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COFIPRI et Moroni Terminal: gros requin sous roche?

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COFIPRI et Moroni Terminal: gros requin sous roche?

Est-il tabou de s’intéresser à leur «innocence» aux Comores?

Par ARM

     Ce fut un séisme d’une magnitude hors classe sur l’échelle de Richter: Vincent Bolloré, le tout-puissant homme d’affaires français, est mis en examen, et cela, non pas dans une ténébreuse, irrévérencieuse et irrespectueuse «Ripoux-blique» tropicale d’Afrique, mais en France. Oui, en France. Depuis, les langues se délient. Trop de choses ont été dites. Le premier constat que l’on se fait sur cette affaire, c’est que «l’Afrique à fric» est au centre de cette obscure affaire. Le Groupe Bolloré est très bien implanté en Afrique et, de temps à autre, il défraie la chronique. Cela étant, quand un train a récemment déraillé au Cameroun, un doigt accusateur a été pointé sur lui. Si Vincent Bolloré a été mis en examen en France, c’est pour ses activités au Togo et en Guinée, sur un continent africain, où il gère 18 ports de conteneurs. On parle d’un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros que réalise le Groupe Bolloré en Afrique. Ce n’est pas sale.

Lors de cette mise en examen, le nom «Comores» n’a pas été cité. Or, le Groupe Bolloré est implanté aux Comores. Est-ce à dire que les activités du Groupe Bolloré sont bien blanches aux Comores? Hum! Hum! C’est à voir. En tout état de cause, un article du journal gouvernemental Al-Watwan dit Al-WawaCelui qui pique», «fait démanger» ou «fait gratter») nous apprend que, «pour rappel, la société COFIPRI a commencé à s’implanter aux Comores en 2010, en décrochant l’appel d’offres de la manutention du port de Moroni, en partenariat avec le groupe français Bolloré Africa Logistics». Ha!

Depuis, bien d’accusations ont pesé sur COFIPRI. Déjà le 7 août 2016, on lisait sur un blog comorien: «Le groupe Bolloré réalise un quart de son chiffre d’affaires dans le continent africain et il emploie plus de 20.000 personnes sur le continent. Sans doute, “c’est une entreprise de tailleˮ comme a dit Mchangama, et “c’est bénéfique à notre pays, bien sûrˮ. Mais peut-on savoir pourquoi, est-elle visée par une enquête sur des concessions de ports en Guinée et au Togo? Le 8 avril dernier, “le siège du groupe Bolloré Africa Logistics, a été perquisitionnéˮ. Comment le petit pays de rien du tout, les Comores, pays qui vit au dépend des autres peut se réjouir de ce groupe au moment où “il y a quelques mois dans le cadre d’une information judiciaire confiée aux juges Serge Tournaire et Aude Buresi, qui porterait surtout sur des soupçons de corruption d’agent public étranger, une enquête aurait été menéeˮ?». C’était avant la mise en examen de Vincent Bolloré en avril 2018.

Depuis août 2016, le maintien du Groupe Bolloré aux Comores est devenu problématique et polémique. Le Groupe Bolloré gère Moroni Terminal, dont 14% des actions sont détenus par COFIPRI, qui a déjà eu des ennuis avec l’Autorité des Marchés financiers à Paris. Mais, aux Comores, pays des passe-droits, personne ne se pose des questions. On laisse faire. COFIPRI est même accusé d’avoir fait des vertes et de pas mûres avec le concasseur de Bashar Kiwan à Anjouan. L’affaire a donné lieu à une plainte, mais elle a été enterrée, au pays de l’impunité. Sans la moindre charité, les ennemis de la société parlent d’un énorme pot-de-vin. Le chiffre de 900.000 euros a même été avancé, mais comme il n’y aucune enquête sérieuse, comment connaître toute l’affaire?

Le jour où Moroni Terminal a offert 2 ordinateurs à l’Armée comorienne, le blog Mbadakome poussait sa petite chansonnette: «Plus grave encore, nous savons très bien qui est Moroni Terminale et surtout dans quelles conditions la maison mère COFIRI, société luxembourgeoise, elle-même associée à Bolloré, a obtenu le marché de la manutention du port de Moroni l’année dernière», «mais ce qui vient de se passer la semaine dernière n’est pas de bon augure, puisque en effet, cela trahit le fait que Bolloré a commencé à infiltrer les institutions de l’État et corrompre un des corps les plus importants de l’État, c’est-à-dire l’armée. Celle-ci, en acceptant ce don en présence de Youssouf Idjihadi, chef d’état-major et Francois Potin, patron de Moroni terminale. L’armée vient de se compromettre et sa crédibilité vient de prendre un sacré coup. Mais plus intrigant encore, connaissant l’homme qui est à la tête de l’armée, alors qu’il jouit d’une image relativement positive, comment a-t-il pu se laisser entraîner au point d’accepter ces dons provenant d’une société privée étrangère comme Bolloré par l’intermédiaire de Moroni Terminale? Sommes-nous conscients du rôle que joue Bolloré en Afrique depuis 40 ans maintenant? Le rôle opaque que joue Bolloré dans la France-Afrique devrait attirer l’attention du peuple comorien à défaut d’une prise de conscience des autorités comoriennes et les grandes magouilles qui précèdent nécessairement la grande vadrouille».

Allons. Allons. Les Comores ne vont pas plonger leur nez dans les affaires de COFIPRI. Même les blogs et sites Internet comoriens qui osent parler des affaires des grandes sociétés étrangères opérant aux Comores courent de graves risques car celles-ci ont recours à des cabinets d’avocats très puissants qui lancent des menaces et des poursuites judiciaires contre eux, qui n’ont aucun moyen d’y faire face. Le pot de terre contre le pot de fer…

Pourtant, il se passe des choses très graves aux Comores au regard des activités des firmes étrangères. Le Droit comorien n’est même pas respecté aux Comores quand de grandes firmes multinationales sont concernées. Ces groupes industriels et commerciaux peuvent demander et obtenir l’égorgement de 1.000 personnes devant un Commissariat de Police sans faire réagir l’État. Si les autorités comoriennes faisaient correctement leur travail, les blogueurs n’auraient pas peur face à ces grandes entreprises, qui sont en pays conquis. Or, les Comores gagneraient à mener des enquêtes sérieuses sur les activités polémiques et litigieuses des firmes étrangères sur leur sol, sinon, elles doivent demander leur colonisation officielle par elles. Et les vaches seraient mieux gardées.

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Lundi 30 avril 2018.


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