D’un article ne citant le nom de personne, ils identifient leur chef!
Par ARM
Pour saisir la tragicomédie et les contradictions des amis du Caporal Bourhane Hamidou, citons cette anecdote relatée par Mohamed Tozy, politologue marocain de renommée mondiale: «Sur le vol Casablanca-Paris, une bourgeoise de Casablanca, âgée de 80 ans, impressionnante de classe même si elle ne sait ni lire, ni écrire, était installée à côté d’un chrétien. Le chapelet à la main, elle ne cessait pas, durant le décollage, de prier à haute voix, au point d’incommoder son voisin. Une fois l’avion stabilisé, elle demanda à l’hôtesse de lui apporter un double whisky. Surpris, le voisin ne put s’empêcher de relever la contradiction et d’en faire part à sa voisine. Elle répondit, nullement décontenancée: “Le chapelet est pour lui (Dieu), le whisky est pour moi…”»: Mohamed Tozy: Monarchie et Islam politique au Maroc, Presses de Sciences Po, Paris, 1999, p. 23. L’anecdote témoigne de l’hypocrisie de tous ceux qui se servent de la religion, sans croire un seul instant au Dieu qu’ils invoquent. Et, aux Comores, il n’en manque pas. Il y a même ceux qui portent la tenue traditionnelle la plus prestigieuse, ont le chapelet à la main, mais se jettent sur des hommes comme eux pour faire cric-crac. C’est dans l’air du temps, et ces homosexuels se cachant derrière la religion et en tirent une fierté personnelle incommensurable.
Cela étant, le mardi 21 juillet 2015, sur ce site, a été publié l’article «“Sexus politicus” ou cric-crac, sexualité et homosexualité», article sous-titré «Le sexe, étoile polaire d’une classe politique dévergondée et libidineuse». Sur cet article, aucun nom n’a été cité. Aucun nom. Relisez l’article, et vous le constaterez. Pourtant, moins de deux heures après sa publication, un Comorien se réclamant du Caporal Bourhane Hamidou s’est présenté à l’Ambassade des Comores à Paris pour insulter l’auteur de l’article et éventuellement l’y tuer, d’après ses propres termes, comme si l’auteur de l’article y vivait. Belle stupidité. Un ami grand-comorien de l’auteur de l’article s’est présenté devant lui et lui a dit que s’il voulait se bagarrer avec le blogueur, il n’avait qu’à s’en prendre à lui, car il était prêt à en découdre. Le service de sécurité de l’Ambassade intervint et l’affaire tourna court. L’auteur demandera à son ami: «Communique mon numéro de téléphone à cet homme et dis-lui de m’appeler pour me dire directement ce qu’il me reproche». Le même jour, un homme se réclamant du même Caporal Bourhane Hamidou publiait un tract pour injurier l’auteur de l’article, sans strictement rien apporter au débat de société. Ces gens-là doivent prendre connaissance du mot du sage chinois: «Celui qui se lance dans une guerre doit commencer par creuser sa propre tombe».
Une question se pose: pourquoi, alors que le nom du Caporal Bourhane Hamidou n’est pas cité sur l’article, alors que personne ne l’accuse d’homosexualité, ses gens s’agitent et le ridiculisent sans même réfléchir, en l’accusant eux-mêmes? Car ce sont eux qui ont cité son nom, alors que personne ne le citait. Est-ce à dire que l’homme de Singani qui veut devenir Président de la République en 2016 est réellement homosexuel? C’est ce que nous obligent à croire ceux qui injurient en son nom. En adoptant la «stratégie» de la bagarre et des injures, alors que le nom de leur chef n’est cité nulle part sur l’article, les gens qui se réclament du Caporal Bourhane Hamidou commettent deux erreurs monumentales: d’une part, ils prouvent qu’ils sont vraiment nuls en communication, et d’autre part, alors que le nom de l’ancien Président de l’Assemblée de l’Union des Comores n’est cité nulle part, ce sont eux qui le jettent en pâture à l’opinion publique, en prétendant le défendre, tout en jetant la fange sur lui. Où ces gens-là ont-ils vu le nom du Caporal Bourhane Hamidou sur l’article? Une fois de plus, on est confronté au grand malheur des acteurs politiques comoriens: l’ignorance totale des exigences et règles de la communication politique moderne. La communication politique est un métier qui s’apprend dans les grandes écoles. C’est un métier très complexe et qui a ses propres normes et exigences. Les ignorer relève du suicide politique.
Il y a eu des abus en matière d’accusations sur certains hommes d’État comoriens sur tel blog ou sur tel autre. C’est un fait. Mais, sur ce site, toutes les précautions sont prises pour éviter des accusations gratuites. Pouvoir prouver est toujours difficile, voire impossible, mais d’accusations gratuites, point. Pour preuve, le mercredi 12 mars 2014, sur ce site, était publié l’article intitulé «L’Ambassade des Comores en Arabie Saoudite, un baisodrome homosexuel» et sous-titré «Deux diplomates pédés comoriens pris en flagrant délit d’accouplement homosexuel». À la publication de l’article, un jeune Mohélien faisant sa vie en Arabie Saoudite et que je ne connais ni d’Adam, ni d’Ève, s’était alors permis de m’écrire pour dire qu’en tant que résident en Arabie Saoudite, il n’a jamais vu des diplomates de son pays coupables d’homosexualité, comme si ces choses-là se faisaient sur la place publique et comme si ces gens allaient lui dire: «Hé! Mon gars, nous allons faire cric-crac. Viens nous admirer. Tu peux apporter ta caméra et ton appareil photo». Peu de temps après, un coup de balai eut lieu à l’Ambassade des Comores en Arabie Saoudite. C’est dire que même si toutes sortes de précautions avaient été prises pour éviter l’identification des acteurs du bunga-bunga du désert d’Arabie, les personnes concernées avaient été identifiées et renvoyées. Il ne leur était pas reproché d’être homosexuels, mais de se montrer réciproquement leurs collections de bouteilles d’eau minérale dans les locaux de l’Ambassade des Comores en Arabie Saoudite.
