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Le cours magistral du Professeur Hamada Madi Boléro

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L’homme d’État désespère Ahmed Sambi et les crypto-sambistes

Par ARM

   Où vont les Comores? Dans quelle chaudière des enfers les crypto-sambistes veulent jeter les Comores pour les lubies et les ambitions maladives d’un seul homme? Cette fois-ci, même les enfants en couches-culottes ont compris que le crypto-sambisme veut transformer le pays en antichambre de fin du monde que parcourent les 4 cavaliers de l’apocalypse. Face à l’impossible candidature d’Ahmed Sambi, qu’on veut transformer en affaire nationale, les crypto-sambistes veulent que soit lancée une pétition nationale qui doit être supérieure à la Constitution, et autoriser la candidature d’Ahmed Sambi à l’élection présidentielle de 2016, alors que l’Accord-cadre de réconciliation nationale de Fomboni en date du 17 février 2001 et la Constitution du 23 décembre 2001 interdisent cette aventure. Les crypto-sambistes sont en train de commettre la grossière erreur de confondre les Comores avec la Suisse. En effet, c’est dans la Constitution fédérale de la Confédération suisse qu’on retrouve, à l’article 33, «le droit de pétition»: «1.- Toute personne a le droit, sans qu’elle en subisse de préjudice, d’adresser des pétitions aux autorités. 2.- Les autorités doivent prendre connaissance des pétitions». Trouve-t-on des dispositions similaires dans la Constitution comorienne? Non et non! Les crypto-sambistes confondent les Comores avec le Royaume du Maroc, dont l’article 15 de la Constitution dispose: «Les citoyennes et les citoyens disposent du droit de présenter des pétitions aux pouvoirs publics. Une loi organique détermine les conditions et les modalités d’exercice de ce droit». La Constitution comorienne contient-elle des dispositions similaires? Bien entendu, non et non!

   Or, que lisons-nous dans l’article «Présidentielles 2016/Une pétition pour une candidature de Sambi», publié par La Gazette des Comores? Nous lisons ceci: «En prélude aux élections présidentielles de 2016, l’opposition a lancé lundi dernier une pétition en faveur d’une candidature de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. Les initiateurs de la pétition visent 20.000 signatures pour la version “papier”; la version électronique est illimitée. “Nous espérons, d’ici le 30 août, pouvoir déposer la pétition à la Cour constitutionnelle”, a confié Jaffar El Macelie, un des initiateurs de la démarche qui vise à mettre le maximum de pression au gouvernement et à la Haute Cour. Pour lui, la démarche vise aussi à clore le débat sur une candidature de Sambi, jugée inéluctable par l’un de ses partisans, Ahmed Hassane El Barwane, président du Rassemblement des Patriotes (RP). Après la tempête médiatique de ces derniers temps sur cette question, M. le nouveau stratège en communication du RP tente d’amener les débats sur un autre terrain: “Il faut réorienter le débat”, a déclaré M. El Macelie; “c’est d’ailleurs l’objectif du meeting d’aujourd’hui (mardi: ndlr) pour poser le débat sur la situation socio-économique, l’état de nos institutions et la politique”». Foutaises!

   En 29 ans d’études et de travail dans le domaine du Droit, je n’ai jamais lu une chose aussi stupide. Pourquoi ces gens-là veulent introduire aux Comores un droit de pétition et le placer au-dessus de la Constitution alors que celle-ci n’a pas prévu un droit de pétition? Mesdames, Messieurs, la Constitution est la norme supérieure du pays. Elle est la Magna Carta, la Grande Charte du pays. Dans sa fameuse pyramide, Hans Kelsen (1881-1973), le grand juriste austro-états-unien a placé la Constitution au-dessus de toutes les normes nationales. Or, des hommes haineux et ignorants en Droit veulent s’arroger le droit de placer leurs lubies et leurs petits fantasmes au-dessus d’une Constitution adoptée par référendum par le peuple souverain des Comores? Qui sont ces gens-là pour croire pouvoir exiger du paysan de Gnambo-Ya-Wamaoré à Mohéli et du pêcheur de Chindini à la Grande-Comore de signer une pétition pour permettre à un homme qui s’appelle Ahmed Sambi de changer les normes du pays et tenter de devenir candidat à la présidence? Est-ce que des enfantillages pareils intéressent le paysan de Jimlimé et Koki à Anjouan? D’où la question: pourquoi ces gens qui se lancent dans des aventures aussi ridicules n’ont aucune notion de honte? Pourquoi ces gens-là ne vont pas demander aux jeunes Comoriens la première leçon qu’ils ont apprise dans les Facultés de Droit de par le monde le premier jour de la rentrée académique? Un jeune Comorien qui a fait 5 minutes dans une Faculté de Droit pourra dire à ces gens-là drapés dans un orgueil très mal placé que «la Loi est générale et impersonnelle», et qu’on n’élabore pas les règles juridiques pour convenance personnelle, pour faire plaisir à un homme. Alors, leur pétition…

