• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • Les métiers de la «Justice»: après le discrédit, la mort

Les métiers de la «Justice»: après le discrédit, la mort

Partagez sur

Les métiers de la «Justice»: après le discrédit, la mort

Absence de formation, incompétence, corruption, bassesse

Par ARM

       La Justice est le principal pilier de la société. Elle place la société dans son ensemble dans la sécurité juridique et psychologique. Un citoyen honnête qui vit dans un pays où la Justice fait son travail est dans la tranquillité morale et psychologique. Quand il se retrouve dans un Tribunal, il dit, à l’approche de la fin du procès: «Je fais confiance à la Justice de mon pays».

       La justice est une exigence vitale, et non un luxe ou une faveur. Elle est une exigence sociétale fondamentale et un droit élémentaire. John Rawls a écrit: «La Justice est la première vertu des institutions sociales comme la vérité est celle des systèmes de pensée. […]. Chaque personne possède une inviolabilité fondée sur la justice qui, même au nom du bien-être de l’ensemble de la société, ne peut être transgressée. Pour cette raison, la justice interdit que la perte de la liberté de certains puisse être justifiée par l’obtention, par d’autres, d’un plus grand bien. Elle n’admet pas que les sacrifices imposés à un petit nombre puissent être compensés par l’augmentation des avantages dont jouit le plus grand nombre. C’est pourquoi dans une société juste, l’égalité des droits civiques et des libertés pour tous est considérée comme définitive; les droits garantis par la justice ne sont pas sujets à un marchandage politique ni aux calculs des intérêts sociaux. La seule chose qui nous permettrait de donner notre accord à une théorie erronée serait l’absence d’une théorie meilleure; de même, une injustice n’est tolérable que si elle est nécessaire pour éviter une plus grande injustice. Étant les vertus premières du comportement humain, la vérité et la justice ne souffrent aucun compromis»:John Rawls: Théorie de la justice, (A Theory of Justice), Nouveaux Horizons & Éditions du Seuil, Collection «Empreintes», Paris, 1987, p. 30.

       Or, aux Comores, «la Justice» (l’Armée, la Police et la Gendarmerie) est devenue le principal ennemi du peuple, un destructeur de liberté et un broyeur de vie. Le chemin qui y conduit le plus vite à l’injustice est l’honnêteté. Le plus fort a toujours raison: «Les Comores sont un pays où règnent les hommes, pas les lois. Quiconque peut enfreindre, bafouer et braver toutes les lois qu’il veut, tant et aussi longtemps que l’homme du jour assure ses arrières»: Atossa Araxia Abrahamian: Citoyennetés à vendre. Enquête sur le marché mondial des passeports, Lux Éditeur, Collection «Futur proche», Montréal, 2016, p. 36.

       Après la confusion des pouvoirs, le premier problème de la «Justice» aux Comores vient des «magistrats». Ils ne sont pas formés, sont incompétents, corrompus et animateurs d’une institution aux ordres pour faire le Mal. La plupart d’entre se limitent à une Licence en Droit. Certains n’ont jamais étudié le Droit privé, encore moins le Droit judiciaire. C’est le cas du «Procureur» Soilihi Mahamoud Mansour dit Sako ou Massa Kokari, formé uniquement en Relations internationales en Ukraine et qui, par manque de culture et de conscience juridiques, est l’un des pires «magistrats» au monde, ne mobilisant que sa mémoire pour apprendre inutilement des articles du Code pénal et du Code de Procédure pénale pour frimer et finasser devant les profanes en Droit. Un ami m’a dit: «À l’École de la Magistrature de Dakar, nous étions tellement médiocres qu’on nous a dit que s’il fallait 2 ans pour former les magistrats des autres pays, il en faudrait 4 pour les Comoriens». Les Comores ont produit le Procureur actuellement en exercice qui avait fraudé le train entre Bordeaux et Paris alors qu’il était en stage à l’École de la Magistrature de Bordeaux, École qui ne veut plus de Comoriens depuis.

       On ne peut pas apprendre le Droit, connaître le Droit, respecter le Droit et aimer le Droit et se permettre de tuer le Droit par incompétence et corruption. Les étudiants qui, après obtention de leurs diplômes jettent au feu tous leurs cahiers et classeurs prouvent par leur autodafé que ce qui les intéresse, c’est le diplôme et non son contenu. Moi, j’ai dans ma bibliothèque mes classeurs des cours de la Deuxième Année en Administration publique à celui de l’École des Avocats de Paris en 2015-2016. Je traîne ma bibliothèque depuis Rabat au Maroc et Paris. Il m’arrive de plonger dans un classeur pendant une heure à la recherche d’une phrase écrite en 1987. Quand le Vice-président Fouad Mohadji m’avait proposé de me nommer membre de la Cour constitutionnelle, je lui avais répondu par un silence qui dure encore. Si j’avais accepté sa proposition, j’aurais fait partie des Conseillers chassés par le dictateur Assoumani Azali Boinaheri dans l’inconstitutionnalité, quand il a tué l’institution.

       Quelle honte que celle des «magistrats» qui s’étaient présentés au Tribunal pour «juger» le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et qui n’ont jugé qu’eux-mêmes, en étalant leur incompétence, leur vénalité, leur concussion et leur incurie. Revoyez les vidéos et la haine d’Omar Ben Ali par ses dents, et quand lui-même et ses acolytes faisaient tout pour influencer Mohamed Bacar Dossar en lui demandant d’accuser le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Non seulement, c’est illégal, mais en plus très bête, un acte d’amateur.

       Et, il y a les Avocats. Oui, les Avocats comoriens. Faut-il les brûler, du moins certains? À 99,99%, ils n’ont jamais vu la porte d’une École d’Avocats, rédigent des actes illisibles, sont les pires ennemis de leurs clients. Les Comoriens ont tous entendu Ibrahim Ali Mzimba, ancien Bâtonnier, s’érigeant en pionnier universel depuis les origines de l’humanité, en parlant du «principe du fait du Prince» (il est impossible de faire du fait du Prince un principe de Justice, puisqu’il s’agit d’une mesure unilatérale de révision du contrat au détriment du cocontractant de l’Administration, qui n’existe qu’en matière de contrats administratifs), alors que c’est un fait inexistant en Justice. Ouvrez l’index d’un livre de Droit pénal, de Droit civil, de Procédure pénale, de Procédure civile, et vous ne verrez jamais le concept «fait du Prince». Pis, les Comoriens ont vu comment Ibrahim Ali Mzimba s’est approprié les bâtiments qui lui servent de bordel au Nord de la Grande-Comore: il les a obtenus en se retournant contre son client Bashar Kiwan et défendant ses pires ennemis, plongeant au cœur du conflit d’intérêts, le cœur palpitant de la déontologie qu’on enseigne dans les Écoles d’Avocats. Cela a été possible parce que la mascarade a eu lieu aux Comores. Ailleurs, la Justice n’aurait pas permis cela. Que peut-on faire d’un Avocat comme Aïcham Itibar, qui négocie toutes les affaires qu’on lui confie avec le «magistrat» Omar Ben Ali, grand consommateur de jeunes filles, dans une débauche sexuelle qu’il provoque en lui fournissant les jeunes filles?

       Personnellement, je suis en train de me dire que même après la chute de la dictature de Mitsoudjé, je me rendrai le meilleur service en restant à vie à l’étranger parce qu’il est suicidaire de vivre dans un pays où le Droit et la Justice n’existent pas.

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com– Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Jeudi 12 janvier 2023.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.