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Fahmi Saïd Ibrahim parle aux Comoriens par le cœur

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Fahmi Saïd Ibrahim parle aux Comoriens par le cœur

Comme à son habitude, il défend le Droit et la démocratie

Par ARM

Maître Fahmi Saïd Ibrahim, juriste chevronné et hautement compétent, ancien ministre (2010-2011, et 2016-2017) a rencontré la presse en son Cabinet d’avocats. Comme à son habitude, il a choisi la voix de la vérité, de la sincérité et de la responsabilité pour parler aux Comoriens. Foin de palinodies et de langue de bois, il préfère nommer les choses et les appeler par leurs noms.

D’emblée, il déplore le bilan de l’indépendance des Comores: un échec, surtout au regard du développement des autres pays de l’océan Indien occidental. Il prend pour exemples les infrastructures routières, sanitaires et scolaires. Il verse des larmes sincères sur la faiblesse des structures étatiques, reconnaissant que dans ce bilan-là, il a sa propre part de responsabilité en tant qu’enfant des Comores et pour avoir été ministre à deux reprises. Il exprime son scepticisme sur les données et critères économiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Il ne comprend pas pourquoi de belles résidences construites aux Comores n’ont aucune retombée économique car ouvertes uniquement en été, quand les Comoriens vivant en France sont en vacances dans leur pays d’origine.

Pour Maître Fahmi Saïd Ibrahim, il manque une vision aux Comores. Ali Soilihi était soucieux de l’autosuffisance alimentaire. Aucune différence n’est faite entre la valeur ajoutée et la plus-value. L’île Maurice a réussi son décollage économique parce qu’elle a une vision et fait des réalisations qui ont permis une restructuration du pays dans les secteurs névralgiques. Aux Comores, la politisation de l’administration est un handicap. L’administration doit privilégier la compétence pour être au service de la population. Les conditions d’émergence d’une économie d’échelle ne sont pas réunies.

S’agissant de la diplomatie, il considère qu’il faut faire la différence entre fraternité et amitié, en tenant compte des relations traditionnelles avec les pays de la sous-région, pour que les liens de sang entre les Comores et les pays de l’Afrique de l’Est soient valorisés, pour un avenir commun, dans la communion. À un moment où le jumelage entre Mamoudzou, Mayotte, et Tidjé, en Grande-Comore, déchaîne les passions, il estime qu’il est une chose normale, qui ne doit pas soulever des polémiques parce que la coopération décentralisée a toujours été possible même entre collectivités territoriales du même pays ou de la même région.

Quand Maître Fahmi Saïd Ibrahim était ministre de la Justice, il avait entrepris des actions pour la modernisation de la Justice. Il a cité des exemples concrets. Par exemple, il avait préconisé un minimum salarial de 500.000 francs comoriens (1.000 euros) au lieu de 200.000 francs comoriens (400 euros) pour chaque magistrat, mais a été remercié au bout d’une année de mandat. Il a déploré l’assignation à résidence du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi: «Je ne suis pas d’accord avec l’emprisonnement des gens pour des raisons politiques». Chaque magistrat est libre et responsable de ses actes et de ses décisions, en son âme et conscience. Il explique que le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi savait qu’il allait être auditionné sur «la citoyenneté économique», mais est rentré aux Comores pour expliquer son innocence. Le pays doit sortir des règlements de comptes. Les religieux doivent abandonner le discours belliciste et s’inspirer du modèle de l’Afrique du Sud et du Congo RDC, où les religieux jouent un rôle de réconciliation.

Sur l’assignation à résidence du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, la présomption d’innocence n’est pas respectée. Or, celle-ci est la colonne vertébrale de tout système judiciaire. Pourquoi avait-il soutenu le candidat Assoumani Azali Boinaheri en 2016, conduisant le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi dans ce soutien? Parce qu’il veut rester dans la cohérence: il critiquait le régime politique sortant et ne pouvait soutenir un candidat qui en faisait partie.

Maître Fahmi Saïd Ibrahim refuse de verser dans des soupçons au sujet de «la citoyenneté économique», mais ne comprend pas pourquoi, pour les mêmes accusations, le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, très malade, n’est pas logé à la même enseigne qu’Ikililou Dhoinine. La fonction présidentielle est salie, et personne n’est à l’abri d’une incarcération arbitraire. Il est vrai qu’en 47 ans d’indépendance, aucun magistrat n’a été poursuivi en Justice, malgré les accusations et les soupçons, et il faut protéger les magistrats honnêtes et compétents, car il en existe aux Comores.

Sur le plan économique, les Comoriens sont dans une situation économique difficile. Les étrangers peuvent investir aux Comores, mais ne doivent pas concurrencer les Comoriens dans leurs petits métiers: «Aucun Comorien n’ira vendre des brochettes de viande à Kariako, à Dar-Es-Salam, Tanzanie, ou à Majunga, à Madagascar». Il fustige l’achat de terres des Comores par des étrangers, dans un petit pays: «Si nous n’arrêtons pas cela, nous serons bientôt des étrangers dans notre propre pays». Il enchaîne: «Nous ne créons pas des richesses dans notre pays», «pour éviter la pollution, il faut créer une zone industrielle et protéger la santé de la population». Il préconise la réhabilitation de l’École et l’Hôpital.

Les Comoriens aiment le langage franc et sincère de Maître Fahmi Saïd Ibrahim, parce qu’il leur parle par le cœur. Il dit la vérité et prend leur défense, en faveur du Droit et de la démocratie.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 3 août 2022.


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