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Ahmed Sambi: consanguinité politique et rire du mort

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Une consanguinité contrebalancée par l’existence des «idiots utiles»

Par ARM

   L’avènement de Saïd Mohamed Djohar (1989-1995) s’était accompagné du plus étrange des phénomènes politiques, dans un pays où rien n’étonne plus personne: la création de partis politiques par un homme et son épouse, par un homme et son frère, par un homme et sa cousine, par un homme et son cousin, par un homme tout seul, etc. Et comme les Comoriens aiment «exporter» leurs petites histoires domestiques, on a même vu l’un d’entre eux, avec sa femme, à Marseille, créer la prétendue «Fédération des Associations comoriennes de France». Il va sans dire que la «Fédération» en question ne fédère aucune Association en son sein, mais que c’est un moyen de se faire de l’argent facile. C’est de l’escroquerie à l’état pur. Ahmed Sambi est au courant de toutes ces petites histoires, qui lui ont donné quelques idées, lui qui ne tire aucune leçon des événements politiques. En réalité, l’ancien satrape n’est pas un homme prudent en politique. Il croit que tout lui est acquis parce qu’il est qui il est. Ses multiples défauts envers son entourage ont conduit nombre de ses proches à l’abandonner en rase campagne et à voguer vers de nouveaux cieux. Cette fois, il en tire une petite leçon qui le pousse vers une nouvelle forme de «militantisme partisan»: la consanguinité politique. En d’autres termes, face aux «trahisons» répétées de ses proches, Ahmed Sambi ne veut plus travailler qu’avec ceux avec qui il a des liens forgés par le sang et dans le sang. C’est tout.

   Cela étant, quand on étudie la composition et les «ressorts intimes» de son Parti Bidoche, on ne voit que ses cousins, rien que ses cousins. Il s’agit d’une approche qui complète celle qui consiste à ne s’entourer que des citadins, en rejetant tout ce qui vient de «là-bas dans la campagne», comme il aime dire, surtout quand il s’agit d’affirmer que le Gouverneur Anissi Chamssidine d’Anjouan est un petit «campagnard» sans envergure que lui-même a sorti de l’insignifiance. Cela ne signifie pas que dans son entourage, il n’y a que ses cousins. Il peut compter aussi sur ceux que Vladimir Ilitch Oulianov dit «Lénine» qualifiait en son temps d’«idiots utiles»: le peuple, celui des électeurs. Ici, il s’agit de quelques «campagnards» de service, qu’Ahmed Sambi aime exhiber comme un trophée, pour prouver son «cosmopolitisme ethnique et spatial et son œcuménisme politique». De la frime pure. Les «campagnards» de service sont là, et servent de poudre aux yeux.

   Pour autant, la réalité est ailleurs. Le Parti Bidoche est un parti politique consanguin, qui ne comprend que des cousins faisant dans la consanguinité politique. Les faits étant connus, il suffit à peine de rappeler que Mohamed Bacar Dossar est un cousin direct d’Ahmed Sambi. Mahmoud Ahmed Elanrif, dirigeant du Parti Bidoche à Anjouan, est un cousin du même Ahmed Sambi. Ahmed Ben Saïd Jaffar est un autre cousin d’Ahmed Sambi. Le même Ahmed Sambi va chercher ses cousins même à la Grande-Comore, pour parachever sa petite consanguinité politique. C’est ainsi qu’Ahmed Hassane El Barwane, l’homme de Moroni, est un cousin d’Ahmed Sambi, avec des racines anjouanaises bien affirmées, et cela explique largement son acharnement pathologique à défendre l’indéfendable: la politique d’Ahmed Sambi. Mais, il y a aussi le cousin Maître Fahmi Saïd Ibrahim, qui a quitté le bateau d’Ikililou Dhoinine pour partir en croisière sur le paquebot avec Ahmed Sambi. Une affaire de famille, donc. Les âmes sensibles pourront toujours dire que Maître Fahmi Saïd Ibrahim n’est pas membre du Parti Bidoche. C’est vrai. Mais, il est quand même dans les rangs pour représenter ce parti lors des élections présidentielles de 2016. Prudence donc parce que l’appartenance partisane ne signifie strictement rien dans les Comores d’aujourd’hui. Il avait été demandé à Maître Fahmi Saïd Ibrahim de saborder son Parti de l’Entente comorienne (PEC) et rejoindre le Parti Bidoche s’il voulait être le candidat officiel du crypto-sambisme en 2016. Si cette exigence est maintenue par ses ennemis, il quittera le PEC le temps d’une élection, et le réintégrera après le scrutin. Ça ne lui coûtera rien du tout. Habile, l’ami Tocha Djohar pourra expliquer la chose aux militants. Il sait y faire, lui. La consanguinité explique la présence de Jaffar El Macelie dans l’entourage politique d’Ahmed Sambi. Officiellement, Jaffar El Macelie représente le Parti socialiste des Comores (PASOCO), une organisation politique «progressiste», et il a fallu que le «progressisme» s’allie au fascisme. Il y a quelque chose de pourri dans tout ça, que seule la consanguinité explique.