   Et c’est alors qu’intervient Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, l’un des architectes de l’Accord-cadre de Fomboni du 17 février 2001, le père spirituel de la Constitution du 23 décembre 2001, le Comorien doté de la plus grande capacité de persuasion, l’homme d’État qui sait le mieux expliquer les bas-fonds des textes juridiques comoriens, l’autorité comorienne qui ne parle que des sujets qu’il maîtrise. Il y a une semaine, il était l’invité du journaliste Abdallah Agwa sur Baraka FM. Et on sait qu’Abdallah Agwa n’a jamais été tendre envers Hamada Madi Boléro. Quand le débat finit par arriver sur le cas Ahmed Sambi, Hamada Madi Boléro, qui a un passé de Professeur d’Université, a fait un véritable cours magistral qui jette dédaigneusement aux orties les lubies du crypto-sambisme.

   Voici des extraits de la déclaration de Hamada Madi Boléro au micro du corrosif et décapant Abdallah Agwa: «Cher Abdallah, Sambi voulait proroger la durée de son mandat pour ne pas quitter le pouvoir. Le Gouvernement, l’Armée et la Police ont été dépêchés à Mohéli pour empêcher l’élection présidentielle et ont échoué. Nous, habitants de Mohéli, en étions opposés. Nous l’avons arrêté et lui avons dit “Stop”. Ce qu’il voulait n’a pas réussi. Bien sûr, on nous a volé quelques jours, quelques mois. Cependant, la situation n’était pas favorable. Les Mahorais, en 1974, sont descendus dans la rue et nous ont tous chassés et ont chassé le gouvernement. En 1997, les Anjouanais ont commencé par les élèves, et après leurs pères et leurs mères, et ils sont tous descendus dans la rue, en chassant le gouvernement. Alors, si les Grands-Comoriens, à l’occasion des élections qui vont avoir lieu sur leur île dans le cadre de la présidence tournante, laissent les Anjouanais et les Mohéliens candidater, et nous y sommes déjà car on peut être candidat, le problème, ce n’est pas moi. Qu’on y aille alors. Ce n’est pas un problème du tout. À quoi sert l’entêtement alors qu’il n’y a aucun problème? Je croyais que nous nous étions compris. Moi, personnellement, je croyais que nous nous étions compris sur la manière de procéder. Or, nous ne nous sommes pas compris. Donc, ici, si on peut venir à la Grande-Comore se porter candidat même en venant d’ailleurs, que la volonté de Dieu soit faite. Où est le problème? Si Mohamed Bacar est de retour aux Comores, il va embêter qui? Je ne sais pas. […]. Ça rime à quoi, tout ça? Pourquoi devons-nous confondre les affaires de l’État avec des problèmes personnels? Nous parlons de la situation d’une personne qui, si elle commet une infraction à la Loi, doit être jugée. […]».

