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La mosquée de Ntsaouéni démystifie Ahmed Sambi

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L’ancêtre des mosquées comoriennes face aux Chiites aux Comores

Par ARM

   Le Prophète Mohammed est l’auteur d’une très belle phrase – entre autres – sur laquelle on pourrait interroger pendant des années académiques les étudiants en Science politique sur la quintessence de la démocratie telle qu’elle est conçue des siècles avant même Jean-Jacques Rousseau, Montesquieu et bien d’autres: «Mon peuple ne se mettra jamais d’accord sur une erreur». Ce qui signifie qu’à partir du moment où les Musulmans sont d’accord sur un sujet, tout risque de faute et d’erreur est évité. On demande donc aux Musulmans de se mettre d’accord avant de prendre des décisions engageant le sort de la Communauté musulmane. L’absence de l’accord signifie qu’une minorité décide et impose sa décision à la majorité, et cela s’appelle la dictature. Parfois, ce n’est même pas une minorité qui décide, mais une seule personne, et cela nous ramène toujours à la dictature. Ce faisant, pendant des siècles, les Comoriens se sont mis d’accord sur la pratique de l’Islam dans leur pays. Il s’agit de l’Islam sunnite de rite chaféite. Que les Comoriens soient un peuple constituant un grand melting-pot dans lequel l’Africain est le voisin de l’Asiatique, cela ne change rien: les Comoriens sont des Sunnites ayant choisi le rite chaféite. Or, un jour de 1981 ou 1982, un homme qui s’appelle Ahmed Sambi est de retour chez lui à Mutsamudu, après un vagabondage l’ayant conduit en Arabie Saoudite et en Iran, où il ne pouvait valablement pas faire des études supérieures puisqu’il n’avait même pas de Brevet (BEPC), et à plus forte raison un Baccalauréat.

   Qu’un Comorien rentre aux Comores après des années de divagation à l’étranger n’est pas un fait sur lequel il faut s’attarder. Ce fait laisse indifférent. Le retour d’Ahmed Sambi aux Comores aurait donc pu passer inaperçu et laisser les Comoriens parfaitement indifférents. Mais, cet homme qui se signala tout de suite par ses tendances mégalomaniaques, narcissiques et vaniteuses décida de dire aux Comoriens que le Prophète Mohammed a eu tort de dire que «mon peuple ne se mettra jamais d’accord sur une erreur». Et pour dire qu’il est plus utile et prudent de le suivre lui et non le Prophète Mohammed, il fit ce qu’il y a de pire: il s’acharna à dire partout que lui, Ahmed Sambi, avait raison et que tous les autres Comoriens avaient tort en ce qui concerne la pratique de l’Islam. Un homme surgi du néant se présentait devant un peuple et lui disait: «Comoriens, en matière islamique, vous avez tous tort, et je suis seul à avoir raison». C’est alors qu’Ahmed Sambi s’est mis à fustiger une à une les règles de l’Islam sunnite, celui des Comoriens, pour essayer d’imposer à ce peuple un Islam qui voudrait que même la terre des Comores soit impure et qu’il faut y prier en se prosternant sur des cailloux que les Comoriens doivent aller chercher à Nadjaf et Karbala, en Irak. C’est la pure vérité…

