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Une supervision internationale n’est pas une ingérence

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Une supervision internationale n’est pas une ingérence

Mohamed Elamine Souef a perdu une occasion de se taire

Par ARM

     Quand les vents du tournant politique du début des années 1990 ont soufflé sur les manguiers et cocotiers d’Afrique, après 30 ans d’échec de dictatures essoufflées et débiles, deux évolutions majeures ont été enregistrées sur le continent, par méfiance envers ces régimes politiques corrompus, incompétents, criminels, inopérants et indifférents aux deuils et problèmes des peuples, sinistrés. Au plan interne, l’organisation des élections n’est plus du domaine exclusif du ministère de l’Intérieur, auteur des fraudes électorales, mais de Commissions électorales nationales «indépendantes» (CÉNI) spécialement créées. Au plan international, des observateurs d’organisations intergouvernementales et d’organisations non-gouvernementales (ONG) sillonnent désormais le Tiers-Monde pour superviser des élections qui, organisées par les seuls États en présence, tournent à la farce et à la mascarade.

Aux Comores, les mascarades et farces électorales sont une donnée permanente: en 1990, Mohamed Taki Abdoulkarim est élu Président, mais c’est Saïd Mohamed Djohar qui est déclaré vainqueur pour le malheur des Comoriens. En 2002, le fugitif international Hamada Madi Boléro organise une saleté criminelle et dégueulasse en faveur du mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». En 2016, le même fugitif international Hamada Madi Boléro prépare une nouvelle mascarade criminelle en faveur du même «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri, et l’affaire a engendré le désastre que vivent les Comoriens aujourd’hui.

En 2006, la formidable supervision internationale de l’élection présidentielle avait permis une bonne tenue du scrutin. En 2010, l’élection d’Ikililou Dhoinine, faute de supervision de la communauté internationale, n’avait pas été exemplaire.

Aujourd’hui, aux Comores, le «ventriote» Assoumani Azali Boinaheri, se sachant détesté, méprisé et maudit par 99,99% des Comoriens, s’apprête à voler le scrutin. La communauté internationale commence à s’intéresser à cette élection. La Commission de l’océan Indien (COI) a dépêché une délégation aux Comores pour ce faire. Et voilà Mohamed Elamine Souef, l’étrange ministre des Affaires qui lui sont étrangères, qui pérore: «Dans certaines régions, les organisations de la société civile internationale et les représentants de la communauté internationale s’ingèrent alors que c’est un processus qui doit être souverain dans tous les pays. Si l’on demande aux partenaires de venir, c’est pour venir appuyer (le processus électoral), ce n’est pas pour se substituer aux autorités compétentes».

Mohamed Elamine Souef a tort. Superviser une élection ne signifie pas s’ingérer dans les affaires nationales de l’État concerné. Qui plus est, la communauté internationale n’est pas une machine à sous pour élections truquées. Elle ne donne pas des millions d’euros à une dictature sans chercher à savoir s’il en sera fait un usage correct. Il n’est pas question de «substitution», ou d’«ingérence», mais de sérieux. La supervision internationale aurait même dû avoir commencé depuis bien longtemps, pour éviter l’émission de ces cartes d’électeurs en quantité industrielle au profit des partisans de la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé. Si Mohamed Elamine Souef avait la conscience tranquille et la certitude que son cousin, le putschiste Assoumani Azali Boinaheri, allait remporter l’élection, il n’allait pas débiter des âneries.

Mohamed Elamine Souef doit savoir que les Comoriens savent qu’une élection se fraude à l’avance, et il n’y a que les fraudeurs amateurs comme le fugitif international Hamada Madi Boléro et le bambochard Assoumani Azali Boinaheri qui agissent après les opérations électorales, se faisant remarquer même des fœtus, des bébés et des morts. En la matière, nous lirons avec intérêt l’observation de Stephen Smith sur le Général Mohamed Oufkir, qui avait été ministre de l’Intérieur du Maroc sous le Roi Hassan II: Mohamed Oufkir «garde le contrôle de la situation, manipule une série de scrutins, les élections communales et municipales de 1969 aux législatives de 1970 en passant par un nouveau référendum constitutionnel en juillet, qui enregistre 98,85% d’approbation malgré une campagne hostile menée par l’opposition. “Le maître d’œuvre du trucage électoral, c’était lui. Il faisait même voter les morts, admet Fatima. Mais, vingt-cinq ans après Oufkir, on continue de truquer les élections au Marocˮ. Raouf se souvient d’une “femme hypocriteˮ, invitée à déjeuner le jour d’un scrutin, qui demande à Oufkir, les “premières tendances”. Le général réplique: “Madame, voulez-vous les résultats des élections d’hier ou des élections qui vont avoir lieu dans un an?ˮ. Il n’est pas dupe du rôle qu’il joue, mais il le joue à fond». Stephen Smith: Oufkir. Un destin marocain, 2ème édition, Hachette Littératures, Collection «Pluriel Actuel», Paris, 2002, p. 278.

Fatima: Fatima Chenna (1935-2013), veuve de Mohamed Oufkir.

Raouf: Raouf Oufkir, fils de Mohamed Oufkir.

Donc, que Mohamed Elamine Souef garde pour lui-même ses observations, dont personne ne voit le moindre intérêt.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 7 février 2019.


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