• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • La dictature villageoise de Mitsoudjé étouffe les Comores

La dictature villageoise de Mitsoudjé étouffe les Comores

Partagez sur

La dictature villageoise de Mitsoudjé étouffe les Comores

Après la Baraka FM, la famille royale a fermé la Radio Kaz

Par ARM

       Nono est un frère. Il est d’Iconi. Il est journaliste. Sur Radio Kaz, il est connu pour son professionnalisme lors de ses interviews, aussi bien avec le pouvoir qu’avec l’opposition. Eh bien, la Radio Kaz est fermée, suite à un arrêté de Salim Ben Mohamed Soilihi, Préfet du Centre, daté du mercredi 16 août 2017: «La radio Kaz est interdite de diffusion jusqu’à nouvel ordre. La police nationale et la gendarmerie nationale sont chargées de veiller à l’exécution du présent arrêté, qui prend effet à compter de sa date de signature». Ce tour de vis liberticide confirme ce que nous vous annoncions aujourd’hui-même sur la volonté de l’État de sanctionner toute personne physique ou morale qui aurait tenu des propos qui déplairaient.

       Plus grave encore, ce nouvel acte arbitraire confirme également la sévère dénonciation des méthodes barbares et dictatoriales de la «Ripoux-bliquette» bananière de Mitsoudjé par le Front Républicain pour la Sauvegarde de l’Unité Nationale (FRESUN): «Dans son adresse à la Nation le 6 juillet 2017, le Président Azali Assoumani s’est approprié l’organisation et la tenue des Assises nationales, dont la paternité revenait jusqu’alors au Mouvement du 11 août 2015, présidé par l’ancien ministre Ali Bazi Selim. Depuis, cela a suscité des opinions aussi diverses que contradictoires quant à la tenue ou non de ces assises, conduisant parfois aux hypothèses les plus alarmantes, eu égard à la survie de l’unité nationale.

       L’opinion publique estime que ces assises auraient dû se tenir au plus tard à la fin du 1er cycle de la Tournante en 2016, sinon vers la fin de ce nouveau cycle en cours. Face à cette situation, un Mouvement citoyen a spontanément vu le jour pour faire l’écho de l’inquiétude exprimée par la population. Dénommé le Front Républicain pour la Sauvegarde de l’Unité Nationale (FRESUN), ce mouvement rassemble des personnalités civiles, politiques et des représentants des forces vives du pays, soucieux de préserver, mieux encore, de renforcer la paix et la stabilité retrouvées avec les Institutions issues des Accords de Fomboni de 2001. Le FRESUN fait sienne cette inquiétude, compte tenu de la manière dont le pays est gouverné depuis le 26 mai 2016. En effet, le régime Azali II a, sans la moindre gêne, procédé:

       1.- à l’abrogation par décret de la Loi portant création de la Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC); 2.- à la suppression par décret du Fonds d’Appui au Développement Communautaire créé par ordonnance de janvier 1993; 3.- à la volonté manifeste de rendre inopérant le fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, en empêchant le remplacement des membres dont le mandat est arrivé à terme; 4.- à la violation répétée du Code de passation des marchés publics; 5.- au refus d’appliquer les arrêts de la Cour Constitutionnelle sur l’organisation de l’élection partielle du Conseiller de la circonscription de Hadda, à Ndzuwani, et sur l’annulation du décret portant abrogation de la Commission précitée; 6.- à l’asphyxie de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CÉNI); 7.- au refus du renouvellement des membres de la Commission des Droits de l’Homme; 8.- au musellement de la presse comorienne, notamment avec la fermeture de la Radio Baraka FM; 9.- aux arrestations et emprisonnements arbitraires de journalistes et hommes politiques; 10.- à un coup d’État institutionnel à l’Assemblée de l’Union par l’imposition de conseillers non investis en vertu des règles préétablies, pour ne citer que ces quelques cas.

