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On ne dit plus «Nous sommes tous Mchangama»?

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Dévergondage d’une bonne et grande cause nationale par un voleur

Par ARM

   Pour dénoncer la crapulerie de Saïd Abdallah Mchangama à Handouli, il ne faut pas hésiter à rappeler L’Héritage. C’est l’un des mémorables Contes d’Amadou Koumba, magistralement écrits par le regretté et irremplaçable Birago Diop (Sénégal, 1906-1989). Dans ce merveilleux conte, parlant de M’Bam Hal le phacochère, un animal de la famille des cochons, vêtu de manière très outrancière et voyante comme un grand religieux, Birago Diop fait dire au sage: «Tel est le roi sans trône. Le roi déchu se fait marabout. Confit en dévotion, il recherche dans la religion sa supériorité perdue. Son gros chapelet, son grand bonnet, son boubou voyant en imposent au commun. Sa splendeur passée, croit-il, ne meurt pas ainsi entièrement, puisque l’on parle encore de lui et qu’on le vénère. Sa dévotion n’est qu’extérieure. Rendez-lui son trône, il oublie ses prières. Un roi ne peut être religieux»: Birago Diop: Les Contes d’Amadou Koumba, Présence africaine, Paris, 1961, p. 163. Dans le contexte comorien, M’Bam Hal le phacochère ne nous rappelle-t-il pas quelqu’un de bien connu, toujours pour le pire? Si. Saïd Abdallah Mchangama. On dirait que M’Bam Hal le phacochère et Saïd Abdallah Mchangama ne font qu’un seul personnage, la seule différence étant que le phacochère cache son hypocrisie manifeste dans «la religion», et Saïd Abdallah Mchangama dans le dévergondage et la manipulation de la «société civile». Le M’Bam Hal comorien, depuis qu’il n’est plus dans les sphères du pouvoir sur lequel il posait un regard de propriétaire, a été «le Président» de tout ce qui bouge, juste pour qu’on «parle encore de lui et qu’on le vénère», recherchant dans le dévergondage de la «société civile» «sa supériorité perdue». Depuis qu’il se morfond loin du pouvoir, il a été «Président des Maires» n’existant même pas, «Président de l’Association de lutte contre le cancer» sans aucun titre médical, mais juste pour la forme et la frime, «Président» de la prétendue «Fédération comorienne des Consommateurs», etc. On l’avait même surnommé «le Raspoutine comorien».

   La liste de ses usurpations est longue, très longue, et il oublie l’essentiel: une bonne cause ne peut jamais être défendue par une mauvaise personne. Voir l’un des fossoyeurs des Comores s’ériger en défenseur de la veuve et de l’orpheline a de quoi énerver ceux qui connaissent le parcours mafieux de ce mafieux qui est incontestablement le plus grand criminel comorien de tous les temps, dépassant même Son Excellence Monsieur le Député Abou Achirafi Ali Bacar, l’ancien mauvais garçon de la Direction nationale de la Sûreté du territoire (DNST), le «Pablo Escobar comorien», l’homme qui s’est constitué un bas de laine d’une valeur de 8 milliards de francs comoriens sur le dos de l’État comorien, «grâce» à son trabendo parallèle de passeports comoriens au Moyen-Orient.

   Les Comoriens vivent dramatiquement et difficilement dans l’obscurité depuis le régime politique de Mohamed Taki Aboulkarim (1996-1998). Les Comoriens n’ont pas accès à l’eau potable, et la situation est particulièrement invivable à la Grande-Comore, où le réseau hydrique naturel est réduit comme peau de chagrin. Quand un organisme exerce la pression sur les pouvoirs publics pour les inciter à plus de sérieux pour que le problème de l’électricité et de l’eau soit réglé, on ne peut qu’applaudir. Mais, quand c’est Saïd Abdallah Mchangama qui doit défendre les Comoriens, il y a maldonne. Cet homme fait partie de ceux qui ont ruiné les Comores, quand il était le gendre en chef dans la «gendrocratie» chère au Président Saïd Mohamed Djohar (1989-1995), dans les conditions honteuses que tout le monde connaît. Son envie de faire en sorte qu’on «parle encore de lui et qu’on le vénère» le pousse aux pires excès. On a vu comment, en novembre et décembre 2014, il a tout fait pour calomnier et diffamer le respectable Honoré Andrianaivo Voninahitra Rafanomezantsoa, Consul honoraire de Madagascar à Moroni. Il a été lui-même humilié de la pire des manières parce que la République de Madagascar a maintenu en place son Consul à Moroni, lui renouvelant donc sa confiance entière. Or, M’Bam Hal ne tira aucune leçon de l’humiliation publique et mondiale.

