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Houmed Msaïdié étrille Ahmed Sambi et consorts

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Il confirme la «déclaration de guerre» de l’État contre le triumvir de la haine

Par ARM

   Houmed Msaïdié, ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du gouvernement, vient de confirmer son statut de grand homme d’État. Naturellement, il remonte inexorablement dans l’estime et dans le respect de tous les Comoriens, en dehors de ceux qui quémandent chez Ahmed Sambi et qui s’obligent à dire des bêtises en public, en contradiction totale avec leurs engagements politiques passés. C’est un véritable discours présidentiel qu’il a tenu pour répondre aux bêtises sans nom de ceux qui soutiennent qu’Ahmed Sambi peut briguer la présidence de la République en 2016, et qu’il était nécessaire d’organiser un référendum sur le sujet, pour satisfaire les lubies narcissiques d’un seul homme. Il a particulièrement et impitoyablement étrillé deux avocats se rangeant aujourd’hui sous la bannière d’Ahmed Sambi, leur ennemi d’hier: Maître Saïd Larifou, Président du RIDJA, et Maître Ahamada Baco, membre du RIDJA. Il s’est moqué d’eux sans tomber dans la vulgarité, rappelant le reniement de leurs «idéaux et principes», et affirmant qu’Ahmed Sambi ne sera pas autorisé à présenter une candidature présidentielle en 2016. L’argumentation de Houmed Msaïdié est justifiée du point de vue du Droit et il arrivera un jour où nous autres juristes aurons à demander à Maître Saïd Larifou et à Maître Ahamada Baco les raisons pour lesquelles ils nous insultent tous en voulant défendre leur dictateur en instrumentalisant le Droit. Je veux juste leur rappeler le mot judicieux du Professeur Yadh Ben Achour, le constitutionnaliste tunisien de renommée mondiale, qui avait refusé de cautionner la dictature de Zine El Abidine Ben Ali et qui avait expliqué son refus par cette phrase d’anthologie: «Un juriste ne tend jamais la main à un dictateur». Comme ce qui se passe aujourd’hui aux Comores est suivi avec attention par ceux qui aiment les Comores mais n’en parlent pas toujours la langue, j’ai traduit le discours de 12 minutes et 59 secondes du ministre Houmed Msaïdié. Le moment venu, ce discours servira la cause de la République, de l’État de Droit et de la démocratie aux Comores. Lecture…

   «[…]. Nous devons amoindrir les problèmes qui affectent habituellement les processus électoraux. Nous devons étudier la question du vote des frères et sœurs comoriens qui sont à l’étranger, surtout ceux qui sont en France, puisque nous savons qu’ils sont les plus nombreux parmi les Comoriens expatriés. Nous devons parler aussi du sujet relatif à la candidature de l’ancien chef de l’État, le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Des gens de l’opposition ont jugé utile de répondre à mes propos. Comme hier, ils m’ont répondu. Les partis étaient présents et m’ont répondu, mais il y a des partis qui n’y ont pas assisté. J’ai appris, comme vous le savez, ce qu’ils ont dit. À ce sujet, vous devez savoir ce que le gouvernement pense de tout ça. Ces gens-là doivent savoir d’emblée que nous n’allons pas organiser un référendum, parce que nous déployons des efforts pour qu’au début de l’année 2016, nous puissions organiser les élections, en commençant par le premier tour de ces scrutins présidentiel et pour les Gouverneurs des îles. Ça sera au début de l’année prochaine. Et vous savez que le calendrier des élections sera préparé par la CÉNI, de concert avec le gouvernement. Nous n’allons pas organiser un référendum, parce qu’une élection présidentielle et un référendum exigent des moyens. Il n’y a personne dans ce pays qui ne sait pas que le pays est confronté à des problèmes. Il y a des gens qui travaillent et qui ne sont pas payés depuis des mois. Il y a aussi les problèmes de l’électricité, pour lesquels nous n’avons pas encore trouvé de solution devant permettre aux Comoriens d’être contents par l’existence de l’électricité. Il y a certains problèmes que nous vivons au quotidien et nous ne pouvons pas les négliger pour dire que nous allons organiser les élections du Président et des Gouverneurs des îles avant d’avoir tout préparé au préalable sur le plan financier. Nous sommes confrontés aux problèmes des fonctionnaires et des agents de l’État non payés. Nous sommes confrontés à des problèmes face aux citoyens à cause de l’électricité».

   «Et voilà qu’on veut nous entraîner dans une autre lubie comme quoi nous devons organiser un référendum. Nous n’allons pas organiser de référendum. Le Conseil des ministres s’occupe de choses sérieuses et non de bêtises pareilles, qu’on lance en l’air parce que ces gens de l’opposition n’ont rien de sérieux à dire. C’est pour cela qu’ils parlent de référendum, alors qu’ils savent que chaque fois que nous allons organiser un référendum, ils vont dire: “Vous ne voulez pas lâcher le pouvoir”. […]. N’oubliez pas les raisons pour lesquelles avait été réuni le faux Congrès quand Ahmed Sambi voulait proroger son mandat».

