• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • Maître Fahmi Saïd Ibrahim: ni finasseries, ni palinodies

Maître Fahmi Saïd Ibrahim: ni finasseries, ni palinodies

Partagez sur

Maître Fahmi Saïd Ibrahim: ni finasseries, ni palinodies

Il commente l’actualité des Comores en bon père de famille

Par ARM

Voici un fait définitivement établi: une heure d’entretien avec Maître Fahmi Saïd Ibrahim équivaut à une année passée dans un établissement d’enseignement supérieur, plus précisément dans une École des Avocats ou dans une Faculté de Droit. Rares sont les cadres comoriens qui produisent cet effet-là. En cette période de bavardages sur les réseaux sociaux, la quantité du discours se fait au détriment de la qualité. Voici une interview publiée sur ces réseaux sociaux le samedi 17 septembre 2022. Elle est réalisée par improvisation par Oubeidi Mchangama pour Radio Mkazi, et elle est intense. Pour avoir un baromètre de l’actualité des Comores, Oubeidi Mchangama a choisi de solliciter les lumières de Maître Fahmi Saïd Ibrahim, poursuivi ces derniers temps par des vociférations et un long cri de haine par l’ennemi, même de l’intérieur du Parti Juwa, dont il est un militant prestigieux et glorieux.

Sur le dévoiement malheureux et honteux de Mouigni Baraka, fils de Saïd Soilihi, qui s’est vautré dans le discrédit entier, total et définitif en se faisant recevoir ouvertement et publiquement à Beït-Salam, siège de la dictature de Mitsoudjé, Maître Fahmi Saïd Ibrahim a adopté le ton de l’objectivité démocratique et de la responsabilité civique et républicaine: «Je n’ai pas à approuver ou à désapprouver, parce que, s’agissant de Mouigni Baraka, vous le savez, je n’ai jamais fait de la politique avec lui, je n’ai jamais fait la même politique que lui, nous ne sommes jamais assis ensemble pour faire de la politique, en dehors de la première semaine de vie du Comité national de Transition (CNT)». Voilà qui est très bien dit.

La collaboration entre les deux hommes de la région d’Itsandra a été d’autant plus courte qu’après la première semaine en question, ils n’ont jamais travaillé ensemble. Comment aurait-il pu en être autrement quand on sait que, passée cette première semaine, Mouigni Baraka, fils de Saïd Soilihi, et ses hommes ont coupé les ponts du CNT avec Maître Fahmi Saïd Ibrahim, un des cofondateurs du Comité, dans le sillage des élections présidentielles qui n’ont pas eu lieu le dimanche 24 mars 2019?

Maître Fahmi Saïd Ibrahim déplore l’amalgame douteux fait entre l’individu Mouigni Baraka, fils de Saïd Soilihi, et la région d’Itsandra, d’où il vient. Pour le brillant juriste et Avocat du Barreau de Moroni, on doit parler des acteurs politiques sans avoir à leur attribuer leurs régions d’origine ou à les rattacher à celles-ci.

Maître Fahmi Saïd Ibrahim a déclenché la fureur venimeuse des grincheux, des haineux et des jaloux en déclarant, à juste titre, d’ailleurs, que «le CNT est caduc», dans une situation d’échec patent, et que la prolifération des instances de l’opposition comorienne est source de confusion. L’opposition est à plusieurs têtes, et manque logiquement d’orientations, de vision, de clarté et d’actions: les actions qui auraient dû être entreprises par le CNT au lendemain du 24 mars 2019 ne l’ont jamais été. Dès lors, le bilan du CNT est négatif. Maître Fahmi Saïd Ibrahim verse du kérosène en rappelant douloureusement que le CNT ne mène aucune action et ne bénéficie d’aucune reconnaissance internationale. Son échec est là. L’opposition doit se restructurer pour gagner en efficacité et en crédibilité.

