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Lettre à Idriss Abdou Moustakim, porteur de stylos

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Lettre à Idriss Abdou Moustakim, porteur de stylos

Portefaix mohélien à la Cour suprême criminelle et honnie

Par ARM

     Cher Idriss, cher ami d’enfance à Djoiezi des années 1970,

Ma lettre n’est pas de celles qui attendent une réponse du destinataire. D’ailleurs, je te conseille une belle sortie face à tes maîtres de Mitsoudjé et à ceux qui vont te regarder comme du poisson pourri: «ARM? Cela fait des années que je ne suis pas en contact avec lui. Après tout, c’est un aigri, un grincheux et un méchant. Il n’aime personne en dehors de lui-même». Quand Ibrahim Ali Mzimba soutenait officiellement la dictature de village de Mitsoudjé avant de faire semblant de retrouver son chemin de Damas, il agissait ainsi devant les autorités le soir, après m’avoir qualifié de «frère de sang» le matin.

Autant te dire que je t’ai vu sur la photo de la honte montrant les «magistrats» incompétents et corrompus chargés de tuer le Droit, les institutions et la politique sur ordre d’un dictateur fou, inculte, borné et violent, j’ai poussé un cri qui a fissuré les murs de mon salon: «Pas lui! Pas Idriss! Non, pas Idriss». Or, c’est bien toi. Idriss, tu as accepté d’être membre d’une Cour suprême anti-Droit, une Cour suprême aux ordres, plongée dans le crime et détruisant le Droit dans ce malheureux pays. L’habit que tu portes à cet effet est le mieux indiqué, le rouge symbolisant le sang coulant des veines des Comoriens du fait de cette dictature ignominieuse, et le noir l’argent noir remis à des gens qui, comme toi, ont accepté d’oublier le Droit pour servir les intérêts criminels d’une bande de criminels.

Te rends-tu compte que tu as accepté de siéger aux côtés des pires prostitués des Comores, Cheikh Salim, Armia Ali (sa maîtresse de 31 ans), Nidhoim Attoumane et le mercenaire abject Nourdine Abodo? Te rends-tu compte que personne ne t’a entendu émettre une opinion dissidente comme le font les vrais juristes quand on décide à leur place, de manière à heurter leur sensibilité? Tu as vendu ton âme au diable. Ceux que j’interroge à Djoiezi sur la folie qui t’a conduit à te prostituer devant un dictateur fou ne comprennent pas ton geste. Ils ont honte.

Idriss, le soutien que tu apportes à une dictature de village est le geste qui est venu tuer en moi le peu de confiance que j’avais envers certains juristes comoriens, envers certains cadres comoriens. Tu aurais dû être notre guide, notre lumière. Je te rappelle ce que je te dois: beaucoup. Fils d’un simple ouvrier, je lisais au-dessus de tes épaules les nombreux livres que ton père, grand commis de l’État (Directeur des Douanes des Comores, ministre sous Ahmed Abdallah Abderemane), achetait pour toi. Dans ma famille, c’est pour mon grand frère que mon père commandait des livres d’Antananarivo et de Paris. Tes livres ont été les miens. Tes livres m’ont énormément aidé dans les années 1970. Aujourd’hui, tu urines sur ces livres. Aujourd’hui, tu déchires ces livres avant de les jeter au feu. J’ai honte à ta place…

Les dictateurs aiment se servir des juristes. Ils l’ont toujours fait. Au contact du savoir, le pouvoir s’anoblit, et au contact du pouvoir, le savoir s’avilit. En Tunisie, le satrape Zine El Abidine Ben Ali voulait se servir du grand juriste Yahd Ben Achour. Ce dernier refusa. Après la chute de Zine El Abidine Ben Ali, la question de ce refus de cautionner la dictature a été posée à Yadh Ben Achour, et sa réponse est toute une leçon de vie: «Un juriste ne tend jamais la main à un dictateur». Cette réponse va guider toute ma vie.