   Hamada Madi Boléro enchaîne: «S’agissant de la candidature, tu as posé une question très délicate, cher Abdallah, sur cette candidature, je ne sais pas du Parti Juwa, ou du Président Sambi. Premièrement, tu me connais, je suis poli, surtout envers une personne à qui les Comoriens dans leur majorité avaient fait confiance, ne serait-ce qu’un seul jour, et à plus forte raison quand il s’agit de quelqu’un à qui on avait fait confiance pour la magistrature suprême pour 4 ans, auxquels il en avait ajouté un. Une telle personne est honorable. Que je l’aime ou que je ne l’aime pas, que je sois d’accord ou pas avec elle, c’est une personne honorable, une personne honorée par les Comoriens. La politesse s’impose donc. Je ne voudrais même pas parler de lui dans notre entretien, et ce n’est que parce que tu as toi-même introduit le sujet, que j’en parle. Et tu as constaté que depuis qu’on en parle, je n’ai jamais accepté de m’en mêler. Et aujourd’hui, j’ajouterai une chose pour t’expliquer que la différence entre ces gens-là et moi envers leur homme, c’est qu’ils ne le respectent pas, parce que s’ils le respectaient, ils n’allaient pas le plonger dans un piège pareil. Moi, je le respecte. Cher Abdallah, j’étais en compagnie du chef de l’État, à Paris, quand on nous annonça le décès de Nelson Mandela. Je ne l’ai jamais dit, mais je le dis aujourd’hui. Chaque fois, je voulais le dire, mais j’ai toujours évité d’en parler. Je le dis aujourd’hui, et je voudrais que chaque Comorien qui m’entendra me pardonne, pour qu’il comprenne que je ne veux pas insulter le pays, mais les choses sont arrivées à un niveau où nous devons nous dire la vérité pour que chacun comprenne que quand on assume une responsabilité étatique, on a des obligations de respect de l’État. […]. En compagnie donc du chef de l’État, nous sommes arrivés à Nairobi, et nous ne pouvions continuer sur Moroni, mais nous devions aller en Afrique du Sud. Nous avions appris que, comme nous, l’ancien Président Sambi partait en Afrique du Sud. […]. On est venu nous dire: “Votre ancien Président est venu nous dire qu’il veut assister aux obsèques et vous ne nous aviez rien dit. Il n’ira nulle part. Ça ne se passe pas comme ça”. […]. J’ai dit au Président: “Là, nous perdons le nez. […]. Les badges qui nous sont destinés en tant que ministres ne portent pas de nom, contrairement aux vôtres. Si, Monsieur le Président, vous êtes d’accord, il vaut mieux y aller avec lui. Je vais me retirer”. […]. Le Président a demandé à l’Ambassadeur: “Va voir le Président Sambi et demande-lui s’il veut aller à la cérémonie avec le badge de Boléro”. En compagnie du Président de la République, nous sommes allés voir le Président Sambi, et il est parti avec lui en voiture». Voilà qui est clair comme de l’eau de roche.

