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Azali, chassé d’Afrique, «dirige» l’Afrique en dormant

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Azali, chassé d’Afrique, «dirige» l’Afrique en dormant

Il «fait partie de ces êtres exceptionnels, hors du commun»

Par ARM

       Alors qu’il est «le Président de la présidence comorienne de l’Union africaine», le tyran Assoumani Azali Boinaheri «dirige» l’Afrique exactement comme il «dirige» les Comores:

1.- Aux Comores, il se fait chasser des mosquées et des cérémonies de mariage sauf de celles qu’il finance pour y être vu et pour prononcer le mot de remerciement; en Afrique, il est chassé des pays du Sahel dont il est censé apporter une solution aux crises graves qu’ils traversent, du Mali au Burkina Faso. S’agissant du Niger, il est complètement mort.

2.- Alors qu’il est attendu de lui de la vigilance, de la ténacité, de la clairvoyance pour proposer des solutions aux graves problèmes que traversent les Comores et les autres pays d’Afrique, il a inauguré un nouveau sport national personnel en faisant dodo dans les conférences internationales quand les autres s’activent, même pour ne rien faire. Résultat, on l’a entendu dire qu’il approuvait la position prise par Moussa Faki Mahamat, Président tchadien de la Commission de l’Union africaine, pour condamner le coup d’État perpétré au Niger le 26 juillet 2023, alors que c’est Moussa Faki Mahamat qui devait approuver sa position à lui, mais position qui n’a jamais été prise par le garçon fou de Mitsoudjé, le putatif «Président de la présidence comorienne de l’Union africaine». Le monde à l’envers, quoi…

3.- Aux Comores comme ailleurs en Afrique, pendant que le chaos s’installe, il regarde ailleurs. Il est incapable de saisir la portée des changements majeurs qui interviennent dans l’ancien «pré carré» francophone d’Afrique, au rythme de putschs au Mali, au Burkina Faso et au Niger, et même d’évacuation de Français du Niger, toutes choses qui sont en train de modifier sensiblement la politique africaine de la France, loin du petit mot de Louis de Guiraingaud, quand il était le chef de la diplomatie française sous Valéry Giscard d’Estaing: «L’Afrique est le seul continent qui soit encore à la mesure de la France. Le seul où elle peut encore, avec 500 hommes, changer le cours de l’Histoire».

4.- Alors qu’aux Comores et ailleurs en Afrique, il a échoué partout et en tout, ses collaborateurs, des thuriféraires, incultes, malhonnêtes, incompétents et corrompus, l’encensent à coups de superlatifs laudateurs. Cela nous rappelle que l’ancien Président Henri Konan Bédié de Côte-d’Ivoire, qui avait entraîné son pays dans le désastre lors de sa présidence de décembre 1993 à décembre 1999 par l’exclusion, causant des blessures encore béantes, est mort le 1er août 2023, et est encensé comme si sa mort devait effacer tous ses crimes perpétrés au nom de son idéologie de folie, l’ivoirité. Justement, restons en Côte-d’Ivoire, pays dont les propos du griot Laurent Dona Fologo inspirent les séides du dictateur de Mitsoudjé, notamment quand il s’agit de dire qu’il «fait partie de ces êtres exceptionnels, hors du commun».

En effet, le 12 octobre 1985, lors de la clôture du 8ème Congrès du Parti démocratique de Côte-d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), dont il était le secrétaire général, Laurent Dona Fologo avait prononcé un discours en présence de Félix Houphouët-Boigny, qui allait être «élu» «à 100%» le 27 octobre 1985. Pour Pierre Péan, c’est «une prestation qui mériterait de figurer dans toute anthologie de la servilité».

Laurent Dona Fologo: «Monsieur le Président de la République, Fondateur et Président de notre parti le PDCI-RDA, il me tarde de me tourner vers vous pour essayer de traduire en un hommage solennel, filial et déférent, les sentiments qui habitent chacun des membres de cette assemblée. Mais, quel hommage, à la vérité, avec quels mots, pour dire quoi, quand tout a été dit et a été bien dit? Il est mille et une manières de dire Houphouët. Mais, il se trouve que plus avisés, plus compétents et plus autorisés que moi s’y sont essayés avec brio.

       Il est mille et une façons de rendre compte d’une vie pleinement accomplie. Et, ils sont nombreux, essayistes, biographes, politologues… dont la pertinence du propos, la profondeur des analyses ne m’autorisent, du haut de cette tribune, sur la pensée et l’action de Félix Houphouët-Boigny, aucune originalité. Car Félix Houphouët-Boigny fait partie de ces êtres exceptionnels, hors du commun, tels que chaque siècle n’en produit que de très rares spécimens.

       S’il est la chance de la Côte-d’Ivoire, il n’appartient et ne peut appartenir à la seule Côte-d’Ivoire. Il apparaît ainsi naturel, normal, logique, que sur l’homme, sa vie et son œuvre, tout ait été dit et qu’en fait d’hommage, l’on vienne trop tard dans un monde trop vieux.

       Pourtant, et c’est ma conviction profonde, les hagiographes les plus talentueux ont beau se bousculer au portillon de la gloire immortalisant Félix Houphouët-Boigny en s’immortalisant eux-mêmes; les historiens les plus savants ont beau prétendre à la part la plus belle dans la connaissance de la vie d’un homme dont l’aura et le charisme en ont fait une figure de proue de notre temps; pourtant, dis-je, il reste et il restera toujours une forme d’hommage à Félix Houphouët-Boigny qui échappe et échappera toujours à toute exclusivité, parce que se situant au-delà de toute expression simple.

       Aucune clause de style, aucune figure de rhétorique, aucun mode de communication ordinaire ne peut l’épuiser. Cet hommage, c’est celui du cœur, celui qui sort du plus profond de l’être. Il est d’abord et avant tout un élan vers l’Autre, communion parfaite et intime avec l’Autre.

       Proche de la nature, proche de la terre, vous êtes aussi un homme d’une grande foi en Dieu, une foi vivante, agissante. L’Histoire a déjà retenu qu’en ce siècle dominé par le matérialisme triomphant, un homme d’État, le Sage de Yamoussoukro, a probablement enseigné à ses concitoyens à lever les yeux vers le Ciel, à s’aimer les uns les autres. Oui, vous avez placé l’amour, l’amour de l’homme, l’amour du prochain, au-dessus de toutes les lois.

       Vous êtes, pour utiliser une formule à la mode chez les jeunes, “branchéˮ sur l’éternel si, comme le reconnaît Saint Augustin, l’éternité n’est que l’entière possession de soi en un seul et même instant». Alors, le griot Laurent Dona Fologo pria et implora «Dieu» Félix Houphouët-Boigny de «faire une fois encore, et malgré ce qu’il peut vous en coûter, don de votre personne au Parti et au pays d’être le candidat du PDCI à la prochaine élection à la magistrature suprême de la Côte-d’Ivoire». 100% des électeurs avaient voté pour «Dieu».

C’est ce qui se passera aux Comores lors de l’élection qui n’aura pas lieu en 2024, mais à «104%». Merci.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 6 août 2023.


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