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Satan marie sa fille à Fomboni et y passe ses nuits

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L’élection au Gouvernorat divise profondément la capitale de Mohéli

Par ARM

   Le Tunisien Abderrahmane Ibn Khaldoun (1332-1406), père de la sociologie et de l’historiographie, a écrit au Moyen-âge que «la seule chose sur laquelle les Arabes sont d’accord, c’est de ne jamais être d’accord». Depuis, quand on observe les déchirements, déchirures et craquements au sein du monde arabe, il faudra être d’une mauvaise foi de chacal et d’hyène pour lui donner tort. Et, alors qu’on croyait que les choses allaient en rester là et se limiter au monde arabe, on découvre avec effarement que le fameux mot d’Abderrahmane Ibn Khaldoun est arrivé aux oreilles des Fomboniens, qui ont décidé d’en faire la seule règle devant régir leurs relations communautaires, notamment et surtout en politique. C’est très grave, et je dirai même grave. Il faudra sans doute rappeler que depuis 1978, année de l’élection d’Ahmed Mattoir au Gouvernorat de Mohéli, la ville de Fomboni n’est plus arrivée à faire élire l’un des siens à une élection d’envergure régionale ou nationale. Pourtant, 60% des électeurs de Mohéli vivent à Fomboni, mais dans une ville de Fomboni très fracturée, balkanisée et manquant de leadership en son sein, depuis que le ministre Ali Hassanaly a pris sa retraite politique et n’a été remplacé par personne, chacun croyant être le plus beau et le plus intelligent. Qui plus est, aujourd’hui, à Fomboni, tout le monde se voit Président de la République, Vice-président, ministre, Gouverneur, Préfet ou Maire. La confusion règne dans une ville livrée à elle-même, où tout le monde se veut le Général d’une Armée de Généraux et de Maréchaux, mais sans soldats. Allez comprendre…

   Et, à mesure que la date de l’élection des Gouverneurs des îles s’approche, on constate que chaque jour, sort du bois, un nouveau candidat pour Bonovo: «Et moi, aussi!», dit chacun. Et il y a même une nouvelle candidate. Ce qui est tout à fait normal dans un régime politique qui se définit comme un État de Droit et une démocratie, toutes choses qui s’opposent au monolithisme politique et à toute forme de candidature unique, comme cela a été le cas avant 1990. Seulement, à Fomboni, ça commence à bien y faire, et les plus lucides des Fomboniens sont consternés, littéralement dépassés par la haine et la mésentente qui balaient la capitale mohélienne. La Première Dame des Comores, surnommée Maman par ses partisans, est candidate, et la déclaration de sa candidature était attendue, même si le cœur balançait entre la vice-présidence aux côtés du Doyen Mohamed Ali Soilihi, et le Gouvernorat de Bonovo, pour y déloger le Gouverneur kleptocrate Mohamed Ali Saïd. En même temps, Achiraf Ben Cheikh, ministre d’État chargé des Élections dans le dernier gouvernement d’Ahmed Sambi (juin 2010 – juin 2011), a dit: «Moi, aussi!». Il est de Fomboni, lui aussi. Il n’a pas eu le temps de finir la déclaration de sa candidature qu’Aboubacar Hassanali a crié sur les mégaphones de la ville, en ayant recours aux services d’un crieur public aux cordes vocales d’acier: «Moi, aussi!». Il est de Fomboni, lui aussi. Ah! Et on croyait que la liste était close. Eh bien! Des clous! La liste n’est pas du tout close parce que Mme Mariama Haïdar dite Assianfa, elle aussi, a loué les services d’un autre crieur public, pour délivrer son annonce dont le message est des plus lapidaires: «Moi, aussi!». Elle aussi est de Fomboni. Eh bien! Mesdames, Messieurs, cherchez l’erreur.

