphone et une certaine presse écrite facilement corruptible a été hissé au rang de notable par le Guzi Assoumani Azali pour services rendus à la dictature. Ahmed Hassan El Barwane est un homme politique (avec lequel je suis souvent en désaccord) mais il est aussi un éminent notable de Moroni. Il ne pouvait à ce titre manquer au mariage traditionnel du moronien Ahmed Ali Amir. C’est plutôt la présence du Gouzi de Mtsoudjé affublé d’une tenue d’un notable authentique à la tribune d’honneur à côté du marié qui est choquante.

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