Au lieu de reconnaître cet échec, des «opposants» passent leur vie à mentir sur la sincérité et la loyauté de Maître Fahmi Saïd Ibrahim, l’accusant notamment d’instrumentaliser son ami fraternel qu’est l’ancien Député Tocha Djohar pour prétendument mettre en échec l’opposition. Or, il explique agir en son âme et conscience, en se conformant aux directives du Parti Juwa, dirigé par Ahmed Hassane El Barwane, son secrétaire général. Fait-il toujours partie du Parti Juwa? En tout cas, personne ne lui a notifié son exclusion de cette organisation politique. Il explique avec brio et maestria qu’en 2019, le candidat du Parti Juwa était Ibrahim Mohamed Soulé, le secrétaire général de cette formation partisane, dont la candidature avait été rejetée par la dictature de Mitsoudjé. Dès lors, la candidature d’Ahamada Mahamoud n’aura été qu’un pis-aller. Qu’on se le dise! Et puis, ce pis-aller avait été obtenu sur la base de procédures irrégulières. Lui, Maître Fahmi Saïd Ibrahim, avait été candidat à l’élection qui n’a pas eu lieu le dimanche 24 mars 2019 pour montrer son opposition à la désignation controversée du candidat du Parti Juwa.

À ceux qui l’accusent d’être mesuré dans ses propos et dans ses actions dans l’opposition, il démontre une cruelle réalité: ce sont ceux qui l’ont marginalisé au sein de l’opposition qui poussent des cris de vierge effarouchée en l’accusant hypocritement d’être allié à la dictature de Mitsoudjé, sans en apporter la preuve. Cela me rappelle que fin août 2020, l’opposition comorienne en France m’avait chargé de proposer un cadre de travail sur le «Retour à la Constitution». J’avais élaboré un document de 17 pages, que j’avais défendu au cours d’une visioconférence. Les personnes présentes avaient applaudi, mais n’avaient pas tardé à demander mon bannissement parce que ma vision de juriste heurtait les ambitions égoïstes des «opposants de fin de semaine, de salon et de façade de la rue». L’ancien ministre Chaher Ben Saïd Massounde avait été celui qui m’avait le plus applaudi avant d’être celui qui voulait le plus me voir exclu de tout cadre de réflexion juridique de l’opposition. C’est très comorien, tout ça. On marginalise les juristes pour les remplacer par les médiocres. Cela ne m’empêche pas de dormir et d’écrire un livre ou deux par an.

Maître Fahmi Saïd Ibrahim dénonce, une fois de plus, l’incarcération criminelle du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, à un moment où des caciques du Parti Juwa veulent créer un mur entre les deux hommes. Mais, il refuse d’être opposant en versant dans la polémique, la controverse, les attaques dirigées contre certains. Il dénonce ce qui ne va pas bien aux Comores, estimant que la politique n’a pas à être dévoyée, mais à être dans sa noblesse, sa propreté et sa droiture: la politique n’est ni la saleté, ni la controverse, ni la polémique. Pour lui, les acteurs politiques doivent apprendre à se respecter, même quand il s’agit de Mouigni Baraka, fils de Saïd Soilihi, resté mauvaise fille. Il n’a pas pris part à la destitution de Mouigni Baraka, fils de Saïd Soilihi, du CNT tout comme il est étranger à son remplacement par Ahamada Mahamoud: les Comoriens sont quand même forts, pour placer à la tête du CNT un homme insignifiant, inodore, incolore, quelconque, fade, sans envergure et manipulé par son ami Maoulana Charif, âme damnée de la dictature de Mitsoudjé.

S’agissant de la famine qui détruit actuellement les Comores, Maître Fahmi Saïd Ibrahim pointe un doigt accusateur sur une gestion publique chaotique et sur l’Office national d’Importation et de Commercialisation du Riz aux Comores (ONICOR), coupable d’une gestion malheureuse et très grave, à un moment où les Comores sont frappées d’une paralysie et d’une incapacité totale de production. Maître Fahmi Saïd Ibrahim pleure à chaudes larmes quand il compare le PIB des Comores à celui des autres pays de l’océan Indien occidental, où ce pays a le redoutable privilège d’être le dernier de la classe. Toto!

En bon juriste dont la bonne réputation est définitivement faite de la plus belle des manières, Maître Fahmi Saïd Ibrahim explique que «des réformes structurelles» s’imposent, même si elles ne sont pas la priorité pour les dirigeants actuels. Il déplore l’inexistence d’une administration et du service public, les vecteurs de l’intérêt général. Il déplore l’inexistence d’une véritable économie d’échelle. Il préconise la rationalisation des choix budgétaires.

On aurait tant aimé que ceux qui, par réflexe pavlovien, s’acharnent contre Maître Fahmi Saïd Ibrahim soient capables de tenir un langage aussi cohérent que lui. Mais, une fois de plus, il faut se fier au proverbe marocain selon lequel il est impossible de placer un collier de perles sur le cou d’une chèvre…

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Mardi 20 septembre 2022.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.