   Le Chiite Ahmed Sambi avait beaucoup scandalisé ceux qui connaissent l’Islam parce que chez ses coreligionnaires chiites, le Prophète Mohammed n’est pas présenté comme le vrai Envoyé de Dieu, mais Ali Ibn Abî-Taleb. Ce qui signifie que, pendant le mois de Maouloud, celui de la naissance du Prophète Mohammed, les Comoriens n’ont pas besoin de se retrouver pour redécouvrir la personne et la mission du Prophète, nullement présenté comme un surhomme, mais comme un homme foncièrement bon et pieux, choisi par Dieu pour avertir et informer. Il aurait suffi que les Comoriens parlent du Compagnon du Prophète et Khalife bien guidé Ali Ibn Abî-Taleb pendant le mois de Maouloud pour qu’Ahmed Sambi considère que les Comoriens sont de bons Musulmans. Pour la première fois dans l’Histoire des pays musulmans, on se retrouve face à un homme mégalomaniaque et narcissique qui déforme les propos du Prophète Mohammed, et ce, pour dire: «Moi-même en tant que peuple de moi-même, je ne me mettrai jamais d’accord avec moi-même sur une erreur». Depuis, cet homme plein de morgue ne connaît que cette façon d’être seul à avoir raison devant tous les autres Comoriens, comme on peut le constater à la lumière de ses flaflas et chichis le conduisant à vouloir imposer à toute une nation sa conception, vision et version à lui de la présidence tournante. Se prenant pour le supérieur du Prophète Mohammed et l’égal de Dieu, il ne voit pas comment il peut avoir tort, lui qui a toujours raison.

   Le 8 janvier 2013, il a fallu que le Président Ikililou Dhoinine signe le décret promulguant la loi votée le 24 juin 2008 portant sur les pratiques religieuses aux Comores, celles relevant du Sunnisme de rite chaféite. N’y a-t-il pas une remarque à faire sur le décalage entre la date d’adoption de la loi et celle de sa promulgation? Si. Il a fallu attendre 5 ans. Pourquoi? Parce que, la loi, adoptée sous la présidence d’Ahmed Sambi, ne pouvait convenir à ce dernier puisque le primat du Sunnisme de rite chaféite signifie que le Chiisme, la religion d’Ahmed Sambi, ne devait pas être pratiqué aux Comores. C’est tout. Oui, c’est tout.

   Naturellement, Ahmed Sambi a tort de vouloir implanter le Chiisme aux Comores, parce que les Comoriens ont fait leur choix: le Sunnisme de rite chaféite. En plus, et c’est la partie la plus intéressante, l’Islam comorien n’est pas un Islam d’importation et d’imposition, mais un Islam du cœur, un Islam installé dans le cœur des Comoriens depuis le premier siècle de sa Révélation, et la Chronique de Bourhane Mkellé est sans ambiguïté sur le sujet: «La notion la plus communément admise ici, depuis longtemps, est que les habitants de la Grande-Comore, dès qu’ils eurent appris l’existence du Prophète, dépêchèrent en Arabie une délégation de notables, ayant pour mission de faire sa connaissance et de recevoir sa foi. Arrivés à Djeddah, ils apprirent que le Prophète – que la bénédiction et le salut soient sur Lui! – était mort depuis deux ans. Ils effectuèrent un séjour d’un an chez l’un de ses successeurs, le calife Abu Bakr ou Omar ou Othman – que Dieu soit satisfait d’eux! – dont ils reçurent l’enseignement des préceptes de l’Islam, dispensé par les Compagnons du Prophète. Quand ils eurent appris d’eux les règles essentielles, ils retournèrent dans leur pays, où ils commencèrent aussitôt à diffuser la nouvelle religion»: Cité par Pierre Vérin: Les Comores, Karthala, Paris, 1994, p. 62.

   Autrement dit, les Comoriens étaient partis spontanément à la rencontre de l’Islam originel, et une délégation se rendit des Comores vers l’Arabie quand «des marins arabes, faisant escale en Grande-Comore, parlèrent du ministère de Mahomet à Médine et à La Mecque». La délégation comorienne, conduite par Saïd Mouhammad, était partie «vers l’Arabie, pour rencontrer le Prophète. Mais ce dernier mourut avant l’arrivée» des Comoriens. Ceux-ci y restèrent une décennie pour apprendre l’Islam afin de mieux l’enseigner et le répandre aux Comores. Par la suite, ils retournèrent dans leur pays, où le professeur Mouhammad Athoumani, compagnon de Saïd Mouhammad, a «fondé au VIIème siècle la mosquée du village de Ntsaoueni. Un tombeau dans le Nord de l’île [Grande-Comore] rappelle son souvenir»: Wolfgang Därr et Anne Wodtcke: Madagascar. Comores, Arthaud, Paris, 1993, p. 149.

