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L’Armée a honte, par contre, Assoumani Azali a peur

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L’Armée a honte, par contre, Assoumani Azali a peur

La guerre civile à Foumbouni finit par réveiller l’Armée

Par ARM

     Un vrai dirigeant reconnaît ses torts et en tire des leçons. Le Roi Hassan II du Maroc avait essuyé 2 tentatives de coups d’État de la part d’officiers généraux des Forces Armées Royales (FAR). Le 10 juillet 1971, il a été attaqué au Palais de Skhirat, au Sud de Rabat, alors qu’il célébrait son anniversaire (110 morts, 125 blessés). Le 16 août 1972, son avion fut attaqué en l’air, alors qu’il revenait de France via l’Espagne. Intelligent, le 13 juillet 1971, 3 jours après l’affaire de Skhirat, il dit à Jean Mauriac (Agence France Presse, AFP): «Je ne changerai pas de politique, mais, bien sûr, je vais changer quelque chose dans la façon de gouverner mon pays, à commencer par moi-même. Il est certain que ces événements ne sont pas des événements spontanés. Ils ne sont que la stratification, d’une part, d’un certain nombre de conjonctures, et d’autre part, d’un certain nombre d’erreurs d’appréciation. Dans cette part d’erreurs figurent les miennes. Vous en dire la nature et le volume est à mon avis prématuré, car tout cela nécessite une introspection extrêmement scientifique».

Après les 2 attaques, il avait dit que les officiers «avaient plutôt l’impression d’un abandon de famille. Le lendemain du coup manqué de 1972, j’ai réuni les responsables ici, à Skhirat. “Ça va me demander du travail, leur ai-je annoncé, mais je vais vous reprendre en main. Vous avez besoin de faire de la politique”. C’est ainsi que j’ai commencé à politiser les cadres importants de l’armée, pour qu’ils n’aient plus l’impression d’être des citoyens amputés. Je leur ai expliqué qu’il fallait absolument qu’ils connaissent les réalités de la politique régionale, et cela s’est révélé très efficace lorsqu’il a fallu foncer au Sahara. Je leur ai aussi déclaré: “Le jour où il y aura des grèves, vous aurez certainement un cousin ou un frère parmi les grévistes. Il faut que vous sachiez pourquoi ils se sont lancés dans cette action et s’ils ont raison”»: Hassan II: La Mémoire d’un Roi, Entretiens avec Éric Laurent, Plon, 1993, p. 175.

Le poète Assoumani Azali Boinaheri est incapable d’une telle hauteur de vue. Il est resté petit. Il a eu 36 X 36 occasions d’abandonner l’oppression et la répression. Or, 36 X 36 fois, il s’est laissé emporter par l’arrogance, le mépris et la petitesse. Il réprime. Il opprime. Il violente. Il rabaisse. Il demande à ses forces de la répression de massacrer les Comoriens. Il a réveillé le diable: lui-même et Bellou Magochi, le Directeur de son Cabinet en charge de la Défense, ont dépêché leur soldatesque à Foumbouni, où troufions et bidasses s’en donnèrent à cœur joie, tirant à balles réelles, finissant par tuer Mme Amina Mvoura par crise cardiaque.

Des militaires ont compris qu’ils commettent ce que mon ami Philippe Leymarie appelle «caprices meurtriers de brutes galonnées». Ils l’ont expliqué au poète Assoumani Azali Boinaheri: «Foumbouni est la ville d’Apache. Nous y avons réveillé des souvenirs douloureux. Nous terrorisons et tuons les Comoriens. Nous avons peur. Les femmes qui avaient maudit Ahmed Mohamed Djaza en mars 2019 avaient prédit sa mort pour 2020. Or, en 2020, il est mort. Dieu entend les pleurs du peuple. Quand nous sortons, nous avons peur. Arrêtons le massacre. Nous sommes allés très loin. Arrêtons le massacre et réconcilions les Comoriens. L’Armée ne peut plus continuer». Ahmed Abdallah dit Apache est un officier tué par le théologien Assoumani Azali qui en avait promené le corps nu dans un camion de l’Armée à travers Moroni. Le ménestrel Assoumani Azali Boinaheri a peur et dit: «L’Armée, qualifiée de “Grande Muetteˮ, a perdu son mutisme. Elle parle. On parle de coup d’État que préparent des pays étrangers». Le dictateur continue de crâner, mais a peur de l’Armée.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 15 mai 2020.


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