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Maître Youssouf Msa, avocat de Mohamed Ali Soilihi

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Maître Youssouf Msa, avocat de Mohamed Ali Soilihi

Une interview très pédagogique par Faïza Soulé Youssouf

Par ARM

     C’est une interview très instructive et pédagogique que Maître Youssouf Msa (Photo), avocat de Mohamed Ali Soilihi, a accordée à Mme Faïza Soulé Youssouf. Tout dans cette interview est mené d’une main de main de maître, ou plutôt d’une main de maîtresse. Les réponses sont lumineuses, éclairantes et éclairées parce que les questions le sont aussi. On doit inclure cette interview dans le cursus de l’Université des Comores.

     Cette interview présente tous les ingrédients et caractéristiques qui font qu’une Thèse de Doctorat est qualifiée de très bonne: la clarté, la pédagogie et la démonstration, donc la capacité à expliquer en termes simples une situation juridique donnée, en faisant comme si les destinataires du message ne savaient rien et qu’il faut tout leur expliquer de façon méthodique. Le mérite de la journaliste Faïza Soulé Youssouf est d’autant plus grand dans ce bel exercice d’explication du Droit qu’elle posait les lancinantes questions que se posent les Comoriens, en se mettant à la place des Comoriens, en insistant sur les questions que se pose le peuple, pour que chacun puisse comprendre la violence, la barbarie et l’illicéité de l’invalidation de la candidature de Mohamed Ali Soilihi.

Maintenant, on comprend tout. Tout. Absolument tout. Et voici les points saillants de cette interview de très bonne facture, dont les protagonistes sont à féliciter et à remercier.

1.- Il y a une violation flagrante de la Loi dans l’invalidation de la candidature de Mohamed Ali Soilihi par la Cour suprême de Papa parce que ce dernier a été accusé injustement et fallacieusement d’avoir créé en 2008 «une entreprise» ayant un prétendu capital social de 7,5 milliards de francs comoriens (15 millions d’euros). Or, les enquêtes menées au Tribunal de Commerce, à la Direction des Impôts et à la Douane n’ont pas permis de retrouver une trace de cette «entreprise». En plus, aucune banque n’a eu connaissance de l’existence de cette «entreprise» et n’a enregistré un mouvement de fonds le concernant.

2.- Bourhane Abdallah, qui a lancé l’accusation sur l’existence de cette «entreprise» refuse d’aller s’expliquer à la Cour suprême sur ses allégations. Il n’a aucune preuve sur l’existence de «l’entreprise» qu’il a créée par sa bouche. Où sont les statuts de cette «entreprise»? Nulle part! En d’autres termes, la Cour suprême de Papa a rendu une décision sans la moindre preuve contre Mohamed Ali Soilihi. Le fait du Prince… «Justice» aux ordres.

3.- Comme il y a une violation flagrante de la Loi, il est possible de déposer un recours contre l’arrêt ignominieux rendu illégalement par la Cour suprême de Papa le samedi 9 janvier 2019 contre la candidature de Mohamed Ali Soilihi. En effet, contrairement aux décisions de la défunte Cour constitutionnelle, qui n’étaient susceptibles d’aucun recours, celles de la Cour suprême peuvent faire l’objet d’une contestation. La loi organique sur la Cour suprême aurait dû s’appliquer dans son intégralité, et en s’appliquant ainsi, elle aurait permis le recours de Mohamed Ali Soilihi contre une décision politicienne, et donc la validation de la candidature de ce dernier. Mais, on est aux Comores de Mitsoudjé.

4.- L’institution qui avait compétence en matière de déclaration de patrimoine était la Commission nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC). Or, cette dernière a été démolie, «génocidée», détruite, rasée et supprimée de la surface de Terre par le mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». Aucune autre institution ne remplace la CNPLC.

5.- Si Mohamed Ali Soilihi avait fait une fausse déclaration de patrimoine, on aurait été en faux en écriture, et quand il y a un faux en écriture publique ou privée, ce n’est pas la Cour suprême qui est compétente, mais le Tribunal ordinaire, Chambre correctionnelle. Autrement dit, la Cour suprême n’a aucune compétence en la matière et s’arroge des compétences qui ne sont pas les siennes. C’est très grave.

6.- La candidature de Mohamed Ali Soilihi a été invalidée sur la base d’un mensonge grossier et volontaire, un mensonge qui ne s’appuie sur aucune preuve légale et matérielle.

Pourtant, ne nous étonnons pas: cette histoire de prétendue fausse déclaration de patrimoine inexistant et imaginaire n’est qu’un prétexte malsain et indécent destiné à tuer la candidature de Mohamed Ali Soilihi, qui allait mettre un terme au projet de présidence à mort du dictateur fou de Mitsoudjé. Cette manœuvre illégale prouve une fois de plus que les Comores ne sont plus un État, mais une zone de non-Droit dans laquelle les pires abus peuvent être commis en toute impunité.

Ce mercredi 20 février 2019, la Cour suprême de Papa rendra sa décision finale sur le recours déposé par Maître Youssouf Msa, et l’institution la plus haïe et méprisée des Comores après le régime politique en place va maintenir l’invalidation de la candidature de Mohamed Ali Soilihi puisque la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé lui a demandé de le faire. Ce n’est pas une question de Droit et de justice, mais de politique politicienne anticonstitutionnelle et haineuse. Pour rappel, à la différence des membres de la Cour constitutionnelle détruite, ceux de la Cour suprême de Papa sont tous nommés par le «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri, justement pour prendre les décisions les plus illégales en faveur d’une dictature de village.

Dire qu’à la Cour suprême, sévit dans la honte et l’opprobre Idriss Abdou Moustakim, mon ami d’enfance, un des juristes sur lesquels les Comoriens fondaient certains espoirs de probité, de compétence et de rigueur, des espoirs aujourd’hui anéantis par la recherche de l’argent noir de la lâcheté, de la corruption, de l’irresponsabilité et de la malhonnêteté. C’est d’une tristesse infinie!

Rira bien qui rira le dernier.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 19 février 2019.


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