Le Coran contre les délestages et coupures de courant
Les délestages et les coupures, coronavirus des Comores
Par Harouna Soilihi Cheikh
Les Comoriens ne comprennent pas. Fin septembre 2017, Assoumani Azali, petit-fils du sieur Boinaheri, était sur la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU. Et là, se bombant la poitrine à la faire imploser, il déclara bêtement, fier comme Artaban: «Dans mon pays, en Union des Comores, nous avons réussi en un an, à en enrayer les pénuries d’électricité et aux [Sic: «Les»] délestages permanents qui plombaient notre économie, nos entreprises et nos foyers, et à sortir le pays d’une longue crise de l’énergie». L’imbécile! Si au moins, il pouvait se taire.
La situation est pourrie. Qu’on s’en rende compte. Les Comoriens se réveillent un bon matin et, à leur grande surprise, une mauvaise surprise, toutes les machines branchées sur les prises murales surgèlent. Il a fallu réfléchir un moment pour enfin comprendre que la saison des délestages s’invite à leur vie quotidienne. C’est la saison du gel et de la neige en pays tropical.
Oui, sans se voiler la face, depuis des jours et des jours, de 14 heures à 20 ou 21 heures, les lampes à pétrole font leur apparition pour faire revivre le passé au présent de «l’émergence à l’horizon 2030». Les dimanches, de 8 heures à 15 heures, on ne peut faire fonctionner aucun appareil demandant le branchement sur une prise électrique. Les Comoriens se croisent alors les bras et contemplent le ciel sans mot dire au risque de s’attirer les foudres des musiciens de la chanson de «l’émergence à l’horizon 2030».
Les conséquences de ces délestages sont toujours dévastatrices. Ces délestages sont le coronavirus de notre «émergence nationale à l’horizon 2030». Soyons sports. Si on dénombre des morts en Chine populaire et ailleurs, aux Comores, le coronavirus qui tue aux Comores se présente sous le visage des délestages. Oui, les délestages tuent le moral des Comoriens et accentuent leur pauvreté.
Regardez-les tous. Ils sont là: les tailleurs, les menuisiers, les soudeurs et autres catégories socioprofessionnelles psalmodiant le Coran et lisant en particulier la sourate Yassine parce qu’à la radio et à la télévision, les discours des charlatans et des tartuffes ne cessent de leur promettre «l’émergence à l’horizon 2030», certains fous de la dictature clanique actuelle disant que les Comoriens sont déjà dans l’ère de «l’émergence», avant «l’horizon 2030», et vivent dans un bonheur très complet. Folie, quand tu nous tiens…
Par Harouna Soilihi Cheikh
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© www.lemohelien.com – Vendredi 28 février 2020.