   Justement, la mosquée de Ntsaouéni refait parler d’elle car elle a refait l’objet de travaux anthropologiques qui ont permis de confirmer que l’Islam est introduit aux Comores dès son premier siècle, et que le prosélytisme chiite d’Ahmed Sambi repose sur du sable mouvant. À preuve, Moustakim Ibrahim, sous la direction du professeur Felix Chami, de l’Université de Dar-Es-Salam, et avec l’aide technique de l’Université de la Nouvelle-Zélande (datation au carbone 14), a effectué des recherches réfutant tous les mensonges tendant à situer l’entrée de l’Islam après son premier siècle. Cela étant, en «revenant sur les travaux de fouilles de décembre 2010, Moustakim a expliqué que dans la stratification de la terre sous les fondations de l’ancienne mosquée de Ntsaweni, que tous les contemporains croyaient être la première, il a été constaté trois niveaux de planchers de constructions superposés dont le dernier garde les traces d’une niche de prière et la chaire pour la prêche. Ce qui a permis à l’équipe qui procédait aux fouilles d’affirmer que la mosquée encore visible n’est pas celle construite à l’aube de l’Islam aux Comores. Des ossements, notamment d’animaux, des restes de poteries, ainsi que des parures triés dans le sable ont démontré l’existence d’une vie à l’époque de la construction de la mosquée que le carbone 14 et autres procédés scientifiques situent au premier siècle de l’Islam»: Patrimoine historique. La mosquée de Ntsaweni date du 7ème siècle, Al-Watwan 2734, Moroni, le 12 août 2015, p. 2.

   L’Islam comorien étant un Islam originel et pur, il ne réserve aucune place au Chiisme, et Ahmed Sambi et ses coreligionnaires doivent en tenir compte et laisser les Comoriens vivre en paix et pratiquer l’Islam loin de la violence terroriste. Chaque fois que ces gens-là voudront entraîner les Comoriens dans leurs combines, ils doivent penser au gardien de l’Islam comorien qu’est la mosquée de Ntsaouéni, qui rappelle que les Comores ont connu l’Islam avant l’émergence du Chiisme.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 15 août 2015.


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3 Comments

  • ali

    août 18, 2015 at 11:13

    Arretez de raconter n importe quoi…. imaginez les quelques villages de 1000 habittants d aujourd’hui aux comores en grande comores, vous croyez vous étiez combien il y’a plus 1000 ans???en remontant le temps il existerait quelque centaines de personnes à cette époque… arrêtez de se prendre à des personnes qu on est pas….a cause de se la peter plus haut que son cuit… tout les jours on s’enfonce dans la misère, ce petit pays est devenu le plus pauvre de l océan indien avec ces lots de réfugiés la fuite de sa jeunesse pour fuir la misere tout les jours dans les iles de l océan indien mayotte meme madagascar la réunion , l afrique et en france et non le contraire.
    —————-
    Bonjour,
    C’est quoi, le problème que vous voulez soulever?
    Cordialement,
    ARM

