Et si on laissait Mayotte s’en aller avec son syndrome de Stockholm?
Par Omar Ibn Abdillah Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed
«Voici à quoi ressemble, ce que le peuple comorien appel Eldorado, ce n’est pas étonnant qu’on soit pauvre, on aime la pauvreté». Pour les Comores, Mayotte reste un territoire comorien, même après sa prétendue départementalisation. Le drapeau comorien porte toujours les quatre étoiles et la bande de couleur blanche, qui représente Mayotte. Le tsunami de pauvreté qui inonde les trois autres îles de l’archipel pousse à bout les Comoriens, ceux-ci doivent recourir à n’importe quel moyen pour entrer dans l’île voisine, à la recherche de «l’eldorado mahorais». La mise en place du visa Balladur, qui était censé diminuer le flux migratoire en direction de Mayotte, a eu l’effet inverse, en provoquant une abondance de «clandestinité», qui ne risque pas de s’arrêter aujourd’hui. Édouard Balladur, secrétaire général de la Présidence de la République française quand les Comores s’acheminaient vers l’indépendance dans les années 1970, a laissé son nom à un visa synonyme d’ange de la mort au large. Aujourd’hui, le peuple comorien crie, pleure, et fait couler des larmes de deuil pour les milliers de morts au large des côtes mahoraises et que la communauté internationale, aveuglée par le «Géant français», face au «petit comorien», ne peut pas sécher.
Les îles Comores ont connu en 1975 une indépendance embryonnaire, qui est une des causes de notre pauvreté. En 2011, Mayotte, victime la précocité et de la volonté sans faille de l’État français, dans un soi-disant référendum pour la départementalisation, a assisté à une spirale qui ne fait qu’attiser les problèmes. La recherche de la nationalité française est-elle plus importante que la vie de chacun de nous? Comme je le dis souvent, on ne fait que blâmer les gouvernements comoriens de tous les maux da nation, mais on oublie que les Mahorais sont «des Comoriens» et que ce sont eux qui ont décidé de nous quitter, nous leurs frères de sang, pour rester avec leur oppresseurs. Devrions-nous nous demander pourquoi sont-ils vraiment partis? La drôlerie est simple: ils sont mieux sans nous. Au lieu de s’acharner à trouver une solution pour faire revenir Mayotte aux Comores, ce qui est peut-être en soi une cause perdue, nous devons nous consacrer à nous-mêmes et faire de notre pays un meilleur endroit de vie, dans la paix sociale et la sécurité économique. Et là et seulement dans ce cas, on pourra se préparer à aller vivre le combat entre David et Goliath et peut être, finalement par un miracle, la mer Rouge deviendra encore une fois rouge.
Par Omar Ibn Abdillah Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed,
Étudiant en Économétrie
Université d’Antananarivo
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© www.lemohelien.com – Lundi 13 juin 2016.