       En bref, tout cela démontre une violation claire des règles de bonne gouvernance qui donnaient espoir aux citoyens et de la crédibilité auprès de la communauté internationale. Sur le plan économique, le climat des affaires devient de plus en plus morose. Les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge. Les opérateurs économiques de la place se disent asphyxiés. La vie sociale se renchérit de jour en jour. Ce qui contraste totalement avec l’ambition d’émergence claironnée. À cela, il faut rajouter les licenciements abusifs des jeunes (environ 7.000) suivis paradoxalement de l’augmentation des salaires des superstructures. Sur un autre plan, la gestion opaque, clanique, familiale et inéquitable du pouvoir central et le non-respect de l’autonomie des îles créent un climat de méfiance et d’un dangereux repli régional et insulaire.

       De plus en plus d’échos venant des rangs-même du pouvoir, dont les déclarations du Vice-président Moustadroine à plusieurs occasions, révèlent ce qui n’est finalement qu’un secret de polichinelle sur les réelles intentions du Président Azali qui veut, à travers des assises cousues à sa juste mesure, supprimer la Tournante et les mandats des gouverneurs pour passer d’un quinquennat à un septennat renouvelable. D’où la mise à l’écart de la Cour Constitutionnelle – qu’il envisage de transformer en une simple Section de la Cour Suprême dont tous les membres sont nommés par le Chef de l’État – et son discours d’émergence à l’horizon 2030.

       L’ensemble de ces violations caractérisées montre que les conditions d’opportunité, de sérénité, de transparence et de confiance sont loin d’être réunies pour réussir la tenue d’assises comme il se devait. Le Front Républicain, qui comprend parfaitement l’objectif salutaire poursuivi par le Mouvement du 11 août 2015, craint que celui-ci soit détourné au profit d’un dessein politique savamment pensé. Par conséquent, le FRESUN réaffirme son attachement aux acquis issus des Accords de Fomboni (principes de la Tournante, de l’équilibre et de l’autonomie des îles) qui ont fait leurs preuves depuis 2001 en matière d’alternance politique, de paix, de stabilité institutionnelle et d’unité nationale. Le FRESUN appelle donc tous les Comoriens convaincus de l’idéal du vivre-ensemble comorien à se joindre à lui pour préserver la paix, la stabilité et l’unité de notre pays.

       Le FRESUN appelle à la vigilance de la Communauté internationale en sa qualité de garant des Accords de Fomboni. Le FRESUN appelle le gouvernement de l’Union des Comores à se focaliser plutôt sur la recherche de solutions aux réelles préoccupations des Comoriens, notamment la cherté de la vie, la fin du népotisme, de la corruption, des détournements des deniers publics et le respect de Loi et des institutions de la République. Dans les jours qui viennent, le FRESUN proposera, si besoin était, un document d’orientation sur l’organisation d’assises réellement souveraines. Et appelle d’ores et déjà le gouvernement de l’Union et le Mouvement du 11 août à adopter une démarche qui inclura l’ensemble des institutions et des entités actuelles, ainsi que les différentes corporations afin d’unir le pays autour de cet enjeu majeur et non de le désunir.

       Fait à Moroni, le 7 Août 2017

       Signature des membres de la Coordination».

Comme le dit cette femme comorienne qui n’a jamais fait de politique, «Azali Assoumani est en train de nous étouffer. Nous avons l’impression de mourir». Il vient de transformer les Comores en une immense prison à ciel ouvert. Les Comoriens n’en peuvent plus et se rendent compte que leur pays vient de basculer dans l’horreur. Aujourd’hui, les Comoriens ne veulent qu’une seule chose: la fin définitive de la «Ripoux-blique» bananière de poche et d’opérette de Mitsoudjé. Le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Boinaheri ne s’en rend pas encore compte, et pourtant, il creuse sa tombe de ses propres mains. Il n’est ni invulnérable, ni invincible. Un jour, il tombera sur plus fort que lui sur son passage. Il aura juste quelques secondes de regrets avant la tombée des ténèbres sur lui. Ses modèles Augusto Pinochet, Jean Bedel Bokassa, Macias Nguema et Idi Amine Dada sont tombés, et lui aussi tombera.

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Mercredi 16 août 2017.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.