Ikililou Dhoinine découvre Foumbouni et ses merveilles
Après avoir méprisé et piétiné la Perle du Sud, il l’embrasse
Par ARM
Pour savoir ce qui se passe dans la tête d’Ikililou Dhoinine au sujet de Foumbouni, ville qu’il a méprisée, traînée dans la boue, vilipendée et traitée plus bas que terre, il faudra se remettre à la lecture d’une des merveilles de la littérature africaine du début des années 1960. En effet, dans ce livre absolument merveilleux, écrit dans un français cristallin et flamboyant, on tombe sur le paragraphe suivant: «Tel est le roi sans trône. Le roi déchu se fait marabout. Confit en dévotion, il recherche dans la religion sa supériorité perdue. Son gros chapelet, son grand bonnet, son boubou voyant en imposent au commun. Sa splendeur passée, croit-il, ne meurt pas ainsi entièrement, puisque l’on parle encore de lui et qu’on le vénère. Sa dévotion n’est qu’extérieure. Rendez-lui son trône, il oublie ses prières. Un roi ne peut être religieux»: Birago Diop: Les Contes d’Amadou Koumba, Présence africaine, Paris, 1961, p. 163.
Le regretté Birago Diop a écrit ces lignes merveilleuses une année avant la naissance d’Ikililou Dhoinine, mais on dirait qu’il les a écrites pour le chef des Mohéliens de «Bête-Salam». Quand il était le chef des Mohéliens de «Bête-Salam», Ikililou Dhoinine a méprisé beaucoup de monde alors qu’il était au faîte de ce qu’il croyait être sa «gloire» et sa «splendeur». Plus d’une fois, on lui avait rappelé les règles non-écrites sur la nécessité de respecter un équilibre régional lors des nominations à certaines fonctions. Pourtant, il n’a jamais nommé un Foumbounien à un poste de responsabilité. Il n’a pas tardé à trahir et à ignorer un homme respectable qui le traitait comme son propre fils: l’homme d’État Saïd-Hassane Saïd-Hachim, chez qui on le voit souvent ces derniers temps. Pis, il a été Vice-président pendant 5 ans (2006-2011) et Président pendant 5 ans (2011-2016), mais n’a jamais été vu une seule fois à Foumbouni. Pourtant, la proximité géographique et sentimentale entre Mohéli et le Mbadjini est une réalité historique notoire.
Le mépris d’Ikililou Dhoinine envers Foumbouni a scandalisé bien de monde, et quand on leur parlait des règles non-écrites de la vie politique aux Comores, les Mohéliens de «Bête-Salam» avaient l’injure facile et le mépris à fleur de peau. Une fois de plus, ils ont juste oublié de lire Birago Diop, qui nous apprend ce qui suit: «Esclave de la tête, la bouche commande au reste du monde, parle et crie en son nom, souvent à tort, parfois avec raison, sans demander leur avis ni au ventre, qui mangerait encore alors qu’elle se déclare rassasiée, ni aux jambes, qui voudraient ne plus marcher quand elle dit capable d’aller plus loin. La bouche prit tout le pouvoir du corps le jour où elle se sut indispensable. Elle sauve l’homme quelquefois et le plus souvent le mène à sa perte, car il lui est difficile de se contenter de: “Je ne sais pas”. Trop parler est souvent mauvais; ne point se faire entendre est souvent source de désagréments, de même que ne pas comprendre ce que dit une autre bouche»: Birago Diop: Les Contes d’Amadou Koumba, op. cit., p. 131. Or, les Mohéliens de «Bête-Salam» ont trop parlé, le plus souvent, pour injurier et mépriser les gens, à Mohéli comme ailleurs.
Dès lors, aujourd’hui, certains et non des moindres ne comprennent pas pourquoi Ikililou Dhoinine est constamment dans la ville de Foumbouni, qu’il a méprisée et piétinée pendant 10 ans. Son amour soudain pour la Perle du Sud de la Grande-Comore est suspect et insensé. Il y a une circoncision à Foumbouni? Ikililou Dhoinine est présent dans la ville. Il y a un décès à Foumbouni? Ikililou Dhoinine est présent dans la ville. Il y a un mariage à Foumbouni? Ikililou Dhoinine est présent dans la ville. Il y a des fiançailles à Foumbouni? Un élève a obtenu de bonnes notes à l’école à Foumbouni? Ikililou Dhoinine est présent dans la ville.
C’est ce qui étonne les Foumbouniens face à un homme qui les a méprisés de 2006 à 2016. Que va-t-il chercher à Foumbouni? Il faut éviter tout angélisme et tout sentimentalisme, et prendre en compte une réalité prosaïque: Ikililou Dhoinine est le plus grand propriétaire terrien au Sud de la Grande-Comore. Il y a acheté des dizaines de parcelles de terre, mais au nom de son ami le Grand Docteur Abdoulkarim Mohamed, ancien ministre de l’Éducation nationale puis des Relations extérieures. On va rigoler le jour où le bon et Grand Docteur Abdoulkarim Mohamed va imiter ce politicien de Moroni qui a servi de prête-nom à Abdou Soeuf et qui a refusé de lui rendre sa maison à Moroni après.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Samedi 4 mars 2017.