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«Azali Assoumani veut aller au Paradis en restant vivant»

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«Azali Assoumani veut aller au Paradis en restant vivant»

Interview choc de Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, Président du PCA

www.lemohelien.com: Aux Comores et à l’étranger, vous êtes connu comme étant le Président du Parti Comores Alternatives (PCA), et vous avez décidé de soutenir Mohamed Ali Soilihi dès le premier tour de l’élection présidentielle alors que vous-même vouliez être candidat au scrutin en question. Très impliqué dans la campagne électorale de Mohamed Ali Soilihi, pourriez-vous nous expliquer comment a réagi votre camp politique quand, le samedi 30 avril 2016, la Cour constitutionnelle, statuant en matière de contentieux électoral, vous a donné gain de cause en demandant une reprise des élections là où les hommes d’Azali Assoumani, y compris Moustadroine Abdou, son colistier à Anjouan, avaient déployé une violence inouïe pour empêcher des milliers de Comoriens de voter sur cette île?

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Nous avons accueilli l’arrêt de la Cour constitutionnelle comme une victoire du Droit, et c’en est une, à tous points de vue. Azali Assoumani et son entourage ont une peur panique de cette reprise des élections là où ils ne voulaient pas qu’elles se tiennent. Ne connaissant rien du Droit comorien, ils sont restés simplistes et superficiels, en disant qu’il suffisait de saboter les opérations électorales là où ils allaient perdre pour gagner parce que, disent-ils, en 2010, l’annulation de bureaux de vote à Mohéli n’avait pas été suivie de l’organisation d’une élection partielle. Or, il y a eu l’adoption de la loi organique de 2014 portant Code électoral, qui exige, en son article 57, une élection partielle en cas d’annulation partielle ou totale d’un scrutin, mais aussi les conventions internationales auxquelles les Comores sont parties et qui posent le principe de la participation de tous les citoyens aux élections devant désigner leurs dirigeants. Le problème de ces électeurs d’Anjouan empêchés de voter est un problème universel reposant sur des nécessités et exigences juridiques et démocratiques universelles. Qu’Azali Assoumani et ses hommes lisent et comprennent au moins le Droit comorien au lieu de polémiquer dans le vide!

Quand nous avons demandé une élection partielle, ils y ont exprimé leur opposition sachant que celle-ci allait enterrer leurs rêves de régner de nouveau aux Comores, pour le malheur de notre peuple. Ils ont saccagé les bureaux de vote et ont empêché une partie de la population comorienne d’exercer un droit inscrit dans la Constitution et dans la législation de leur pays. Même s’il n’y a pas effusion de sang, cet acte barbare est regrettable et condamnable. Nous saluons donc la Cour constitutionnelle pour sa sagesse et son impartialité. Elle a su prendre de la hauteur et aller dans le bon sens, en toute impartialité, en parfaite conformité avec le Droit comorien. Elle a su éviter le putschisme de la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI). Aujourd’hui, nous sommes confiants comme nous l’étions hier. Nous sommes confiants parce que nous savons que notre pays ne va pas tomber en de mauvaises mains, celles d’Azali Assoumani et de son allié de circonstance, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Nous attendons la confirmation de notre victoire, qui sera celle de tout le peuple comorien.

www.lemohelien.com: Pourtant, Azali Assoumani dit textuellement que l’arrêt de la Cour n’est conforme ni au «Droit», ni au «bon sens», ni à «l’expérience».

