Un mois seulement à Moscou et Docteur en Médecine

Au MIREX, Ahamada Ahamadi, ex-prisonnier de Droit commun, dégoise

Par ARM

   Ahamada Ahamadi, le petit épicier aigri de Mohoro, accessoirement secrétaire général du «ministère de la Diplomatie», est un homme heureux. On le dit également chanceux et parfois malchanceux parce que sa chance extraordinaire l’avait fait atterrir en prison. Drôle de façon donc d’être chanceux. Quand il a fallu nommer un nouveau secrétaire général au ministère des Relations extérieures, tous ses collègues l’ont désigné, prétendument au nom d’une certaine «expérience». Au départ, c’est le nom du diplomate de formation et de carrière Mirhane Bourhane qui avait été proposé, mais ce dernier déclina l’offre, expliquant doctement qu’il ne voulait pas être nommé à un poste hautement politisé et donc politique. Aloui Saïd Abasse déclina la même offre, pour les mêmes raisons. Et quand le nom d’Ahamada Ahamadi arriva aux oreilles du chef de l’État, ce dernier exprima ses doutes sur le petit épicier aigri de Mohoro. Apparemment, il a sur lui un bon dossier, sur lequel sont étalées ses turpitudes et scélératesses. Voilà donc le petit épicier aigri de Mohoro nommé à une fonction très sensible, où il donna toute la mesure de son aigreur et de sa médiocrité intellectuelle et professionnelle. Comme il revient d’une longue traversée du désert, Ahamada Ahamadi a commencé par étaler sa volonté de faire un rattrapage financier. Comme sous la présidence de Mohamed Taki Abdoulkarim, il a opté pour un rattrapage crapuleux et mafieux. D’ailleurs, on se souvient du fait que c’est sous cette même présidence de Mohamed Taki Abdoulkarim qu’un trafic de passeports de service l’avait conduit directement en prison. Oui, le bon et brave Ahamada Ahamadi, secrétaire général du ministère des Relations extérieures et de la Coopération chargé de la Diaspora, de la Francophonie et du Monde arabe ou MIREX, est un affreux repris de Justice, suite à ses trafics crapuleux et mafieux de passeports de service.

   Pourtant, rien n’étonne les gens quand il s’agit d’Ahamada Ahamadi, qui a commencé sa carrière comme Inspecteur de Police et qui a réussi la gageure exceptionnelle mondiale d’obtenir un «Doctorat en Médecine» après seulement un mois passé à Moscou, à l’époque capitale de l’Union Soviétique. C’est donc un homme qui sait vivre, mais qui sait empêcher les autres de vivre. En tout état de cause, voir un ancien Inspecteur de Police finir en prison a de quoi donner des bleus à l’âme. Mais, ne s’agit-il pas d’Ahamada Ahamadi, le petit épicier aigri de Mohoro, devenu le secrétaire général du ministère des Relations extérieures qui, dès sa nomination, a commencé à régler ses comptes personnels? Sa première victime a été Mohamed Imamou, alors Directeur administratif et financier (DAF) du ministère. Le Directeur des Affaires politiques et juridiques a également subi le mépris et la méchanceté d’Ahamada Ahamadi. Le Directeur général de la Coopération y a laissé des plumes. Mirhane Bourhane, chef de la Chancellerie, est la cible préférée d’Ahamada Ahamadi, qui n’a pas hésité à violer son bureau, alors que son occupant est en mission en France, y récupérant tous les passeports de service. Il croyait pouvoir faire de nouveau du trabendo avec les passeports de service comme sous la présidence de Mohamed Taki Abdoulkarim, mais est tombé sur un os parce que les passeports sont désormais biométriques.

