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Hommage personnel à mon oncle Salim Hadj Himidi

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Hommage personnel à mon oncle Salim Hadj Himidi

Mort de Salim Hadj Himidi, une perte incommensurable

Par Mme Moinaecha Youssouf Djalali

       Salim Hadj Himidi nous a quittés très tôt ce samedi 28 mars 2020 dans la discrétion. En fait, mon oncle Salim Hadj Himidi a mené toute sa vie dans une discrétion de bon aloi. Sa mort est intervenue dans la même discrétion de bon aloi. Il est mort dans l’amour de ceux qui l’ont toujours aimé, chéri et respecté. Il était aimé, chéri et respecté au-delà de son cercle familial et de sa ville de Mbéni, lui qui avait placé sa vie entière à la disposition des Comores.

Salim Hadj Himidi était mon oncle. J’ai grandi en ayant sur lui un regard de respect et d’amour. Il voulait pour nous ce qu’il y avait de meilleur, que ce soit pour nous-mêmes, pour Mbéni et pour les Comores. Il nous a enseigné les valeurs et la tradition de notre pays d’origine, en insistant sur la nécessité de défendre nos principes et idéaux, même au péril de notre vie, de notre confort personnel, et de notre bien-être matériel. Il trouvait bizarre qu’on lui parle de son militantisme au sein du Parti socialiste des Comores (PASOCO) et du Mouvement de Libération nationale des Comores (MOLINACO), estimant que militer pour son pays est à la fois un devoir et un honneur.

Salim Hadj Himidi: Relève générationnelle

Mon oncle Salim Hadj Himidi aimait refaire le monde. Homme de culture et de dialogue, il ne se laissait rebuter par aucun sujet, mais demandait le respect de deux lignes rouges: la personnalité inviolable des Comores et l’inaliénabilité des valeurs sociétales comoriennes, toutes choses qu’il considérait comme sacrées.

Esprit curieux et cultivé, mon oncle Salim Hadj Himidi m’entraînait souvent à Paris dans des événements littéraires, à la découverte d’écrivains intéressants ou de pièces de théâtres du côté de Châtelet, au cœur de Paris, où il avait ses habitudes. Gastronome et fin gourmet, il avait une prédilection pour la nourriture indo-pakistanaise du centre de Paris, dont les meilleures tables le connaissaient toutes et le désignaient par affectueusement par «Babou».

Comme il avait l’érudition en lui, il aimait partager celle-ci. Zanzibar était pour lui un sanctuaire, une seconde patrie et un lieu de recueillement chargé d’Histoire et d’émotions, mais aussi un canal menant à deux autres pays qui lui étaient très chers: le Yémen historique et le Sultanat d’Oman, le Hadramaout et Mascate. Lui, l’enfant de Mbéni, a passé l’enfance et a fait une partie notable de ses études à Zanzibar. Cela l’a considérablement enrichi du point de vue culturel et intellectuel, faisant de lui un locuteur admirable et érudit du swahili et de l’anglais, l’obligeant à «monter» à Paris pour apprendre le français par la suite. Il voulait apprendre, il a appris.

Salim Hadj Himidi au milieu de combattants de la liberté

La disparition de Salim Hadj Himidi est ressentie partout comme une immense perte. Partout, mon oncle Salim Hadj Himidi est célébré, évoqué et pleuré. Les hommages ont pris une dimension mondiale. Ma famille y est très sensible et remercie tous ceux qui en sont à l’origine. Cependant, le meilleur des hommages que nous pourrions lui rendre est celui de l’unité des Comoriens, de l’amour pour les valeurs ancestrales et pour la Patrie comorienne.

Nous continuons à unir nos prières pour que Dieu l’agrée dans Son Paradis éternel.

Dans de circonstances aussi tragiques, la piété nous suggère toujours de nous en remettre à la Grandeur et à la Sagesse de Dieu.

«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés» (II, La Vache, 155-157).

www.lemohelien.com – Samedi 28 mars 2020.


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