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: C’est de bonne guerre pour quelqu’un qui faisait la fête en croyant qu’il avait déjà gagné avant que le Droit ne vienne mettre fin aux festivités et célébrations anticipées et qui ne se reproduiront plus dans leur famille politique. De la part du Colonel Azali Assoumani, cela ne me surprend même pas. Il voulait refaire le coup de 2002, en empêchant la tenue d’une vraie élection au deuxième tour. Il parle de «bon sens» mais n’en connaît même pas la signification. C’est quoi, le bon sens? En politique, cela signifie avant tout laisser les citoyens choisir librement leurs dirigeants. Le bon sens, c’est l’interdiction de prendre le pouvoir au détriment de la démocratie. Et c’est Mohamed Ali Soilihi qui fait preuve de bon sens parce qu’il veut que chaque citoyen soit libre de choisir ses dirigeants, sans violence, ni pression, quels que soient son rang social et ses affinités politiques.

www.lemohelien.com: Comment abordez-vous cette reprise des élections dans 13 bureaux de vote d’Anjouan?

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Dès le deuxième tour du scrutin, et selon des résultats fiables, nous étions largement en avance à Anjouan, malgré le vandalisme et la fraude massive d’Azali Assoumani. Aujourd’hui, Mouigni Baraka et Mohamed Djaanfari, son colistier à Anjouan, sont avec nous pour sauver les Comores de la double dictature projetée par Azali Assoumani et Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. De nombreuses circonscriptions électorales nous sont favorables. Cela étant, nous sommes absolument sereins et convaincus que nous allons faire gagner les Comores. Ce n’est d’ailleurs pas le cas du camp adverse, plongé dans le doute et l’affolement au point de commettre des erreurs monumentales. Le Colonel Azali Assoumani ne voulait pas de reprise de l’élection parce qu’il sait très bien qu’il va perdre le scrutin puisque cette issue constitutionnelle et démocratique est le commencement de sa défaite, une défaite inévitable.

www.lemohelien.com: Pourtant, dans un exercice supplémentaire de provocation et de crânerie, Azali Assoumani dit: «La viande que je vais bouffer est déjà cuite».

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Ce sont surtout et seulement les carottes qui sont cuites pour lui. Il parle de son impossible «victoire» depuis déjà bien longtemps, et aujourd’hui, les faits démontrent parfaitement le contraire. Ce qui nous inquiète, c’est sa logorrhée de menaces et sa logomachie d’intimidation. C’est contradictoire et paradoxal de la part de celui qui prétend avoir déjà gagné. Quant à nous, nous n’intimidons personne, nous ne menaçons personne parce que quand on est sûr de remporter une élection, on n’intimide pas les gens et on ne les menace pas. On attend son heure. C’est tout. D’ailleurs, la fuite en avant d’Azali Assoumani me fait penser à Dieu quand il disait à une communauté que si elle prétendait être assurée d’aller au Paradis, elle devait commencer par désirer et accepter la mort. Or, Azali Assoumani veut aller au Paradis tout en restant vivant. C’est absurde! Il a perdu et il le sait très bien même s’il ne veut pas l’admettre, restant dans l’intimidation et la menace.

www.lemohelien.com: Et que signifient ces rumeurs lancinantes de coup d’État en cours de préparation?

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Ces rumeurs sont inquiétantes. Nous devons les prendre au sérieux parce que nous avons en face de nous des adversaires qui sont prêts à tout, y compris au pire, pour accéder au pouvoir. Regardez comment ils gesticulent dramatiquement! Ils sont ridicules et grotesques. Aux Comores, nous avons pris désormais des habitudes d’une alternance démocratique, celle des urnes. Nous ne voulons pas faire reculer la démocratie.

Selon certaines sources, des embarcations de type Zodiac remplies d’armes et d’alcool auraient été interceptées par les autorités dans les eaux territoriales comoriennes. Si cela s’avère vrai, à qui appartiennent-elles? Ces embarcations devaient servir à quoi? Appartiennent-elles à ceux qui ont peur du verdict des urnes et qui vivent dans la peur, de la menace et de l’intimidation, ceux qui ont tendance à s’imposer par les armes? Nous laissons ce dossier, s’il existe vraiment, entre les mains de la Justice, et nous espérons qu’elle va s’en occuper de manière sérieuse.

Propos recueillis par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 4 mai 2016.


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