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Azali Baba et les 7,5 milliards de sa présidence africaine

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Azali Baba et les 7,5 milliards de sa présidence africaine

Où sont les 7,5 milliards de francs de sa chefferie africaine?

Par ARM

     L’État fonctionne sur la base d’une loi de finances, qui prévoit toutes les recettes et toutes les dépenses que l’État compte effectuer au cours de l’année à venir. On parle de «budget», et «tout budget est une prévision d’activités. Les particuliers, les entreprises, les collectivités publiques et l’État en premier lieu, sont tous amenés à établir des programmes financiers, sous forme d’états prévisionnels de leurs recettes et de leurs dépenses»: Michel Bouvier, Marie-Christine Escalassan et Jean-Pierre Lassale: Finances publiques, 19ème édition 2020-2021, LGDJ Lextenso, Collection «Manuel», Paris La Défense, 2020, p. 305.

Le juriste aime le concept de «loi de finances», plus précis: «Terme générique désignant les lois qui déterminent la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges de l’État. Outre l’autorisation de percevoir les impôts de l’État et des collectivités, et l’ouverture par grandes masses des crédits de l’État, elles ne peuvent contenir que certaines dispositions législatives ordinaires. Elles sont votées selon une procédure particulière. Loi de finance de l’année: loi de finances qui prévoit et autorise l’ensemble des ressources et des charges pour la durée de l’année civile»: Raymond Guillien, Jean Vincent et autres: Lexique des termes juridiques (Collectif), 15ème édition 2005, Dalloz, Paris, 2005, p. 385.

De ces explications, très claires, nous tirons deux enseignements: 1.- Tout État fonctionne par une loi de finances. 2.- Sur une loi de finances, on inscrit les recettes avant les dépenses parce que, partout, ce sont les recettes qui permettent les dépenses. Les Comores sont dans les bas-fonds de la misère noire car leurs prétendues autorités placent les dépenses avant le peu de recettes qu’elles peuvent mobiliser. Elles traînent ce deuil depuis les premières années de leur prétendue indépendance, une «indépendance de drapeau» (Julius K. Nyerere).

En 1982, sous la présidence d’Ahmed Abdallah Abderemane, Bernard Vinay et Chantal Vie, fonctionnaires français évaluaient la situation financière des Comores. Leur Rapport, négligé par les autorités d’hier à aujourd’hui, est une retentissante sonnette d’alarme: «Il ne faut pas se cacher que les maux étant tellement graves et profonds, ce n’est pas de la médecine traditionnelle que relève le pays, mais de la chirurgie d’urgence»: Bernard Vinay et Chantal Vie: La situation financière de la République fédérale islamique des Comores (Rapport Vinay), Inspection générale des Affaires d’Outre-mer, Paris, 1982, p. 41.

On est mort de honte en lisant les titres de chapitres du Rapport, d’une horrible actualité: «Le pays n’est pas au bord du gouffre. Il est dedans», «le pays vit très largement au-dessus de ses moyens», «une situation financière inquiétante», «la situation déficitaire des finances publiques de l’État (Fédération et gouvernorats)», «la plaie des créances triangulaires», «le déficit budgétaire a épuisé la Trésorerie publique», «des sociétés d’État ou d’économie mixte en état de cessation de paiement ou à la veille de l’être», «un laxisme généralisé», «une société de transports aériens en cessation de paiement (Air Comores)», «une société nationale maritime en liquidation», «une société d’importation des hydrocarbures en position délicate», «une société des eaux et électricité en situation difficile», «une société d’importation de viande au bord du gouffre», «le coût des missions à l’extérieur», «le non recouvrement des recettes des services publics», et finalement «une consommation d’essence étonnante»: Cité par Abdou Chacourou Abal Anrabe: Le contrôle des finances publiques aux Comores, L’Harmattan, Collection «Logiques juridiques», Paris, 1992, pp. 238-276.

Ces considérations étant rappelées, maintenant, il faudra que le dictateur Assoumani Azali Assoumani explique aux masses populaires et aux chancelleries pourquoi, depuis 2022, alors qu’il était en quête de la présidence de l’Union africaine, avec 100% de chance de l’obtenir, il n’a pas eu la présence d’esprit d’inclure dans la loi de finances les 15 millions d’euros (7,5 milliards de francs comoriens) nécessaires aux activités liées à sa chefferie africaine? Comment un tyran sanguinaire qui veut faire passer une «Ripoux-bliquette» bananière incapable de fabriquer un cure-dents du cocotier à la Cadillac par «l’émergence à l’horizon 2030», dans 7 ans donc, peut-il gouverner sans prévision, alors que «gouverner, c’est prévoir»? Le Maréchal Hubert Lyautey, premier Résident général de France au Maroc (1912-1916), avait dit qu’au Maroc, compte tenu de l’importance de la pluviométrie, «gouverner, c’est pleuvoir». Alors, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri doit répondre à une autre question fondamentale: à quoi lui servent les cohortes de «Cons à essayer» incapables de lui indiquer les impératifs budgétaires de sa folie africaine? La mort dans l’âme, il doit admettre l’amère réalité: il a chassé les meilleurs et a gardé auprès de lui ce qu’il y a de pire et de vil.

Certes, tel pays africain va financer entièrement les 15 millions d’euros nécessaires à sa chefferie africaine. Mais, cela rappelle tristement la façon par laquelle certains préparent leur «Anda» ou grand mariage, prétendument pour le prestige social: par le déshonneur. Alors, comment peut-on être bête et vantard au point de croire que l’honneur s’obtient dans le déshonneur? Le dictateur Assoumani Azali Boinaheri n’a pas sacrifié au grand mariage pour les vantards fauchés, mais use de leur méthode de déshonneur: Un jour, le fugitif international Hamada Madi Boléro, son «“Con à essayerˮ diplomatique», m’a dit: «Il n’y a pas de honte à voler et à spolier pour son grand mariage, puisque c’est une question de prestige. La honte consiste à ne pas célébrer son grand mariage et non à voler». C’est sans doute lui qui lui  a conseillé de briguer la présidence de l’Union africaine «pour l’honneur», dans le déshonneur. Eh bien, il aura son déshonneur continental parce que, chaque fois que ceux qui financent sa folle chefferie africaine le voient, ils voient avant tout le mendiant noyé dans la vantardise.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 27 février 2023.


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