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«Vous et moi avons été qualifiés de “Docteurs au rabaisˮ»

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«Vous et moi avons été qualifiés de “Docteurs au rabaisˮ»

Interview exclusive du Docteur Abdelaziz Riziki Mohamed (ARM)

Mwendje.centerblog.net: Vous qui êtes très critique à l’égard des acteurs politiques comoriens, vous venez de publier un livre intitulé «Mohamed Ali Soilihi. Les Comores à cœur et dans l’âme», qui a permis à beaucoup de Comoriens de vous découvrir physiquement, puisque vous venez de sortir de l’ombre. Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse de ce livre?

ARM: Me «découvrir physiquement»? Oui, n’étant pas narcissique, il est vrai que je n’aime pas de publicité sur ma personne. D’ailleurs, on ne voit ma photo sur aucun de mes 5 livres. S’agissant de la genèse du projet du livre, elle se situe dans le hasard d’une rencontre, à Paris, en octobre 2013, avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi. C’était notre première rencontre, et dès ce jour, je lui fis part de mon idée de livre parce que son parcours professionnel, tout à fait exceptionnel, vaut une biographie, voire des biographies. Nous nous perdîmes de vue, et en juin 2015, alors qu’il était de passage à Paris, j’ai pris l’initiative de le contacter par l’intermédiaire d’une tierce personne, même si je n’ai pas l’habitude de chercher le contact des autorités. Il a accepté le projet de rédaction de sa biographie. Le 12 octobre 2015, le livre était en librairie, et le 13 octobre, il était remis au Vice-président à Paris, devant une bonne centaine de Comoriens, lors d’une cérémonie entièrement improvisée, mais très conviviale et très réussie.

Mwendje.centerblog.net: Pourtant, vos détracteurs disent que l’idée vient de lui et qu’il vous a payé très cher.

ARM: Je ne suis même pas étonné de constater que quelques personnes qui n’ont eu aucun entretien avec moi, et encore moins avec le Vice-président, mentent avec autant de mauvaise foi. L’idée de rédiger ce livre vient de moi et de moi seul, et le Vice-président était très sceptique au départ. Il ne croyait pas que ce projet était réalisable. Pourtant, il a été réalisé. S’agissant du «paiement», le Vice-président sait que je m’étais engagé tout seul et tout à fait volontairement dans ce projet de livre et que s’il avait demandé combien il allait me payer, je l’aurais ressenti comme une grave injure personnelle. Étant d’une grande subtilité et d’un grand respect envers les autres, il avait parfaitement compris qu’il aurait improductif de mêler l’argent à cette affaire, surtout qu’il n’avait pas fait le premier pas. Nous n’avons jamais parlé d’argent. J’avais demandé des documents sur le travail effectué par le Vice-président et des entretiens avec lui. Donc, entre nous, il n’y a ni contrat, ni rémunération, mais de la confiance, du respect et une très bonne entente. Cela vaut tout l’argent du monde. Je ne vis pas d’écriture, mais l’écriture est ma vie. Je n’ai pas besoin d’être payé pour écrire. En plus, je ne suis pas un mercenaire, et je ne me prostitue pas. Pour autant, si des gens de mauvaise foi veulent m’insulter, qu’ils m’insultent. Comme je m’en moque. Comment enlever la haine du cœur d’un haineux? Comment demander à une personne habituée à détester de cesser de détester? J’aime les biographies. N’oubliez pas que j’ai écrit une biographie du Roi Hassan II («Ce que le Maroc doit au Roi Hassan II») et que j’ai fait une prosopographie portant sur la biographie de 278 diplomates marocains, une Thèse de Doctorat en Science politique à l’Université de la Sorbonne soutenue en 2013 et publiée en 2014 («Sociologie de la diplomatie marocaine»). J’apprends que, selon le téléphone arabe, j’ai obtenu 30.000 euros plus une prime de 5.000 euros. J’apprends également que selon de «Radio Cocotier», j’ai obtenu 50.000 euros de récompense. Que chacun dise ce qu’il a envie de dire. Ce sont des choses qui n’ont aucune espèce d’importance pour moi. Ah! On dit aussi que je vais être nommé ministre au cas où M. Mohamed Ali Soilihi sera élu Président de la République, élection que je souhaite, d’ailleurs.

Mwendje.centerblog.net: Donc, vous réfutez toute idée de rémunération?