Ce que certaines personnes malintentionnées ne comprennent pas, c’est que l’évocation de la sexualité et de l’homosexualité dans les milieux politiques comoriens n’est pas un sujet pour le pamphlétaire, mais pour le sociologue, le politologue et le sociologue de la politique. Les Comoriens connaissent beaucoup de dossiers pourris sur un ancien Président, dont celui dans lequel il est pris en flagrant délit de sauterie avec «“son” femme» par l’épouse de «Monsieur Femme», provoquant un arrêt cardiaque et la mort de la pauvre épouse. Quel est le Comorien qui ne connaît pas cette sale affaire? Si quelqu’un s’identifie à l’un des deux tantes en question, c’est qu’il est coupable. A-t-on besoin de citer des noms? Ce n’est même pas utile parce que les Comoriens savent, mais se taisent. Or, tout en reconnaissant le droit à tout Comorien de faire de son corps ce qu’il veut, y compris en l’offrant à un chien en chaleur ou à un âne rouge de Somalie, nous nous limitons à une question: est-ce que le peuple comorien est prêt à livrer son pays à une organisation politique dont le principal point de ralliement est l’homosexualité? C’est tout. Pour le reste, que chacun interroge sa conscience. Que chacun fasse ce qu’il a envie de faire. C’est une question personnelle.
Seulement, les insulteurs du Caporal Bourhane Hamidou doivent comprendre une chose fondamentale, et celle-ci est dite par Cyrano de Bergerac: «On n’abdique pas l’honneur d’être une cible». D’autres avant eux ont tout essayé: j’ai été traîné devant les Commissariats de Police. J’ai été traîné devant les Tribunaux. J’ai été insulté. J’ai été injurié. J’ai été calomnié. J’ai été diffamé. J’ai été traité d’homosexuel… Pourtant, je suis là. Que vont faire des injures de plus? Rien. En tout cas, aucune forme de pression psychologique ne fera taire une voix qui se dévoue à la liberté de la presse. Que des gens maladroits injurient, insultent, diffament et se bagarrent à l’Ambassade des Comores à Paris, cela ne change rien. On continuera à demander aux Comoriens s’ils sont prêts à livrer leur beau pays à une bande de tantouzes et de tarlouzes. C’est un fait. On continuera à demander aux Comoriens s’ils voient d’un bon œil un chef d’État qui nomme «“son” femme» n°2 du régime politique comorien. On continuera à poser aux Comoriens la question de savoir s’ils sont disposés à voir à la tête de leur pays un homme qui couche à la fois avec ses collaborateurs et avec les femmes de ses collaborateurs. Il sera toujours demandé aux Comoriens s’ils sont prêts à voir la maîtresse de leur Président et non moins épouse du collaborateur-partenaire sexuel du même Président trôner à la Présidence de la République et s’y comporter en terrain conquis. Ce sont des questions inévitables.
De fait, que les roquets du Caporal Bourhane Hamidou insultent et se bagarrent, cela change quoi? Que ces gens-là croient protéger «l’honneur» de leur chef en l’accusant eux-mêmes et de la manière la plus maladroite d’homosexualité, c’est leur problème. On rappelle au Caporal Bourhane Hamidou le proverbe arabe selon lequel «un ennemi intelligent vaut mieux qu’un ami stupide» et au proverbe du Maroc selon lequel «l’imbécile s’inflige un mal que ne peut lui infliger son pire ennemi». Quand on observe ces gens qui ne savent même pas comment on gère une communication politique intelligente, on ne peut que s’imposer de la patience parce le Coran nous le recommande avec insistance, et, au surplus, le proverbe chinois nous apprend que «si l’on patiente longtemps au bord de la rivière, on finit par voir passer le cadavre de son ennemi à la surface de l’eau». En 2016, au moment de l’élection présidentielle, on verra beaucoup de choses à la surface de l’eau de la rivière. La rivière politique comorienne charriera bien de cadavres, et en ce moment-là on saura qui a vaincu et qui a été vaincu. Et comme dans le Coran il est dit que «Dieu n’impose rien à l’âme qui soit au-dessus de ses moyens. […]» (Coran, II, La Vache, 286), il ne sera demandé à aucun homme ayant placé ses espoirs politiques en la personne du Caporal Bourhane Hamidou de s’exprimer autrement que par les injures et les bagarres. Ces gens-là ne peuvent pas aller au-delà de la bagarre et de l’injure. Il ne faut pas être exigeant à leur égard. Le Caporal Bourhane Hamidou ne mérite que des gens qui, en voulant le défendre, l’accusent eux-mêmes d’homosexualité, en réaction à un article qui ne mentionne nulle part son nom. Telle qu’elle a commencé, sa précampagne électorale présidentielle pour 2016 promet des rebondissements et du suspens. D’ici là, il se passera beaucoup de choses.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 23 juillet 2015.