   «Deuxièmement, parmi les choses qui ont été exposées par les opposants, il y a le fait que ces gens-là ont dit: “Le ministre Houmed Msaïdié parle pour lui-même”. Or, déjà quand j’étais dans un parti politique, je ne parlais pas pour moi-même, et à plus forte raison aujourd’hui, alors que je suis membre du gouvernement. Nous devons comprendre très bien la Constitution que nous avons adoptée en 2001. Cette Constitution jette les bases d’un régime présidentiel. Elle précise que le chef de l’État est également le chef du gouvernement. Cela donne de nombreuses prérogatives au Président de la République, parce que nous ne sommes pas en régime parlementaire ou semi-parlementaire. Donc, il y a certaines choses qui ne sont pas dans la Constitution. Cela étant, il y a des choses qui se disent en Conseil des ministres, et le Président peut appeler certains ministres pour discuter en aparté de certains sujets particulièrement importants pour l’État, pour s’entendre sur la manière d’aborder ces problèmes, surtout quand vous savez que tout ce qui se dit en Conseil des ministres, au même moment, arrive aux oreilles de gens qui n’en sont même pas concernés. Et vous savez qu’en Conseil des ministres, on parle de beaucoup de choses, et quand le porte-parole du gouvernement en parle, il n’est pas obligé de les citer dans les détails. Il évoque certains sujets, et se tait sur d’autres, soit parce qu’on lui a dit de ne pas en parler, soit parce qu’il juge nécessaire de ne pas en faire cas publiquement. De la même manière, le chef de l’État ne dit pas tout en Conseil des ministres, parce que rien ne l’oblige à parler de tous les sujets. Ce sont des choses que je devais préciser, surtout face aux journalistes, pour que vous compreniez que je n’ai pas le droit de dire des choses parce que cela me plaît, moi, le ministre Msaïdié. Les Comores ont un régime présidentiel. Tout ce que je dis doit correspondre avec la pensée du chef de l’État, par rapport à ce qu’il pense de l’atmosphère générale du pays».

   «Parmi les choses qui ont été dites aujourd’hui, il y a le fait qu’hier, certains de ces partis politiques-là m’ont accusé d’avoir fait une déclaration de guerre, laissant entendre que j’ai dit que j’entrais en conflit contre eux. Oui, nous entrons en conflit. Et là, je rappelle au frère Maître Larifou seul, et c’est à lui seul parmi toutes les personnes présentes que je m’adresse à titre de rappel, ainsi qu’à mon frère Maître Baco: c’est un petit jeu auquel nous sommes habitués, à savoir, si l’un d’entre nous, acteurs politiques, veut créer un conflit dans notre pays, nous arrivons toujours à le maîtriser. Moi, personnellement, en 2002, le Président Azali m’avait nommé ministre délégué au Budget. Vous vous souvenez tous de l’acharnement des Présidences des îles autonomes. C’était un acharnement destiné à provoquer des conflits. N’oubliez pas ce qui s’est passé sous le régime politique d’Azali, et vous les journalistes, vous vous en souvenez. Et dès ma nomination, j’ai arrêté ces conflits. Cela ne signifie pas qu’il n’y avait pas des problèmes parce que j’avais signé de nombreux arrêtés, en donnant aux frères des îles autonomes et à ceux de Mohéli des droits. Il y avait des droits, y compris à la Douane, où les gens se battaient. N’oubliez pas ce qui s’est passé au Service des Impôts. J’étais même obligé d’emprisonner un frère, qui est actuellement Directeur du Budget. C’est un frère de sang, et je l’avais emprisonné. Le conflit avait pris fin. Le conflit avait pris fin. C’était en 2002».

   «Une guerre à l’opposition? Oui, j’ai fait une déclaration de guerre. Je dis à Maître Larifou et à Maître Baco que ce que nous avons fait en 2010, de concert avec nos frères et sœurs de Mohéli, quand le Président Sambi et ses hommes – dont certains étaient présents à la réunion précitée – étaient d’accord pour voler aux Mohéliens leur tour, en faisant tout ce qu’ils pouvaient faire, en ayant recours à l’Armée, en faisant tout pour rendre possible ce projet. L’Armée était instrumentalisée. Les gens se sont battus à Mohéli. La pharmacie du Docteur Ikililou a été incendiée. À l’époque, il était Vice-président. Les gens étaient blessés. Kiki avait été passé à tabac. Il y a eu d’autres dégâts, et le sang avait coulé. Il n’y a pas eu de morts, mais le sang avait coulé. Le climat de tension avait prévalu pendant des mois et des mois. À Mohéli, on ne pouvait plus circuler. À tout moment, les routes étaient fermées. L’économie mohélienne s’était effondrée. Elle s’était effondrée. Cela a duré des mois et des mois».

