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Chouani: révolte populaire et falsification de l’Histoire

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Chouani: révolte populaire et falsification de l’Histoire

D’Ali Soilihi, Saïd Mohamed Djohar à Hamada M. Boléro

Par ARM

       Évitons les mélanges des genres. Dans un article sur la révolte populaire à Chouani, on présente ce village en berceau de la démocratie aux Comores. On y lit: «Connu jusqu’ici comme une localité de démocratie, Chouani a vu son système se retourner. Les forces de l’ordre et les villageois se sont fait face et des huées sont lancées contre la sécurité envoyée pour interdire la tenue de ce rassemblement. Connu jusqu’ici comme étant le “berceau de la démocratieˮ, Chouani devient victime de son propre système. Village ayant enfanté la “Révolutionˮ avec Ali Soilihi Mtsashiwa, la “Démocratieˮ sous l’ère Saïd Mohamed Djohar et le nouveau système de la tournante avec Hamada Madi Boléro comme Président par intérim après les accords cadre de Fomboni, cette localité située à près de 17 km de Moroni ne veut plus de cette démocratie tant voulue après la chute du feu Ahmed Abdallah».

Oui, en ce mois de janvier 2020, les Comoriens se retrouvèrent à Chouani pour dénoncer comme du poisson pourri la dictature du mort-vivant Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». C’est un fait. Mais, la présentation ainsi faite de Chouani procède d’une inacceptable falsification de l’Histoire.

Commençons par la Révolution d’Ali Soilihi. Ce fut une vallée de larmes. Si elle a été le Paradis à Anjouan et à la Grande-Comore, les Mohéliens en ont une autre lecture: oppression, répression, désordre, destruction et humiliations. Citons un seul exemple: le 28 octobre 1977, Ali Soilihi avait organisé une «élection»: «Le Président» contre «Le Remplaçant». Malgré le bourrage des urnes, les Mohéliens ont voté à 97% pour «Le Remplaçant». Ali Soilihi déporta toute la classe politique de Mohéli et y imposa une non-vie: au lit à 18 heures, sans lumière, ni radio, fermeture des mosquées, interdiction de dialogue dans la rue, interdiction de se rendre d’un village à un autre, pas de voyages entre Mohéli et les autres îles, etc. Toute la jeunesse de Djoiezi, qui n’avait aucune activité politique, a été déportée à la Grande-Comore. Donc, quand on loue Ali Soilihi et sa Révolution, qu’on n’y inclue pas Mohéli.

Le demi-frère d’Ali Soilihi est Saïd Mohamed Djohar. Roi du désordre et de la «gendrocratie», il fut intronisé le 27 novembre 1989, au lendemain de l’assassinat du Président Ahmed Abdallah Abderemane par les mercenaires. Il est abusivement qualifié de «Père de la démocratie», alors qu’il est un des grands fossoyeurs de l’État. Un fait à lui seul le démontre. En décembre 1989, Saïd Mohamed Djohar lança le chantier pour l’adoption de la nouvelle Constitution, une Constitution plus démocratique. Or, il a tout fait pour en empêcher l’adoption. Quand, finalement, très tardivement, le 7 juin 1992, les forces vives imposèrent la plus démocratique des Constitutions du pays, Saïd Mohamed Djohar n’en était pas l’auteur, mais l’ennemi, lui qui avait tout fait pour empêcher son adoption. À la suite de l’assassinat d’Ahmed Abdallah Abderemane, Saïd Mohamed Djohar ne pouvait retarder indéfiniment la fin du parti-État et donc du monolithisme politique. Saïd Mohamed Djohar et sa famille ont combattu les aspirations légitimes des Comoriens à la démocratie. Qu’on se le dise!

Quant au fugitif international Hamada Madi Boléro, il n’est pas l’artisan de l’Accord-cadre de Fomboni du 17 février 2001, une œuvre qui revient à Mohamed Hassanaly. Sa présidence par intérim de janvier à mai 2002 a été un échec honteux: il avait proclamé le «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri «élu à 100%», introduit le tournage des films pornographiques aux Comores, et volé des quantités d’argent au peuple comorien.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 6 janvier 2020.


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