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Impossible «État» sans contrat social, ni intérêt général

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Impossible «État» sans contrat social, ni intérêt général

Égoïsme, ignorance, manque de vision et violence politique

Par ARM

      Les «bons et vrais Comoriens» et les «Comoricains» (ignorants disant tout savoir) sont obsédés par le mirage de l’État aux Comores. De fait, les Comores n’ont jamais été un État, et c’est uniquement par convention de langage et par générosité et courtoisie qu’on les qualifie d’«État». Comment aurait-il possible de voir un «État» dans un pays qui n’assume aucune mission régalienne de… l’État, n’a aucun service public, n’a ni effectivité du Droit, ni celle de la Justice, ni vision, ni contrat social, ni prévalence de l’intérêt général, et est pris en otage par un dictateur et sa famille dans la violence, la fraude, l’incompétence et la corruption? Mesdames et Messieurs, sur quoi repose un «État» sans contrat social, ni intérêt commun?

Centre ville de Mutsamudu, capitale d’Anjouan

Le philosophe politique John Rawls (États-Unis, 1921-2002) interpelle les Comores et les autres «Républiquettes» et «Ripoux-bliques» à travers le contrat social, le bien commun et la justice sociale, et son raisonnement doit nous faire réfléchir: «Posons, pour fixer les idées, qu’une société est une association, plus ou moins autosuffisante, de personnes qui, dans leurs relations réciproques, reconnaissent certaines règles de conduite comme obligatoires et qui, pour la plupart, agissent en conformité avec elles. Supposons, de plus, que ces règles déterminent un système de coopération visant à favoriser le bien de ses membres. Bien qu’une société soit une tentative de coopération en vue de l’avantage mutuel, elle se caractérise donc à la fois par un conflit d’intérêts et par une identité d’intérêts. Il y a une identité d’intérêts puisque la coopération sociale procure à tous une vie meilleure que celle que chacun aurait eue en cherchant à vivre seulement grâce à ses propres efforts. Il y a conflit d’intérêts puisque les hommes ne sont pas indifférents à la façon dont sont répartis les fruits de leur collaboration, car, dans la poursuite de leurs objectifs, ils préfèrent tous une part plus grande de ces avantages à une plus petite.

Hôpital de Fomboni, Mohéli

      On a donc besoin d’un ensemble de principes pour choisir entre les différentes organisations sociales qui déterminent cette répartition des avantages et pour conclure un accord et une distribution correcte des parts. Ces principes sont ceux de la justice sociale: ils fournissent un moyen de fixer les droits et les devoirs dans les institutions de base de la société et ils définissent la répartition adéquate des bénéfices et des charges de la coopération sociale. Or, nous dirons qu’une société est bien ordonnée lorsqu’elle n’est pas seulement conçue pour favoriser les biens de ses membres, mais lorsqu’elle est aussi déterminée par une conception publique de la justice. C’est-à-dire qu’il s’agit d’une société où, premièrement, chacun accepte et sait que les autres acceptent les mêmes principes de la justice et où, deuxièmement, les institutions de base de la société satisfont, en général, et sont reconnues comme satisfaisant ces principes. Dans ce cas, même si les hommes émettent des exigences excessives les uns à l’égard des autres, ils reconnaissent néanmoins un point de vue commun à partir duquel leurs revendications peuvent être arbitrées. Si la tendance des hommes à favoriser leur intérêt personnel rend nécessaire de leur part une vigilance réciproque, leur sens public de la justice rend possible et sûre leur association. Entre les individus ayant des buts et des projets disparates, le fait de partager une conception de la justice établit les liens de l’amitié civique; le désir général de la justice limite la poursuite d’autres fins. Il est permis d’envisager cette conception publique de la justice comme constituant la charte fondamentale d’une société bien ordonnée»: John Rawls: Théorie de la justice, Traduit de l’anglais (États-Unis) par Catherine Audard, Éditions du Seuil et Nouveaux Horizons, Collection «Empreintes», Paris, 1987, pp. 30-31.

“Aéroport” de Mohéli

Méditons sur cette vérité qui nous renvoie à l’inexistence de l’État aux Comores.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 2 mai 2022.


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