   Une délégation de six personnalités comoriennes devait effectuer une mission en France pour expliquer aux Comoriens qui y sont installés le processus d’attribution de la deuxième licence de téléphonie à un opérateur des télécommunications, l’essentiel étant que le Président Ikililou Dhoinine souhaite que les Comoriens expatriés soient partenaires et actionnaires de ce grand défi technologique. La ministre Bahiat Massounde a présenté la mission en conseil des ministres, celle-ci a été acceptée, et l’ordre de mission a été établi. Les membres de la délégation ont alors saisi «le ministère de la Diplomatie», et le brave Ahamada Ahamadi, le petit épicier aigri de Mohoro, refusa d’accomplir les formalités administratives liées à la mission. Il a invoqué la plus saugrenue des raisons: «Vous partez en mission, avec des indemnités de déplacement à l’étranger. Je gagne quoi dans cette affaire? Je ne demande pas un fifty-fifty, mais une dîme sur les indemnités de chacun». Les choses se sont passées exactement de cette façon. Mais, c’était mal connaître les membres de la délégation, qui remuèrent ciel et terre pour partir en France. C’est Mirhane Bourhane qui s’occupa de l’accomplissement des formalités, et la délégation partit. Quand il l’apprit, le bon Ahamada Ahamadi envisagea de suspendre Mirhane Bourhane de ses fonctions, encouragé en cela par le fait que le diplomate mohélien ne bénéficie d’aucune protection politique et personnelle de «la présidence mohélienne», constituant donc une proie facile.

   Puis vint l’épisode du Directeur général de l’Environnement au ministère de la Production, de l’Environnement, de l’Énergie, de l’Industrie et de l’Artisanat, suite à une décision prise en conseil des ministres, pour que l’intéressé puisse se rendre au Brésil et qui essuya un refus du bon Ahamada Ahamadi. Oui, le gouvernement prend des décisions et Ahamada Ahamadi s’y oppose. Il dit non aux décisions prises en présence du Président de la République. En réalité, en homme qui sait vivre, Ahamada Ahamadi veut avoir son mot à dire sur les missions à l’étranger de tous les agents et fonctionnaires des ministères techniques, agréant celles qui lui conviennent, refusant celles qui ne lui disent rien et ne lui conviennent pas. Cet homme aux méthodes de petit épicier aigri a poussé la bêtise jusqu’à demander à toutes les représentations diplomatiques et autres organisations internationales installées à Moroni de ne plus jamais adresser de correspondances officielles aux ministères techniques, puisque tout doit passer par lui. Seulement, les Ambassades, les Consulats et les organisations internationales se plaignent parce que l’homme qui se prend pour le secrétaire général de Dieu ne répond jamais au courrier qui lui est adressé. Il veut le monde entier à ses pieds, mais est incapable de faire un travail correct. Il croit que sa grande gueule et sa haine suffiront à faire marcher l’appareil diplomatique comorien.

   Le petit épicier aigri de Mohoro dégoise mais est incapable de parler des véritables enjeux auxquels la diplomatie comorienne est confrontée. La seule question qui se pose aujourd’hui est: et le ministre Abdoulkarim Mohamed dans tout cela? Il doit bien être au courant des foutaises et turpitudes du petit épicier aigri de Mohoro. Pourquoi ne cadre-t-il pas le petit épicier aigri de Mohoro? Parce que pour être aigri, Ahamada Ahamadi est bien aigri, lui qui se voyait bien à la tête de la Brigade est-africaine et dont la candidature n’a pas été retenue, puisque c’est Ismaïl Chanfi qui a été choisi. Ce qui a poussé le petit épicier aigri de Mohoro à vouer la plus solide des haines à son ennemi Hamada Madi Boléro, qu’il accuse d’avoir sciemment saboté sa candidature.

   À en croire cet Anjouanais d’Ongojou, homme très bien informé des petites et grandes magouilles des autorités comoriennes, l’homme Ahamada Ahamadi a donné toute la mesure de sa petitesse et de ses mesquineries quand il était le prétendu Conseiller diplomatique du Président Azali Assoumani Baba, allant jusqu’à refuser de se rendre en République populaire de Chine au prétexte que ses frais de mission ne lui permettaient pas de «gratter» assez. Ce qui lui avait valu un limogeage en bonne et due forme. Quand il commit la même connerie alors qu’il avait déjà l’argent en main pour une mission à la Réunion, où il refusait de se rendre, il fut sommé de rendre les sommes appartenant au Trésor public. Plus mesquin que ça, on meurt.

   Cela étant, avant de donner des leçons de vertu républicaine à la Planète entière, Ahamada Ahamadi devrait commencer par refaire sa propre vertu, très chancelante. Il doit arrêter de faire des bêtises et d’embêter le personnel du ministère des Relations extérieures. En tout état de cause, il ne perd rien pour attendre et, «rira bien qui rira le dernier».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 20 juillet 2015.