Au lendemain de ma formation d’avocat, je vivais avec 761 euros par mois, à Paris. C’est alors que je fus abordé par un membre de la famille biologique du mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». Devant trois témoins, à Paris, cet homme me dit: «Sache que le régime politique d’Azali est le mien. Il suffit que tu me demandes ce que tu veux, et je te l’obtiens immédiatement». J’ai refusé d’entrer dans ce jeu de corruption, me contentant de ma misère chiffrée à 761 euros. Quelques mois plus tard, Ibrahim Ali Mzimba me proposa une rencontre à Paris avec le «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri, le 27 septembre 2017: «Comme ça, il va se rendre compte que tu n’es pas le diable, et tu vas te rendre compte qu’il n’est pas le diable. En attendant, tu arrêtes toute critique à son égard». Mon article «Étrange diarrhée verbale d’Azali Assoumani à l’ONU – Se casser la jambe aurait mieux valu que l’échec de New York» (lundi 25 septembre 2017) a tué tous les espoirs d’Ibrahim Ali Mzimba de me corrompre. De même pendant que je vivais avec mes 761 euros, j’aurais pu m’enrichir, mais j’ai refusé de le faire sur le dos du peuple comorien.

Tu es nommé inconstitutionnellement dans une basse-cour anticonstitutionnelle pour un crime contre la Constitution. Tu as accepté de jouer dans la même basse-cour que deux criminels, mais eux au moins ont l’excuse d’être des étrangers sans attaches familiales avec Mohéli, où ils sont juste nés: l’idiot de village Mohamed Saïd Fazul dit Babadi et l’escroc notoire Baguiri Chabouhane. Tu es le troisième larron. Tu es devenu le compagnon à Mohéli d’un idiot de village et d’un escroc? Tu as étudié du Droit pour faire la bise à des voyous?

Tu connais bien Maître Fahmi Saïd Ibrahim. Il me dit souvent: «Comme tout être humain, j’ai mes imperfections. Je les admets. Ceci est d’autant plus vrai que j’ai peur de l’œil de l’Histoire». Tu n’as pas eu peur de «l’œil de l’Histoire». Tu t’es vendu à un dictateur qui conduit les Comores vers le chaos et le sang. Ton nom et ton image sont désormais associés au sang des Comoriens qui va couler en cette année 2019. Tu as une grande part de responsabilité dans ce qui se passe actuellement aux Comores.

Je suis privé de mon île, alors que je vis à 26 minutes par avion d’elle. Crois-tu que je le regrette? Je n’ai aucun regret. J’ai choisi de combattre cette dictature abjecte et immonde, même si je dois vivre définitivement à l’étranger. C’est un choix. Je l’assume. Mais, en aucune manière, je ne vais faire ami-ami avec une dictature.

Je te livre ce petit mot de René Dumont (un de mes auteurs préférés) sur Kenneth David Kaunda, l’ancien Président de Zambie: «Kenneth Kaunda, cet honnête homme que le pouvoir a corrompu»: René Dumont avec Charlotte Paquet: Démocratie pour l’Afrique. La longue marche de l’Afrique Noire vers la liberté, Éditions du Seuil, Collection «Points actuels», Paris, 1991, p. 113.

Vas-tu rester «cet honnête homme que le pouvoir a corrompu» ou vas-tu te libérer de cette infamie dans laquelle tu te vautres actuellement?

En 2007, j’avais eu la preuve de ta compétence. Où est passé l’Idriss Abdou Moustakim qui, malgré une timidité naturelle, ne se laissait intimider par personne? N’oublie pas que la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé est tellement nauséabonde que même Saïd Larifou et Ibrahim Ali Mzimba, ses «juristes» les plus zélés, disent l’avoir désertée, en attendant leur retour au sein de l’antre du serpent au lendemain de la mascarade électorale en cours de préparation.

Par ailleurs, le Mohélien Ahmed Elharif Hamidi est bien à la Cour suprême depuis l’époque des Mohéliens de Bête-Salam? J’ai du respect pour lui. Même à l’époque des Mohéliens de Bête-Salam, il rédigeait des rapports mettant en cause la gestion catastrophique de ces derniers. Ikililou Dhoinine était outré, mais n’osait pas le lui dire ouvertement. Voilà ce que doit faire un magistrat. J’ai sous le coude ses rapports. Je les exploite.

Tu as choisi la voie du mal, des prostitués et des mercenaires. Tes choix t’appartiennent. Tes décisions t’appartiennent. Tu es maître de ton destin. Si tu participes à la validation de «l’élection» d’un dictateur détesté par 99,99% des Comoriens, alors demande-lui une place au cimetière de Mitsoudjé parce que c’est à cet endroit-là où tu auras ta place le jour où tu finiras ton existence terrestre. Personne ne te tuera, mais, tu dois savoir assumer tes crimes.

Réfléchis.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 15 février 2019.


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