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La belle leçon de démocratie et maturité venue de Mayotte

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La belle leçon de démocratie et maturité venue de Mayotte

Or, les Comoriens ne vivent la démocratie que par procuration

Par ARM

     Des années 1950 à la décennie 1970, les Mahorais, militant pour la départementalisation de leur île pour son ancrage définitif au sein de la France et pour son éloignement irrévocable d’un État comorien en devenir, avaient pour slogan «Rester Français pour être libres». Ils ont relevé le défi: ils sont restés Français et sont libres. Les Comores, avaient cru incarner une certaine intelligence tiers-mondiste sentimentale à la mode à l’époque, mais pour tomber entre les pattes et les griffes de tyrans, tyranneaux, tyrans de villages, satrapes et autres dictateurs analphabètes, incultes, ignorants, bornés, incompétents, corrompus, voleurs et tueurs. Le dimanche 12 et le dimanche 19 juin 2022, les Mahorais, comme les autres Français, ont élu leurs Députés pour les 5 années à venir. Mme Estelle Youssouffa, ancienne journaliste bien connue de diverses chaînes de la télévision française, a été élue pour la première fois, et ce, à la 1ère circonscription, pendant que le Député Mansour Kamardine s’est fait réélire à la 2ème circonscription. Les leçons de cette élection sont essentiellement au nombre de trois.

1.- Contrairement à ce qui se passe aux Comores voisines, tous les Français qui voulaient être candidats et qui en remplissaient les conditions juridiques requises, même en étant inscrits sur une liste électorale française hors de Mayotte, ont pu déposer leurs candidatures, dont aucune n’a été rejetée. Il n’y eut ni rejet de candidature, ni polémique, ni controverse au sujet d’une candidature, puisque personne n’a été privé de son droit d’être candidat. Or, aux Comores, quand on n’appartient pas au parti unique, on n’a aucune chance d’être candidat à une élection, en voie d’être fraudée, et il y a toujours des polémiques, des controverses et des contestations pour des candidatures rejetées anticonstitutionnellement et illégalement.

2.- La campagne électorale a été aux arêtes vives, et personne n’a été privé de dire ce qu’il avait sur le cœur. Personne n’a été privé de son droit d’organiser un meeting et de critiquer sévèrement la politique du pouvoir en place, dont aucun candidat n’a été élu à Mayotte. Tous les candidats ont eu un égal accès aux médias publics et privés. Or, aux Comores, seuls les membres du parti unique peuvent parler en public lors de meetings et sur les médias de «l’odieux-visuel» public.

3.- Avant même l’officialisation des résultats, les vainqueurs ont salué les vaincus, et les vaincus ont félicité les vainqueurs, se félicitant eux-mêmes pour la qualité de leur campagne électorale et leurs performances au cours de celle-ci. Cela me rappelle qu’un jour, à l’École nationale d’Administration (ÉNA) de Rabat, au Maroc, Abdellatif, un de mes camarades de classe, avait posé à Jacques Robert, constitutionnaliste français de renommée mondiale et membre du Conseil constitutionnel (1989-1998) la question sur la différence entre les élections au Maroc et en France. Le Professeur Jacques Robert répondit avec un léger sourire: «La différence entre l’élection en France et l’élection au Maroc, c’est que, chez nous, quand les résultats sont annoncés, vainqueurs et vaincus sont satisfaits, pendant que chez vous, vainqueurs et vaincus sont insatisfaits». Aux Comores, on totalise des taux de «104%», la contestation, la polémique, la controverse, et donc des sempiternels insatisfaits.

Alors, comme les Comoriens aiment la politique mais sont incapables d’organiser une élection civilisée dans leur malheureux pays endeuillé par des tyrans, ils vivent la démocratie par procuration. Quand on vit à Mayotte et qu’on reçoit d’appels téléphoniques et messages de dizaines de Comoriens vivant sur leurs îles et parlant des élections de Mayotte quelques secondes seulement après l’annonce des résultats, on se rend compte qu’ils auraient aimé qu’il y ait des scrutins propres et irréprochables dans leur pays et que, faute d’une telle bénédiction, ils sont obligés de vivre la démocratie par procuration, à partir de Mayotte.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 21 juin 2022.


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