Procès politiques aux Comores. Que faire?

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Procès politiques aux Comores. Que faire?

Que faut-il de plus grave pour nous faire réagir?

Par K.T et B.N

     Pourquoi ce silence? Pourquoi ce fatalisme? Que faut-il de plus grave pour nous faire réagir? Pourquoi fermons-nous les yeux sur l’injustice que subissent nos frères? À ceux qui disent «laissons faire la justice», permettez-nous de vous demander: comment croire à une justice impartiale quand les prévenus sont déjà accablés avant tout jugement alors qu’un Abou Achirafi Ali Bacar, qui a fait de la détention préventive pour l’affaire de la citoyenneté économique coule des jours tranquilles loin des prétoires? Quelle justice exactement? Celle, partiale et sélective, qui détient arbitrairement des prisonniers politiques sans procès? Celle qui a condamné un présumé innocent dans une cellule d’isolement d’1m50, dans des conditions inhumaines, pendant près de 3 mois, avant même d’être jugé? Ou bien celle qui est directement ou indirectement contrôlée par la Présidence et accessoirement par le ministre de l’Intérieur, qui a dit haut et fort que «ce n’est pas la Loi qui freinera mes actions»? Ou alors cette justice, serait-elle la Cour de Sûreté de l’État, une juridiction politique créée par le régime du couple Ahmed Abdallah-Bob Denard et réactivée par le pouvoir dictatorial d’Assoumani Azali pour neutraliser des adversaires politiques?

Nous voulons tous, nous citoyens ordinaires, pouvoir croire en une justice impartiale, mais le doute est constamment entretenu par les actions et déclarations publiques de ceux supposés la garantir. À ceux qui disent que les prisonniers politiques ne méritent pas notre sympathie car ils sont de la même souche que ceux qui nous oppressent actuellement, je vous demande: quels sont les antécédents de SAST qui justifient un tel acharnement? À quel moment cet artiste aimé de tous, patriote, engagé dans la vie sociale et la promotion de notre patrimoine culturel, fleuron de ce que le pays peut produire de positif est-il devenu du jour au lendemain l’ennemi public numéro un?

Nous sommes persuadés que nombre de ses compagnons d’infortune sont tout aussi innocents et constituent eux aussi d’honorables et honnêtes citoyens. Mais nous citons son cas pour illustrer l’arbitraire dont ils sont tous victimes et aussi pour clamer en leur nom la détresse dans laquelle ils se trouvent. Car la santé de certains parmi eux, notamment SAST, Ibrahim Mhoumadi Sidi, Hassan Ahmed El-Barwane, etc. ne cesse de se dégrader à cause de leurs conditions de détention relevant du Moyen-âge. En leur privant de soins appropriés, le gouvernement cherche-t-il à les faire mourir à petit feu? Assoumani Azali est-il prêt à assumer cette lourde responsabilité qui le hantera jusqu’à la fin de ses jours? Combien de Naili (ce jeune pêcheur trentenaire décédé le mois dernier à Mutsamudu le quatrième jour de sa sortie de prison) faut-il pour alerter sur l’état dramatique de nos structures pénitentiaires? Nous savons tous que la détention doit être une mesure d’exception, pourquoi devient-elle la règle?

Au-delà des considérations judiciaires, certains cas relèvent de l’urgence humanitaire. À ceux qui, au fond, sont révoltés du mépris flagrant de l’éthique et de la morale, et du piétinement des valeurs qui jadis nous étaient si chères, mais qui, en même temps ont peur des représailles, nous disons tout simplement: organisons-nous, réunissons-nous, partageons nos idées. Ne laissons pas le fatalisme nous transformer en morts-vivants. Ensemble, unis, solidaires nous trouverons une solution. Partageons nos arguments et nos réticences, et ensemble nous trouverons des solutions car rien n’est impossible. «It is never too late until it is too late».

Par K.T et B.N

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© www.lemohelien.com – Jeudi 15 novembre 2018.

 


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