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Les facéties du processus électoral de «l’émergence»

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Les facéties du processus électoral de «l’émergence»

Un pays en lambeaux aux mains d’un dictateur foldingue

Par Soudjay Karizobo

       Les Comores ont perdu deux ans dans un processus crapuleux, depuis les tristement fameuses «assises “nationalesˮ» de février 2018. «Élu» à «104%» au 3ème tour d’un scrutin tronqué par les réseaux des militaires et d’un quarteron de Mohéliens alors au pouvoir, Azali Assoumani est envouté et possédé par le rêve chimérique d’une «émergence» criée et chantée par les autres dictateurs psychotiques et ubuesques du continent africain.

Transformées en conférence-bilan improvisée malgré le tapage des aboyeurs afin de modifier la Constitution pour permettre une dizaine d’années successives au pouvoir à Azali Assoumani, les «assises “nationalesˮ» ont été le cimetière de l’État comorien. Pendant que la cigale chante, les lycées, les écoles, les routes, les hôpitaux et d’autres infrastructures sont en ruines. Comment peut-on rêver d’une «émergence à l’horizon 2030» sans apporter ne serait-ce que de l’aspirine ou du doliprane aux maux qui rongent ce peuple de l’océan Indien forcé à l’exil? Soyons sérieux!

La propagande officielle présente les Comores en «pays à revenus intermédiaires», mais avec un taux de chômage frôlant les 40% de la population, des emplois fictifs et artificiels, une crise sociale et économique très grave, avec des salaires de 80 euros pour des militaires et les infirmiers croupissant dans la misère.

Le clan d’Azali Assoumani chante et danse alors que le pays connaît un taux de prévalence du sida inquiétant dans la région. C’est un pays à majorité musulmane sunnite mais avec des pratiques anti-islamiques et antéislamiques comme la prostitution et la corruption.

Lors de la révision constitutionnelle à coups de canons, de couteaux et de machettes du 30 juillet 2018, les opposants ont saccagé des bureaux. Les milices du pouvoir avaient sectionné la main d’un gendarme qui a 20 ans de service, avec un salaire de 60.000 francs comoriens, soit 120 euros.

Le 24 mars 2019, une élection présidentielle bidon, honteuse et complètement ratée a vu des militaires tuer des civils et d’autres militaires, et l’emprisonnement sans motif des candidats de l’opposition, dont certains étaient même interdits de déposer une candidature. Azali Assoumani se déclara vainqueur, chassa ses opposants, qui durent se réfugier en France. Quatre candidats s’y réfugient actuellement, accueillis dignement et chaleureusement par la diaspora, qui conteste cette sinistre et pitoyable mascarade.

Enfin, «le processus électoral de l’émergence à l’horizon 2030» s’achève dans la tyrannie et la dictature, avec une élection législative rejetée avant même dévergondage par une opposition qui a perdu ses dernières illusions sur la dictature. Toutes les saletés électorales de la dictature sont bénies par l’Union africaine. D’ailleurs, le premier tour de ces «élections législatives “nominativesˮ monocolores» n’avait reçu les observateurs de l’Union africaine que le 13 janvier 2020. Pourquoi des observateurs électoraux étrangers pour une prétendue élection sans opposition?

Le ridicule tue la démocratie.

Par Soudjay Karizobo,

Moroni Cambodge

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© www.lemohelien.com – Lundi 20 janvier 2020.


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