Fazul, son ami El Farouk, les 40 millions et la 4X4
Les 2 fous ont volé les fonds de la rénovation de Bonovo
Par ARM
Alors que son parti, l’Istiqlal, était dans l’opposition au Maroc, le journaliste Naïm Kamal avait ému beaucoup de téléspectateurs en demandant de façon sarcastique, lors d’un débat télévisé: «Et si on privatisait le gouvernement?». Aujourd’hui, dans le contexte politique apocalyptique et infernal des Comores, on se demande: «Et si on privatisait le Gouvernorat de Mohéli?». La question, pour Bonovo, siège du Gouvernorat de Mohéli, a son sens. Depuis son retour à Bonovo le 26 mai 2016, Mohamed Saïd Fazul dit Babadi, semblant de «Gouverneur» de Mohéli, a déçu même ses plus fervents soutiens. Il n’a réalisé aucun projet, sauf sa fosse septique qui polluait Mohéli, et ne fait que salir l’honneur et la réputation de Mohéli. Un jour, il veut échanger son mandat de semblant de «Gouvernorat» à la fonction de Directeur général de la Société comorienne des Hydrocarbures (SCH), le lendemain, sa première femme vend fièrement ses feuilles de manioc pilées, son huile de coco et son piment à la réception de l’Hôtel Le Moroni, le surlendemain, il laisse enlever de Mohéli vers la Grande-Comore le matériel de la société d’électricité et celui du projet de dépôt des hydrocarbures… C’est une catastrophe dans la honte, la honte dans la catastrophe.
Et c’est alors qu’entre en scène son ami El Farouk. Ce dernier est présenté comme «entrepreneur». En 2016, il constata que Babadi, le semblant de «Gouverneur» élu de Mohéli, n’avait pas de voiture. Opportuniste et voyou jusqu’au bout des ongles, «l’ami» El Farouk mit à sa disposition sa voiture 4X4 à double cabines. Babadi y prenait ses aises, roulait carrosse, et se croyait vraiment arrivé. Après son investiture, il «oublia» de rendre la voiture à El Farouk, et El Farouk «oublia» de la réclamer. Entre voyous, on se comprend, et on n’a besoin de longs discours.
Arriva alors le magot destiné à la rénovation du bâtiment historique du Gouvernorat de Mohéli. Babadi reçut du dictateur Assoumani Azali Boinaheri une enveloppe de 40 millions de francs comoriens, soit 80.000 euros. Comme «l’ami» El Farouk est prétendument dans le bâtiment, il fit appel à lui. Mais, les deux compères n’ont même pas eu l’intelligence de lancer des travaux bâclés; ils n’ont rien fait. Babadi et El Farouk se partagèrent 80.000 euros, et aucun travail de rénovation n’a été réalisé. Le beau bâtiment du Gouvernorat de Mohéli, devenu un repère de bandits depuis des années, est une balafre sur le visage de l’île. L’intérieur du Gouvernorat ressemble à du crachat de chat.
Les Mohéliens sont morts de honte, mais Babadi n’en a cure. Tout ce qui l’intéresse, c’est la rentrée de l’argent. En la matière, Fatima Hamidi, sa première épouse, l’aide beaucoup, elle qui a fait du Marché de Fomboni son portemonnaie, saignant à blanc les pauvres vendeuses, à qui elle exige ce qu’on appelle ailleurs «la dîme du bordelier», alors que ces femmes formidables font un métier honnête et utile. Comme, «seule la mort suffit» (proverbe local), Fatima Hamidi, la vendeuse de piment, surnommée «Moipoutou» («Petit Piment»), a créé un autre business: elle perçoit un «impôt familial» sur chaque kg de poisson, sur chaque régime de bananes, sur chaque kg de girofle partant de Mohéli. Ce qui signifie que, quand l’esclave Abacar Sahiou convoie du poisson blanc et de la banane à son chef, l’aboyeur public et insulteur officiel Houmed Msaïdié Mdahoma, il enrichit ipso facto «Moipoutou» Fatima Hamidi. Les voies de «l’émergence à l’horizon 2030» sont décidément impénétrables.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 29 avril 2020.
