KONA UZIMIHA HA MARÉ

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KONA UZIMIHA HA MARÉ

L’incendie ne s’éteindra pas par la salive

Par Abdourahamane Cheikh Ali

     Un incendie s’est déclaré au Trésor public à Moroni ce samedi à 13 heures 30, heure des Comores. Aucun dégât humain n’est à déplorer. Le pyromane serait sain et sauf. Au pays du «ndizo Mgu yandzawo» [«C’est ce que Dieu a voulu»], cet incendie ne serait qu’un banal fait divers. YEKA KAPVATSI HAFAYA KOZA MENYEHA BA MALI MADJAYA [«S’il n’y a aucun mort à déplorer, il n’y a aucune perte car l’argent, c’est des ordures»]. Sauf que les (maigres) deniers publics présentent une grande valeur pour un peuple parmi les plus pauvres du monde et qui aspire à l’ÉMERGENCE pour sortir la tête de l’eau. Et ce ne sont pas les rats responsables du court-circuit à l’origine de l’incendie pour qui 1 franc de plus dans la besace c’est toujours ça de pris qui me démentiront. Pour eux, YE MALI TSIMADJAYA [«L’argent n’est pas synonyme d’ordures»]. C’est leur raison d’être. Quitte à achever un peuple qui agonise depuis très, très longtemps. Quitte à faire partir en fumée la ville de Moroni.

Un incendie au Trésor public à Moroni le samedi à 13 heures 30 alors que les fonctionnaires comoriens qui ne sont pas connus pour leur ardeur au travail quittent leur bureau le samedi à 12 heures? C’est pour le moins CURIEUX. Je recommande aux enquêteurs de lire Cauchemars au Paradis de Saïd Ahmed Saïd Yassine. Ils y trouveront la réponse à cette énigme: «Suite aux rafales du vent, l’incendie fait demi-tour. Les finances, la justice… toutes les sociétés d’État prennent feu. Ce feu perdure des années…». Oui ce feu perdure depuis des années. Un incendie s’est déclaré au siège d’Air Comores lors de la Présidence de Saïd Mohamed Djohar (1989-1996). La Direction générale des Impôts prend le relais lors du 1er mandat d’Azali Assoumani. Aujourd’hui, c’est au tour de la Trésorerie générale de prendre feu. C’est le même feu qui perdure. Et chaque fois, c’est toujours la même rengaine: «YEKA KAPVATSI HAFAYA KOZA MENYEHA BA MALI MADJAYA». Et la ligne de défense des suspects est immuable: «KARIDJA WONA WEHIPVA»: «Nous ne l’avons pas vu brûler». Les pompiers disent avoir éteint l’incendie. Je n’en suis pas convaincu. Il y aura toujours des départs de feu tant que les rats ne seront pas consumés par le feu de la colère populaire. Les rats n’ont pas peur du feu de l’Enfer. Il donc faut les brûler ici et maintenant. LEWO KONA UZIMIHA HAMARE. «Aujourd’hui, l’incendie ne s’éteindra pas par la salive».

Par Abdourahamane Cheikh Ali

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© www.lemohelien.com – Dimanche 5 mars 2017.


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