   Mais, Hamada Madi Boléro a d’autres choses à dire: «Lors de notre première réunion d’Addis-Abeba, pour réconcilier les Comoriens, après que les Anjouanais se soient installés dans le séparatisme, cher Abdallah, les gens ont échangé des injures. Les Anjouanais ont insulté les Grands-Comoriens, les Mohéliens et les Mahorais. Les Mohéliens ont insulté les Grands-Comoriens, les Anjouanais et les Mahorais. Les Grands-Comoriens ont insulté les Anjouanais, les Mohéliens et les Mahorais. Les gens ont échangé trop d’injures et tout le monde a fini par comprendre que nous n’avons pas été corrects les uns envers les autres. […]. Salim Ahmed Salim nous a dit: “Vous n’avez pas le choix. Faites en sorte de trouver les voies de la réconciliation. Trouvez une nouvelle modalité étatique qui vous permettra de vous asseoir ensemble et de vous entendre”. […]. Les Mohéliens disent que “depuis bientôt 40 ans, nous n’avons jamais eu de Président mohélien”. Les Anjouanais disent que quand les Grands-Comoriens ont le pouvoir, ils prennent tous les postes. Les Grands-Comoriens disent que le plus grand investissement a été fait sur le port d’Anjouan. Ce fut une catastrophe. Chacun accuse l’autre de s’être trop servi lui-même. Nous avons fini par trouver une modalité selon laquelle chaque île doit être à la tête du pays pour une durée déterminée, par rotation. […]. Nous avons posé la question: “Et si nous allons organiser les élections à Mohéli et un homme qui s’appelle Abdallah de Ntsoudjini veut s’y présenter?”. Les gens ont dit que ça sera inadmissible. Comment faire alors? […]. Nous savons qui n’est pas Grand-Comorien. Ils ne sont pas nombreux dans ce pays. C’est moi, car j’étais candidat à Mohéli dans le cadre de cette même affaire. Je ne suis donc pas concerné. C’est Ikililou, parce qu’il était candidat et est Président. C’est Oucacha car il était candidat à Mohéli. C’est Ahmed Abdallah Mohamed Sambi parce qu’il était Président pour le compte d’Anjouan. Donc, celui qui a une marge de manœuvre, c’est toi. Tu pourrais attendre le tour d’Anjouan et aller t’y présenter. Ces gens ont provoqué d’autres dégâts parce que l’homme qu’ils veulent voir candidat ne peut même pas se présenter à la vice-présidence à Anjouan. Il s’est inscrit sur les listes électorales de Batsa. Si tu veux être candidat quelque part, il faut être inscrit sur ses listes électorales. S’il veut être Vice-président d’un Grand-Comorien, il le sera ici à la Grande-Comore et non à Anjouan. Sinon, il doit encore changer d’île pour retourner à Anjouan. Ce sont des histoires. Quelle bêtise! […]. Il peut être Vice-président ici. Il est peut-être un Grand-Comorien. Il peut trouver un candidat qui pourrait le prendre, et la Cour constitutionnelle dirait: “Mais, c’est le même mais il a changé de nom”, comme ici on peut changer de nom. C’est l’homme qui était Président, qui était Anjouanais. […]. Aujourd’hui, tu ne peux pas dire aux Grands-Comoriens que ce n’est pas leur tournante. Et quand on sera au terme de la tournante grande-comorienne, il sera difficile de dire aux Anjouanais qu’on supprime la tournante. Et quand finira la tournante anjouanaise, il sera difficile de dire aux Mohéliens pour la deuxième fois que leur tournante est impossible. […]. J’ai le témoignage selon lequel ces gens qui disent tout ça sont candidats à l’élection présidentielle. J’ai le témoignage qu’ils ne veulent pas que leur leader soit candidat. J’attends leur réaction par rapport à ma déclaration. Et je jure au nom de Dieu, et m’adresse à vous et vous savez ce que je sais de vous, et celui qui dira des bêtises me poussera à dire ce que je sais. Je connais ceux qui disent qu’ils souhaitent la candidature de Sambi alors qu’ils n’en veulent pas. Je sais où tu l’as dit, et je dirais où tu l’as dit. Laissez les Comoriens en paix et ne les mêlez pas à des conflits de foutaises. Je ne connais pas les mensonges que vous vous racontez, mais vous êtes tous candidats à l’élection. Et j’ai entendu Sambi dire qu’il n’a pas de plan B. Vous allez voir des dirigeants étrangers pour solliciter de l’aide et ils nous le disent. […]. Les gens qui ne peuvent pas être candidats, ce sont les gens qui ont choisi un lieu donné […]. Pourquoi ne pourrais-je pas être candidat à la Grande-Comore? Si les gens ne savent pas qui est Grand-Comorien, ils savent qui n’est pas Grand-Comorien. […]. J’ai été candidat à Mohéli. Je n’ai pas été élu. […]. Je suis Mohélien dans le cadre de la présidence tournante. Le Président Sambi était candidat et a été élu. Ibrahim Halidi était candidat et n’a pas été élu. Djaanfar était candidat et n’a pas élu. Ce sont des Anjouanais dans le cadre de la présidence tournante et de l’élection primaire. […]. Nous avons élaboré une Constitution. Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que nos problèmes viennent de l’insularité. Nous voulions que tous les 5 ans une île place l’un de ses enfants à la tête du pays. Et nous sommes là en train de nous plonger dans la confusion».

Traduit du comorien par ARM

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 31 juillet 2015.


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