• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • Les Vice-présidents candidats ne peuvent démissionner

Les Vice-présidents candidats ne peuvent démissionner

Partagez sur

La vacance de pouvoir à la tête de l’État est anticonstitutionnelle

Par ARM

     Fin 2015-début 2016, les Comoriens vont se livrer de nouveau à ces exégèses vaporeuses et oiseuses dont ils ont le secret. Ils vont exiger des Vice-présidents qui seront candidats à l’élection présidentielle de démissionner de leurs fonctions pour créer les conditions de l’égalité entre candidats. En effet, comme on sait, les autorités supérieures du pays doivent démissionner de leurs fonctions quand elles sont candidates aux élections du moment. Il sera donc demandé aux Vice-présidents qui seront candidats de ranger le tablier avant d’aller se baigner dans la piscine électorale. C’est bien et même très bien. Seulement, la démission d’un Vice-président, même pour cause électorale, est anticonstitutionnelle parce que ce Vice-président est élu sur le même bulletin de vote que le Président de la République et qu’il doit rester en poste jusqu’à la fin du mandat en cours. Et puis, imaginons le scénario suivant: le Vice-président Mohamed Ali Soilihi est candidat à l’élection présidentielle et prend pour colistier à Mohéli, le Président Ikililou Dhoinine, à Anjouan, l’individu-Dieu Nourdine Bourhane, pendant que le Vice-président Fouad Mohadji devient le colistier à Mohéli du Caporal Bourhane Hamidou pour le compte du Parti Bidoche d’Ahmed Sambi. Est-ce qu’on va demander au Président de la République et à ses trois Vice-présidents d’aller faire campagne tout en laissant la présidence et la vice-présidence en vacance? Pourtant, cette aberration est bien envisageable. Alors, qui assurera l’intérim de ces quatre autorités?

     Dans tous les pays du monde, des autorités en poste peuvent être candidates à des élections. Pourtant, on n’a pas vu Barack H. Obama démissionner avant de se représenter pour un deuxième mandat à la tête des États-Unis. Pourtant, en pleine campagne électorale, on ne nous dira pas qu’il n’a pas employé les moyens de l’État, même si nous savons que ce n’est pas pour frauder. Tout était légal. En France, on n’a pas vu Nicolas Sarkozy démissionner avant de solliciter un deuxième mandat présidentiel. Par contre, aux Comores, si on remarque que toutes ces précautions sont prises pour faire démissionner les autorités candidates avant, c’est parce que nos âmes sont polluées par la méchanceté, pendant que nos cœurs charrient la mauvaise foi, la duplicité, la fraude et la triche. Nous sommes mauvais. Notre fond est mauvais. Nous aimons le Mal. Nous ne vivons que dans le Mal. Nous ne sommes à l’aise que dans le Mal. Nous sommes des voleurs. Nous volons même ce qui nous appartient. Nous ne sommes pas des gens sérieux. Nous ne savons que frauder et faire le mal. Pourtant, il est irresponsable de planifier la vacance du pouvoir au niveau du Président et des Vice-présidents. Le Comorien ne doit pas continuer à s’habiller du Mal jusqu’à voir le Mal partout. Il est possible, dans le cas du Vice-président, de lui demander de démissionner de ses fonctions ministérielles mais tout en restant Vice-président. Mais, que doit-on faire du Président de la République s’il décide de devenir le colistier de quelqu’un? Nous ne sommes plus dans les hypothèses d’école, mais dans la réalité politique.

     Ou alors, en fin de mandat, doit-on organiser des élections présidentielles pour élire le Président et les Vice-présidents qui vont assurer l’intérim à la tête de l’État en attendant les résultats des autres élections? Voilà qui serait encore plus aberrant. Cependant, le responsable comorien, à force de vivre dans le mensonge, fait que les Comores sont devenues la capitale mondiale des aberrations constitutionnelles, légales et institutionnelles. On ne peut pas demander aux Vice-présidents de démissionner alors que leur mandat n’est pas terminé. Les autorités comoriennes ont un fond mauvais. Les opposants ne valent pas mieux. Et quand on est un voleur, on croit que le monde entier est peuplé de voleurs. Ne nous cachons pas derrière le petit doigt: à l’heure qu’il est, même les fœtus savent que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi briguera la présidence de la République et que l’individu-Dieu Nourdine Bourhane sera son colistier à Anjouan. Il est presque sûr que le Vice-président Fouad Mohadji va représenter le Parti Bidoche d’Ahmed Sambi à Mohéli. Alors, va-t-on vers une République sans Vice-présidents, une République installée constitutionnellement, sciemment et consciemment dans l’inconstitutionnalité? Qu’on le dise aux Comoriens tout de suite pour qu’ils sachent. Et si on évitait la paranoïa ainsi qu’un débat juridique inutile? Impossible! Nous sommes mauvais, et quand on est mauvais, on vit dans le Mal et on le voit partout.

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Lundi 14 septembre 2015.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.