   «Mais, les élections ont fini par avoir lieu en 2010, parce qu’on nous avait déclaré la guerre, alors que nous étions dans l’opposition. Toi Maître Larifou, toi Maître Baco, nous vous rappelons que nous aimons notre pays. Nous ne permettrons pas que la Constitution soit violée. Nous ne permettons pas qu’on viole la Constitution, pour permettre à un seul homme de s’éterniser au pouvoir. Vous, Maître Larifou et Maître Baco, sachez que la guerre est d’actualité. Le Président Sambi n’ira nulle part. Il ne lui sera pas permis de déposer une candidature. Et j’ajoute et précise que si le Parti Juwa veut continuer à exister sur le jeu démocratique, sur la vie démocratique, il doit savoir que la prochaine tournante est pour la Grande-Comore, et elle se déroulera comme en 2002 à la Grande-Comore, comme elle se déroula à Anjouan en 2006, comme elle se déroula à Mohéli en 2010. Les choses seront pareilles et il n’y aura aucun changement. Nous nous rappelons qu’en 2010, sous l’impulsion du pouvoir de l’époque, il y avait deux Anjouanais qui voulaient déposer leurs candidatures et en avaient été empêchés. Cela n’a même pas été loin et n’était même pas arrivé au niveau de la Cour constitutionnelle. Tout avait été arrêté au niveau de l’organe chargé de l’organisation des élections. Je veux dire aux gens du Juwa que s’ils veulent se situer hors de la Loi, s’ils veulent être traités par les voies légales, ils le seront. Et là-dessus, il ne faut pas jouer. Ils seront traités par la Loi. Ils seront traités par la Loi, s’ils veulent troubler les citoyens, pour créer le chaos dans notre pays, pour que les gens se battent, parce qu’il y a certains qui veulent imposer un seul homme. Vous, les journalistes, vous étiez là hier. Vous avez vu, vous avez entendu qu’un seul parti politique a osé s’isoler, et il y a un parti qui ne tient même pas le même discours qu’hier. Est-ce vrai ou pas?». «C’est vrai».

   «Aujourd’hui, ils ne tiennent plus leur discours d’hier. Personne ne les a empêchés de parler. Je ne les en ai pas empêchés. Tout le monde pouvait parler. S’ils veulent créer des problèmes, ils doivent savoir que l’État n’a pas peur du Président Sambi. Si on doit l’emprisonner, on l’emprisonnera. S’il veut créer des problèmes, il nous trouvera sur sa route. Et je vous rappelle, parce qu’il y a des gens qui croient que nous avons oublié l’Histoire, que quand le séparatisme s’était déclaré à Anjouan, et quand il était de notoriété publique, le Président Taki était arrivé à agir, et que Dieu pardonne à Abdallah Ibrahim et à Charlie et d’autres, qui avaient été ramenés ici, à la Grande-Comore, à cause de leurs agissements à Anjouan. Ils avaient été ramenés à la Grande-Comore par l’Armée. Ils devaient aller en prison. Et qui est intervenu pour leur libération, pour qu’ils continuent leur séparatisme, faisant perdre au pays 10 ans? C’est le Président Sambi qui était intervenu en leur faveur, le Président Taki les a libérés, et ils sont repartis à Anjouan. Et vous voulez dire que les problèmes viennent de nous. Les problèmes ne viennent pas de nous. S’ils disent que nous sommes en guerre, nous le sommes, pour la paix dans ce pays. Notre devoir est d’assurer la paix. Ce qui s’était passé à Mohéli ne se passera pas ici à la Grande-Comore. Ne seront candidats que les gens qui devront être des candidats, et ceux qui ne devront pas être candidats ne seront pas candidats. Que la paix de Dieu soit avec vous».

Traduit du comorien par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 4 juillet 2015.


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One Comment

  • momo

    juillet 5, 2015 at 5:21

    pvanou risa riyelewa yetaratibou ya hagnoi sidasi ya msaidié .yeka msaidié ngena ndzaya yetsodjikouroubicha nesirikali .yekalelo ngeministre yapvo dapvo bolero yaliyoyapvo .napvanou msaidié katsoudjouwa woukana wakomori wesa wamrambouwa yetaratibou yahahé .basikaradhi bo hagnoisidasi woudodaza ba wourambouloi nasi piya sinahagnoi nkou .sihoudjoi wourongowa hanawé .nawé na azali na bolero ngarimlindawoni .

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