   En octobre 2014, prétendument pour défendre la cause de l’électricité et de l’eau, il avait organisé son «Opération Île morte» à la Grande-Comore seulement, alors qu’il prétend diriger un organisme national. Mohéli et Anjouan l’avaient superbement ignoré. Il avait voulu rééditer son coup le lundi 9 février 2015 et a été arrêté par les pouvoirs publics, lui et certains de ses suivistes. En termes de relations publiques et de respect des droits de l’Homme, cette arrestation est un Titanic parce qu’elle donne à cet homme une importance qu’il n’a que dans l’imaginaire de ses victimes qui ont choisi d’en faire un héros, un héros négatif en tout cas. Sa manifestation étant interdite, il fallait lui demander de rentrer chez lui au lieu d’en faire un «martyr», parce que, c’est ce qu’il cherche: qu’on «parle encore de lui et qu’on le vénère». Dès que la nouvelle de son arrestation a été connue, ceux qui lui accordent encore de l’intérêt ont cru bien faire en lançant le mot d’ordre fait d’usurpation: «Nous sommes tous Mchangama». Ah bon? Ce «nous tous», c’est qui? Et pourquoi «nous tous» alors que moi, en tant que Comorien de seule nationalité comorienne, je ne me reconnais et ne me reconnaîtrai jamais en ce filou malfaiteur? Comme ses suivistes sont dans l’imitation des slogans, ils auraient dû dire simplement: «Je suis Mchangama». Ça aurait fait une déclaration beaucoup plus intime et personnelle, contrairement à ce «nous tous», qui relève de l’abus et du faux. Le 11 juillet 2015, lui et son acolyte Mahamoudou Ali Mohamed dit «Mahamoudou CBE», après avoir provoqué un climat de guerre civile à Handouli, pour leurs petits intérêts mafieux, ont été placés en garde à vue pendant 24 heures, et on n’a pas entendu leurs roquets crier comme des putois: «Nous sommes tous Mchangama». Pourraient-ils nous dire pourquoi?

   Le grand problème de Saïd Abdallah Mchangama repose dans sa tendance à l’exagération. Il veut se substituer à l’État comorien, et cela fait mauvais genre. Il ne peut pas être l’État des Comores et donner des ordres aux pouvoirs publics légalement élus et nommés. Il n’a pas le droit de faire des injonctions aux autorités comoriennes comme si elles étaient ses chaouchs. Déjà en 1994, le Premier ministre Mohamed Abdou Madi dit «Mjamaoué» avait lancé à son sujet un méchant «Il faut qu’il sache qu’il n’est pas le roi, ça devrait le faire réfléchir»: Cité par Aboubacar Mchangama: La guerre des clans, L’Archipel n°123, Moroni, 24 avril 1994, p. 3. 21 ans plus tard, il n’a strictement rien compris et se prend pour Dieu.

   C’est quoi, la réalité? Elle est simple. Les Comores ont besoin de vrais organismes défendant les droits de la population. Pour que ces organismes soient crédibles, il faut qu’ils soient animés par des militants crédibles. La complaisance démagogique est dans la nature de certains aux Comores, et on laisse faire cet homme. Le gouvernement des Comores pousse la courtoisie jusqu’à accepter de discuter avec lui comme s’il était élu au suffrage universel direct. Or, plus les pouvoirs publics l’écoutent, plus il se croit utile et indispensable. Cet homme a été surnommé «Tahomba» («Petit Goûter») depuis le jour où il a admis à Moroni, en public, devant des centaines de Comoriens, qu’il avait détourné un «Tahomba» d’argent public s’élevant tout de même à 3 milliards de francs comoriens, à une époque où les dépenses de l’État comorien étaient de l’ordre de 15 milliards. Et c’est lui le donneur de leçons aujourd’hui? On se moque de qui?

   Saïd Abdallah Mchangama crée le chaos à Handouli-Vanamboini pour satisfaire son égo et les intérêts financiers de son comparse Mahamoudou Ali Mohamed? L’affaire de la carrière de Handouli doit être traitée entre gens responsables, respectables et honorables, à l’exclusion de toute personne impliquée dans un crime d’inceste. On ne peut pas continuer la complaisance dans ce pays jusqu’à faire des spécialistes de l’inceste au sens premier du terme des interlocuteurs pour discuter des affaires de l’État. Chaque fois que l’État aura à sa table un criminel ayant poussé ses pulsions criminelles jusqu’à l’inceste, le pays restera dans les bas-fonds du sous-développement. L’État doit chercher ses interlocuteurs loin des criminels qui sont allés jusqu’à l’inceste, parce qu’on ne peut pas commettre l’inceste dans son propre foyer et se mettre dans un coin de rue pour prétendre défendre les Comoriens. Pour l’instant, restons-en là.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 14 juillet 2015.


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