ARM: La main sur le Coran, je la réfute totalement et définitivement, mais je n’ai aucune envie d’empêcher ceux qui veulent parler de parler et de dire ce qu’ils veulent. En 2012, un Comorien qui n’a même pas un DEUG et qui n’avait même pas lu nos Thèses de Doctorat nous avait accusés, vous et moi, d’être des «Docteurs au rabais». Il avait parlé par simple haine, parce qu’il n’a aucune envie d’admettre que quand on étudie sérieusement, on obtient des diplômes. Quand je vois ces personnes prétentieuses accuser les autres par jalousie et par haine, je ne réagis jamais. Si on obtient de l’argent en écrivant, pourquoi n’écrivent-ils pas pour devenir riches, eux qui aiment l’argent? Qu’ils écrivent donc et qu’ils gagnent beaucoup d’argent.

Mwendje.centerblog.net: Il a été dit que vous aviez retiré le livre de vente, et certains sont très étonnés de constater que vous ne répondez même pas à ceux qui répandent la rumeur selon laquelle à votre arrivée aux Comores, vous avez constaté que la situation du pays était dramatique et que vous aviez voulu changer le contenu de ce livre. Que s’est-il passé?

ARM: Je n’ai pas à me rabaisser jusqu’à entrer dans les polémiques bien inutiles de Msa Ali Djamal qui, au lieu d’écrire sur son «héros» personnel, Azali Assoumani, s’intéresse à mes écrits. Je me demande même pourquoi je cite son nom. D’ailleurs, Msa Ali Djamal est de chez vous, de Chezani-Mboinkou, non? Où a-t-il vu que j’ai écrit que les Comores étaient par terre, après mon arrivée aux Comores? Comment quelqu’un qui se définit comme un sociologue se réclamant de Pierre Bourdieu peut-il aller sur l’espace public parler au nom des autres sans jamais se renseigner auprès d’eux? Où s’est-il entretenu avec moi? Laissons de côté ce petit épicier aigri de Chezani-Mboinkou et passons à l’explication sur ce qui s’est passé. Il y avait de petites imperfections techniques dans le livre, suite à sa transformation de petit format à grand format, puisque la version originale du livre faisait 324 pages, alors que j’avais choisi un petit format. Or, à partir de 300 pages, le petit format passe à grand format. Le maquettiste et moi avons travaillé dans la hâte lors de la transformation du format parce que l’imprimeur attendait la dernière version de l’ouvrage avant 17 heures. Par la suite, comme nous avions travaillé dans la hâte, il y avait des imperfections techniques qui me dérangeaient et que j’ai voulu corriger. J’avais demandé la suspension de la vente pour que les corrections se fassent, et ces corrections et la réimpression n’ont pas duré une semaine. C’est tout. Pour le reste, je n’ai pas à m’occuper de petites polémiques mesquines. Qu’est-ce que ça va me faire si Msa Ali Djamal parle et dit des bêtises? Rien du tout. Au moins, il peut dire des bêtises. Il me fait penser aux aigris comoriens joliment dénoncés par Pierre Vérin, grand connaisseur des mœurs comoriennes, pour qui, aux Comores, ce sont ceux qui n’écrivent rien ou peu qui critiquent ceux qui écrivent. Votre «compatriote villageois» est fâché parce que j’ai écrit sur le Vice-président Mohamed Ali Soilihi et non sur son «héros» personnel Azali Assoumani. Qu’il écrive donc sur qui il veut. J’ai beaucoup de choses à dire sur beaucoup de livres publiés par des Comoriens, mais je ne dis rien, malgré les aberrations constatées.

Mwendje.centerblog.net: On vous voit entrer en politique à la suite de la publication de ce livre. Confirmez-vous cela?

ARM: Sincèrement, avais-je besoin d’écrire un cinquième livre pour exister sur les plans politique et intellectuel? Non! Mon dernier livre m’a poussé vers plus de lumière, vers une rencontre avec de nombreux Comoriens qui entendaient parler de moi sans me connaître physiquement, mais ce n’est pas ce livre qui me fera entrer en politique.

Mwendje.centerblog.net: Justement, vous qui êtes très critique envers les acteurs politiques comoriens, comment avez-vous fait le choix du Vice-président Mohamed Ali Soilihi?

