Azali Assoumani, un miraculé?

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Azali Assoumani, un miraculé?

Il simule les tacles et agace les arbitres

Par Ali Kari

     S’il était encore de ce monde, Dafiné «Mmidjindzé» aurait été poussé à chanter «Wa parisiwa, owakahandza wawuwé Mbaba, waparisiwa» («Ils ont été attrapés, ceux qui voulaient tuer papa»), en écho aux accusations de tentative d’attentat contre le Colonel Assoumani Azali, ce jeudi 7 mars 2019. Qui serait assez fou pour tenter d’attenter à la vie du Président-candidat en plein jour avec pour seul mode opératoire l’éboulement de rochers au passage du convoi présidentiel? Comme prévu, Assoumani Azali est sain et sauf. Il n’a eu aucun mort, aucun blessé à déplorer, pas même une seule voiture endommagée. «Ligungunyiha sha kalidjatriha» ont chanté en chœur ses thuriféraires. Décidément, Assoumani Azali est un chanceux!

Par contre, le sort n’a pas été tendre avec Mohamed Si Naçr-Ed-Dine. Cet homme d’État, fils du Prince Saïd Ibrahim, fut victime d’un attentat maquillé en accident de voiture dans la nuit du vendredi 30 avril au samedi 1er mai 1999, c’est-à-dire au lendemain du putsch du Colonel Assoumani Azali contre le Président Tadjidine Ben Saïd Massounde. Ceux qui voulaient attenter à la vie de Si Naçr-Ed-Dine n’ont pas eu besoin de provoquer un éboulement. Alors qu’il sortait de l’hôtel Galawa où il venait de rencontrer le Colonel Assoumani Azali à l’instigation d’un certain Adamo originaire de Ouellah, sa voiture a été immobilisée par des soudards sous le prétexte du couvre-feu qui était en vigueur. Ils l’ont roué de coups de gourdin à l’arrière du crâne jusqu’à ce qu’il n’ait aucune chance de survie. Puis, ils ont poussé la voiture contre le tronc d’un arbre pour simuler un accident. Les fractures à l’arrière du crâne lui ont été fatales alors que s’il s’agissait réellement d’un accident c’est plutôt son front qui aurait été touché. Adamo qui se trouvait sur le siège avant passager n’a pas eu la moindre égratignure. Aurait-il eu la même chance que son ami Azali ce jeudi 7 mars 2019?

Le sort n’a pas été tendre non plus avec le Colonel Ayouba Combo, assassiné chez lui le 13 juin 2010. L’arme utilisée pour ce crime n’a jamais fait partie de l’arsenal de l’Armée comorienne. Certains mercenaires tchétchènes qui faisaient partie du contingent envoyé par le Guide libyen Mouammar Kadhafi pour assurer la sécurité d’Ahmed Sambi quittèrent les Comores le jour même de leur forfait.

Le sort n’a pas été tendre non plus avec le Docteur Assad Saïd Omar, qui avait été emprisonné durant plusieurs mois pour avoir mis en cause Abou Achiraf et Dossard dans l’assassinat du Colonel Ayouba Combo. Quelques semaines après sa libération conditionnelle, il fut retrouvé mort le mercredi 12 janvier 2011 dans un hôtel situé au sud de Moroni. Les résultats officiels de l’autopsie publiés par le gouvernement d’Ahmed Sambi ont conclu à un arrêt cardiaque. Mais, cette thèse de la mort naturelle fut mise à mal par les indices et les témoignages nombreux plaidant pour un empoisonnement.

Le Prince Si Naçr-Ed-dine, le Colonel Ayouba Combo et le Docteur Assad Saïd Omar n’ont pas eu la même chance qu’Assoumani Azali ce jeudi 7 mars 2019 car leurs assassins et leurs commanditaires VOULAIENT RÉELLEMENT leur mort. Ceux qui ont provoqué l’éboulement des rochers sur la route de Mutsamudu à Sima visaient autre chose que la mort d’Assoumani Azali. Cette piteuse farce vise 3 objectifs:

1.- Faire draper Assoumani Azali dans une posture victimaire alors qu’il a passé toute sa vie à briser des vies.

2.- Montrer qu’Assoumani Azali est courageux pour avoir continué ses meetings malgré la tentative d’assassinat, alors que l’homme est plutôt connu pour sa lâcheté. Chef d’État-major, il a abandonné ses hommes pour aller se réfugier dans les locaux de l’Ambassade de France à Moroni le 28 septembre 1995 lors du putsch de Bob Denard contre le Président Saïd Mohamed Djohar.

3.- Attiser la haine entre les Comoriens en insinuant que les Anjouanais voulaient tuer un Président «grand-comorien».

Les auteurs de ces éboulements «émergents» recevront la reconnaissance éternelle d’Assoumani Azali pour avoir tenté de faire passer un loup pour un agneau.

Le hasard fait bien les choses. Assoumani Azali porte le n°9 sur la liste des candidats. J’ai envie de lui dire qu’à force de simuler des tacles, certains n°9 finissent par agacer les arbitraires au point de se voir refuser les penalties pour les fautes réelles.

Par Ali KARI, Marseille

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© www.lemohelien.com – Dimanche 10 mars 2019.


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