La vraie célébration du 6-Juillet à Ntsoudjini et Genève
Ce sont les opposants à la dictature qui ont dignement fêté
Par ARM
«Dignité» est le mot qui convient mieux pour qualifier le peuple comorien. Le proverbe grand-comorien qui résume mieux la situation est «La pauvreté ne tue pas la dignité née de la tradition». Le Comorien peut être perclus de pauvreté, il aura toujours la tête haute, refusant de baisser le front. Feu mon grand-père disait: «Un homme doit savoir cacher sa malédiction». Le Comorien peut afficher la meilleure des prospérités alors qu’il n’a pas à manger chez lui. Il portera les plus prestigieuses des tenues traditionnelles alors que ses économies sont inexistantes ou au plus mal. Même si les Comores sont très éloignées de la mer Méditerranée, pour sa dignité, le Comorien a fait sien le mot selon lequel «les deux mamelles de la Méditerranée sont la simulation et la dissimulation». La dignité…
Ce lundi 6 juillet 2020, le Comorien a montré de la grandeur, la vraie grandeur, en célébrant avec éclat et dignité le 45ème anniversaire de l’indépendance de son pays, loin des faux-semblants à Anjouan du dictateur Assoumani Azali Boinaheri, qui a fait d’une journée de libération et liberté, une journée de servitude, d’asservissement, d’oppression et de répression. Les Comoriens ont fait preuve de grandeur, dignité et honneur en célébrant le 45ème anniversaire des Comores loin de ceux qui ont les mains rougies par le sang de leurs victimes. Ils ont bravé les interdits de la dictature, et ont transformé Ntsoudjini, Ntsaoueni et autres endroits les hauts-lieux de la célébration patriotique du 6-Juillet. Ces villes comoriennes ont subi des présences militaires massives, mais ont affiché leur dignité, en célébrant courageusement le 45ème anniversaire de l’indépendance.
On parle de 40 arrestations, bien évidemment arbitraires, rien qu’à Ntsoudjini.
Également très édifiante et réussie est la célébration de l’indépendance des Comores Place des Droits de l’Homme, à Genève, en Suisse, par plus de 1.000 Comoriens partis de France. C’était beau. C’était émouvant. Ces patriotes ont fait l’Histoire, et diront demain avec fierté: «J’y étais». Oui, cette fois-ci, la contestation n’a pas eu lieu en France, où vivent ces Comoriens, mais en Suisse, sur un lieu symbolique. Que ces Comoriens aient voyagé en pleine nuit pour aller dénoncer la dictature à Genève, voilà qui est hautement valorisant.
Alors, quand on place ces deux événements l’un en face de l’autre, on se dit une chose: si le «ventriote» Assoumani Azali Boinaheri n’était pas fou, il y a longtemps qu’il aurait pris en compte des doléances du peuple comorien telles qu’exprimées par l’opposition. Comment un dirigeant digne de ce nom peut-il tourner le dos à ce que le pays compte de mieux, et croire que ce sont des fascistes comme Bellou Magochi, des escrocs comme Chabouhane Baguiri, des idiots comme Mohamed Saïd Fazul dit Babadi ou «Mtsouzi Poitra» («Sauce gélatineuse»), le semblant de «Gouverneur» de Mohéli, un crétin comme Moustadroine Abdou «Mafitsi» («Foutaises») ou un baby-sitter comme Saïd Ali Saïd Chayhane qui vont l’aider à diriger un pays sinistré par 45 ans de désordre, de vol et de mépris envers le peuple?
Le plus régulièrement possible, nous ne manquerons pas de dire que si le 26 mai 2006, le criminel Assoumani Azali Boinaheri a eu la chance de quitter Bête-Salam vivant, même sous les huées, malédictions et injures des Comoriens, cette fois-ci, c’est son cercueil qui sera reçu à Mitsoudjé. Il n’est même pas certain que tout son corps y sera reçu, car le peuple comorien pourrait le brûler en signe de colère et de haine envers un homme qui n’a réussi qu’une seule chose dans sa vie quotidienne: faire l’unanimité contre lui.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 7 juillet 2020.