ARM: Quand j’ai soutenu ma Thèse de Doctorat sur la «Sociologie de la diplomatie marocaine», on me reprochait de faire des «infidélités intellectuelles» aux Comores, et j’avais expliqué que je n’avais aucune envie de travailler sur une classe politique dont certains des membres les plus bruyants, les plus arrogants et les plus remuants étalaient de faux diplômes et seraient en prison dans un pays très regardant. Je connais les acteurs politiques comoriens. Certains parmi eux sont des faussaires, des vantards, des gens haineux et prétentieux. Je n’ai pas vu ces défauts chez le Vice-président, qui est un homme d’une grande simplicité, qui ne médit jamais sur les autres, qui est resté fidèle à ses anciennes relations, qui ne réagit jamais aux calomnies haineuses et stupides dont il fait l’objet, s’en remettant à Dieu, et qui ne s’énerve que quand on lui dit que la MAMWÉ a trouvé un nouveau prétexte pour ne pas travailler. Le Vice-président présente les caractéristiques suivantes: un homme d’État d’origine sociale modeste et qui s’est fait tout seul, un ancien militant réaliste de l’ASÉC, un homme d’État lauréat d’une prestigieuse École française et qui a enchaîné les formations par la suite, en France et ailleurs, le Comorien qui détient le record national des nominations ministérielles, le Comorien que le Libanais Édouard Saouma, alors Directeur général de la FAO, avait surnommé «le Grand Travailleur». Et, le 29 octobre 2015, lors de la présentation publique du livre à l’Hôtel Itsandra, j’avais résumé toute la problématique du choix porté sur lui à travers la phrase: «Et si l’on peut rédiger une belle prose ou une belle poésie sur une belle étoile, même éteinte mais continuant à inonder l’univers de sa lumière étincelante, on ne peut rien écrire sur une étoile filante, dont la traversée du firmament n’aura duré que quelques secondes».

Mwendje.centerblog.net: Vous qui êtes l’ami de nombreux acteurs politiques comoriens, dont certains sont candidats à l’élection présidentielle de 2016, comment êtes-vous perçu par vos amis de la classe politique depuis la parution du livre?

ARM: Si vous saviez… Le mardi 13 octobre 2015, nous procédions à la présentation du livre à Paris. Dans mon discours, j’avais été explicite, et j’avais dit à peu près ceci: «Je suis l’ami de beaucoup d politiciens, dont certains sont candidats au scrutin présidentiel de 2016, mais, je ne suis la propriété personnelle d’aucun d’entre eux. Je ne veux pas qu’on me dise pourquoi un livre sur le Vice-président et non sur tel ou telle. Que celui qui veut sa biographie vienne me raconter l’histoire de sa vie, tout en sachant que je ne vais pas écrire une biographie de pacotille. Il me faut une vraie histoire personnelle». Depuis la publication du livre, il y a ceux qui ne m’appellent plus, et il y a ceux qui ont gardé le contact, mais en me regardant bizarrement. Tous ceux qui m’ont tourné le dos après la publication de ce livre sont de faux amis. Je n’ai pas à solliciter leur autorisation pour écrire sur qui je veux. Je sais que certains voudraient me voir présenter des excuses pour avoir écrit un livre très utile. Je ne m’excuserai jamais pour avoir écrit ce livre.

Mwendje.centerblog.net: Qu’avez-vous à dire à ceux qui vous accusent d’avoir écrit un livre laudateur sur le Vice-président Mohamed Ali Soilihi?

ARM: L’Imam Khomeiny avait condamné à mort Salman Rushdie sans lire Les Versets sataniques. Les fanatiques qui criaient dans la rue «À mort, Rushdie!» n’ont jamais lu son livre. En même temps, Voltaire a dit que «le seul moyen d’obliger les hommes à dire du bien de vous, c’est d’en faire». Pourquoi dire du mal du Vice-président alors qu’il travaille pour les Comoriens et fait le bien? J’ai entendu des gens haineux accuser le Vice-président d’avoir contribué à la débâcle de l’État comorien, mais quand je leur demande de me dire en quoi, ces gens-là ne me disent rien et sont très gênés. Le Vice-président dirige souvent, très souvent, le ministère de l’Économie et des Finances, et la pertinence de son travail ne peut être appréciée que par des personnes qui ont une bonne base en économie et en finances, des personnes capables de comprendre les notions d’assainissement des finances publiques, de stagflation, d’inflation et de récession. S’il était ministre de l’Éducation nationale, on aurait vu les écoles qu’il construit. Je refuse donc de céder à l’accusation facile.

Propos recueillis par le Docteur Ali Abdou Mdahoma

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© www.lemohelien.com – Samedi 21 novembre 2015.


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