   Dès lors, les Sounhadj Attoumane et autres enfants de la «campagne» ne sont que des «idiots utiles» servant d’alibi bien commode au «cosmopolitisme ethnique et à l’œcuménisme politique spatial et politique» d’Ahmed Sambi. En tout cas, à Mohéli, personne n’est dupe. Ce Mohélien de Fomboni résume le sentiment général par sa petite déclaration au vitriol: «Ahmed Sambi est l’homme des exclusions et des marginalisations. Ici, à Mohéli, nous n’avons pas du tout oublié ses injures de 2010 sur les Mohéliens. Et puis, ce n’est pas pour dire que les Mohéliens sont soucieux d’entrer dans son parti politique, mais nous constatons tout de même que dans son appareil de parti, il n’y a aucun Mohélien. Les Fouad Mohadji et autres Mohamed Saïd Fazul ont été passés à la trappe. Ce n’est pas le comportement d’un dirigeant rassembleur, mais celui d’un diviseur adepte du racisme et du chauvinisme. Nous l’observons quand il fait ses choix au sein des notabilités citadines, des membres de sa famille et des gens à la peau plus ou moins claire. C’est pathologique chez lui. Le moment venu, nous le lui dirons avec verdeur et avec les termes mohéliens bien appropriés».

   En même temps, on découvre avec effarement qu’Ahmed Sambi n’aime pas les gens de la campagne. Et, il n’y a qu’Ahmed Sambi qui peut faire des origines «campagnardes» des politiciens du pays un vice rédhibitoire en matière de nomination. On prétend sans rien prouver qu’en 1978, on avait élu le Foumbounien Saïd Hassane Saïd Hachim Gouverneur de la Grande-Comore parce que le Moronien Abbas Djoussouf avait tenu des propos très désobligeants envers «les campagnards», et que ces derniers s’étaient vengés. Aujourd’hui, quand on examine à la loupe les nominations d’Ahmed Sambi de 2006 à 2011, on constate que les «élites urbaines» (employons le mot «élites» par commodité sémantique car, dans le cas présent, il est très inadapté) tiennent le haut du pavé, à l’exclusion de tous les «campagnards» méritants du pays. Les voleurs de service, c’est autre chose. C’est ainsi que son Parti Bidoche n’est dirigé que par des «gens de la ville»: Mohamed Bacar Dossar et Ahmed Ben Saïd Jaffar (Mutsamudu) et Ahmed Abdallah Salim et Ahmed Hassane El Barwane (Moroni). Ce n’est pas le fruit du hasard. Certains l’accusent même de favoriser des gens à la peau plus claire que celle de la majorité des Comoriens. C’est encore vrai. Racisme et ségrégation raciale, donc.

   Quand il était Président des Comores, c’était encore pire. Il n’a favorisé que des «gens de la ville». On ne peut pas en dresser une liste exhaustive, mais on peut citer quelques noms parmi les plus emblématiques. Ahmed Abdallah Salim, Moroni, Directeur général de la Société nationale des Hydrocarbures. Mohamed Daoud dit «Kiki», Moroni et Mutsamudu, Directeur général des Douanes. Soilihi Mohamed Soilihi dit «SMS», Moroni, Directeur général de l’ORTC-TNC. Alphonse, Moroni, Directeur général de la MAMWÉ. Hadji Mmadi Ali, Moroni, Directeur général de l’Aéroport international de Hahaya. Houssen Hassan Ibrahim dit «Jeannot», Moroni, Trésorier-payeur général. Ahmed Ben Saïd Jaffar, Mutsamudu, ministre des Relations extérieures. Mohamed Bacar Dossar, Mutsamudu, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, et par la suite ministre des Finances. Papa Mohamed Soulé, Moroni, Directeur général des Douanes. Abdourahmane Saïd Bacar, Moroni, ministre des Transports. Abou Oubeid, Moroni, ministre des Finances. Ahmed Hassane El Barwane, Moroni, ministre de l’Intérieur. Nous n’avons cité que des postes hautement stratégiques.

   Ses proches ont trouvé une nouvelle appellation pour leurs ennemis: «Nègres». Hamada Madi Boléro est le premier à être qualifié de «Nègre». Il y en a d’autres. Il se murmure et se chuchote que même les chefs du Parti Bidoche sont très sensibles à l’usage de ce mot «Nègre». Il faudra juste leur rendre l’immense service de leur dire que, le jour où ils seront à Mohéli, ils devront voir celui qui pourra leur expliquer ce qu’est le sourire du mort et comment les morts se moquent désormais des vivants. La personne qui donnera l’explication est à Djoiezi, et Mohamed Larif Oucacha pourra faire les présentations.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 15 août 2015.


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