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  • ali

    août 19, 2015 at 1:20

    Combien ce village de ntsaoueni a d habitant aujourdui en 2015 ,il y en avait combien il y’a 30 ans par le recensement de 1975 ? et prenez votre stylo faites le calcul par approximatif a l époque de l avènement de l islam ?combien de village existaient a l époque? pensez vous vraiment qu a l époque les quelques autochtones noirs se trouvant dans cette petite superficie de 1000 m2 ont traversé toute l ‘afrique ou la mer pour aller en arabie saoudite pour aller embrasser l islam au premier temps de l ‘islam , vous etes serieux et si oui qui les a insuffler? ne vous laisser pas se caresser au sens du poil par des prétendus archeologues ou écrivains pour flatter vos ego, soyons réaliste et humble. au 18 eme 19 ime siecle ,la realité les quelques comoriens qui sortaient de leurs iles des qu ils ont l occasion fuyaient leurs petites iles pour aller dans de grands espaces comme en afrique de l’est ou madagascar dans des endroits chrétiens à la recherche d une vie meilleure et les quelques aventuriers étrangers ou arabes qui échouaient dans ces iles pouvaient devenir sultans sans bavures comme 50 mercenaires blancs qui pouvaient venir faire et défaire un chef d état . soyons humble.
    ——————-
    Bonjour,
    Parce que vous croyez que les gens qui étaient partis en Arabie à l’époque étaient uniquement de Ntsaouéni? Parce que vous croyez que ces affaires-là sont sont liées au nombre d’habitants de l’époque? Parce que vous demandez à une population de faire des millions de personnes avant d’embrasser une religion? Vous contestez le travail des scientifiques, mais vous proposez quoi pour expliquer l’entrée de l’Islam aux Comores?
    Cordialement,
    ARM

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  • ali

    août 19, 2015 at 12:31

    Bonjour, oui monsieur la démographie joue un rôle centrale dans une civilisation, encore plus apporter une civilisation à des milliers de kilometres, il faut être réaliste et c ‘est aussi prendre la réalité de l époque de nos petites iles et ses quelques centaines d habitants. quel civilisation possédait ces quelques centaines habitants des ces iles a l epoque? c est une question de réalisme pas besoin de scientifique pour prouver quoi que soit ce que l intelligence réfute.on balance des ari ari des histoires de bangwés jusqu’ à faire appel à des scientifique c est ridicule et on le prend pour vérité sans comprendre ni faire une réflexion de nos réalités societales de cette époque et cette situation de delire de se prendre comme le centre du monde. cette situation a emmené à des massacres des pauvres comoriens en fuite pour la misère comorienne dans les bidonvilles d’afriques de l’est à zanzibar et à madagascar. meme les sultans fuyaient dés l occasion se présentait dans cette société ou vendaient carrément l ile par kilometre carré pour vous montrer l état de ces iles et son degré de la situation de notre société , les indo pakistanais les chinois les europeens avec leurs boutres en passant par ces iles ne restaient pas , préféreraient aller s installer par centaines voire milliers de familles à zanzibar, mombassa ou madagascar maurice pendant que 3 ou 4 familles indo pakistanais y rester, aller faire une comparaison il y’a un siècle de statistiques d’émigration.
    Cette situation de ragots, de critiques malsains des histoires à dormir debout nous poursuivent jusqu’à nos jours meme jusqu ‘a dans nos neo milieux
    intellectuelles, politiques d aujourd’hui formés à l ‘étranger avec leurs discours, leurs raisonnements dans les espaces publics comme à l image de cette vestige du palais “mosquée” à l époque du prophète de mahomet. Pour les commentateurs politiques Que vous nous faites de comparaisons objectives avec de chiffres a l appui de tout nos hommes politiques sur leurs réalisations , leurs échecs dans vos critiques dans les débats politiques actuelles pour mieux éclairer les gens et non nous balancer des histoires de vol de cabri d un tel homme politique comme à la mbaé trambwé qu il est de la famille du prophete ou l ‘arche de noe est caché à khartala. cela fera du bien à l amélioration de la mentalité et du niveau de la societé dans la chose publique.
    ————————-
    Bonjour,
    Si seulement on pouvait comprendre ce que vous dites et établir une relation entre ce que disent les scientifiques et votre discours! Nous ne parlons pas de la même chose, du même sujet. Savez-vous ce qu’est la datation au carbone 14?
    Cordialement,
    ARM

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