   La déclaration de la candidature de Mme Mariama Haïdar a soulevé de nombreuses questions, et d’après Mohamed, cet habitant de Fomboni, qui suit l’actualité politique mohélienne dans la consternation, la peur au ventre, il ne faut pas chercher loin parce que, selon lui, quand on lui démontre la nocivité de sa candidature sur celle de Maman, et surtout le fait qu’elle va se faire éliminer dès le premier tour, Mme Mariama Haïdar répond laconiquement: «La Première Dame, nous l’avons élue la première fois en 2006, et la deuxième fois en 2010. Elle doit céder la place aux autres. Nous aussi voulons régner». Quand on lui fait remarquer que Maman n’a jamais sollicité les suffrages auparavant et que c’est sa première candidature, elle dit: «Oui, mais, c’est toujours elle, la cheffe. Elle est au cœur du pouvoir depuis 2006, et elle doit céder la place aux autres». Cette précision étant faite, Mohamed, notre Fombonien, continue ses explications: «Ici, à Fomboni, nous sommes tous conscients qu’Assianfa n’avait aucune ambition politique et qu’elle se sait perdante à l’avance. C’est le Vice-président Fouad Mohadji, en froid avec le Président Ikililou Dhoinine, qui mène la danse et la pousse au ridicule suicidaire. Son but est simple: créer les obstacles à la candidature de la Première Dame et lui faire rater cette élection. Il est un habitué du fait parce qu’en 2007, quand il s’était porté candidat aux élections du Gouverneur pour être classé 7ème et dernier, il savait qu’il n’avait aucune chance de se faire élire, mais voulait faire barrer la route au Docteur Abdou Djabir, qu’il déteste, au seul prétexte qu’il est de nationalité française. Sans aucune preuve, il l’accusait d’être “le candidat de la Franceˮ, et cela lui suffisait. Il récidive dans sa stratégie de division et de zizanie, tout en faisant tout pour oublier que si Mohéli est aujourd’hui sous la botte du Gouverneur Mohamed Ali Saïd, c’est parce qu’il a bien saboté la candidature du Docteur Abdou Djabir en 2007. Et le pire ennemi de Mohamed Ali Saïd a été le Vice-président Fouad Mohadji, qui refuse systématiquement de tirer des leçons utiles de sa stratégie de la zizanie improductive. Or, c’est lui qui devait être le leader de la ville de Fomboni aujourd’hui, au lieu d’en diviser les habitants. Remarque: il a bien piégé Assianfa, qui, sur les terres d’origine de son père, à Hoani, a fraîchement été accueillie, puisqu’on lui a dit que ceux qu’elle sollicite ont déjà choisi le camp de la Première Dame. Quand elle est partie voir l’incontournable Maman de Faïz, celle-ci, restée très influente puisque c’est elle qui mène la plupart des combats politiques à Fomboni, lui a dit qu’elle s’était rangée derrière la candidature de la Première Dame. Si cela continue, chacun devra assumer ses responsabilités, et Mohéli ne se contentera pas de compter les échecs. À un moment donné, les Fomboniens devront se parler, et le meilleur moment pour ce faire, c’est maintenant et non demain». Malgré plusieurs tentatives, il n’a pas été possible de joindre au téléphone le Vice-président Fouad Mohadji pour avoir son opinion sur l’apparition de son nom sur ce dossier brûlant.

   Les positionnements politiques à Fomboni sont donc devenus un sujet d’inquiétude et de questionnements. Dans la ville de Fomboni, les ambitions politiques sont légion, tant mieux, mais d’un niveau vulgaire et subalterne. Mais, est-ce que les intéressés en sont conscients? Non! Chacun se contente de déclarer sa candidature, sans se soucier du reste. Quand Mohamed Saïd Fazul se déclare candidat à une élection à Mohéli, on le comprend. Il a des partisans à Mohéli. Mais, quand quelqu’un qui ne sera même pas suivi par sa propre famille au cours d’une élection déclare sa candidature, on se demande pourquoi certains sont tellement sadiques envers eux-mêmes jusqu’à s’engager dans une bataille perdue d’avance. En tout cas, il ne sera demandé à personne d’orienter son vote dans un sens ou dans un autre. Aujourd’hui, Mohéli a des besoins de renaissance, loin des Mohamed Ali Saïd et des Abiamri Mahmoudou. Malheur à celui et à celle qui favoriseront les desseins électoraux de l’un ou de l’autre. Malheur!

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 4 octobre 2015.


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