Des femmes convoitent le Gouvernorat de Mohéli et Anjouan
Par ARM
Soyons justes. Anissi Chamissidine est un bon Gouverneur. Il a géré le Gouvernorat de l’île d’Anjouan en bon père de famille. Il n’y a que le Grand Docteur Sounhadj Attoumane et les siens pour lui trouver des défauts imaginaires, et cela se comprend puisque le cardiologue sera candidat à l’élection gubernatoriale d’Anjouan. Et comme on n’est jamais à court de critiques perfides contre un concurrent, le médecin crypto-sambiste est dans son rôle quand il traite le Gouverneur Anissi Chamssidine d’incompétence, l’accusant d’avoir dégouliné d’obséquiosité servile et suiviste auprès d’Ahmed Sambi quand ce dernier était au pouvoir et quand Anissi Chamssidine devait donner des gages de fidélité à l’ancien satrape. Le même Grand Docteur Sounhadj Attoumane a un vieux compte rouillé et vermoulu à régler et solder avec Anissi Chamssidine, qui avait commis le grave génocide consistant à le virer sans management de la Direction de son Cabinet, le trouvant inadapté à la fonction. Un limogeage laisse toujours des bobos sur le cœur et des bleus sur l’âme, et il est normal que le Grand Docteur Sounhadj Attoumane qualifie de «nulle» la gouvernance d’Anissi Chamssidine, le meilleur Gouverneur des Comores, surtout au regard des pratiques malsaines d’un Mohamed Ali Saïd à Mohéli et de l’académicien Mouigni Baraka Saïd Soilihi à la Grande-Comore.
Anissi Chamissidine a eu le grand mérite de placer le mérite au centre de sa gouvernance, et malgré certaines généralités débitées parce que ses ennemis n’ont rien de sérieux à dire contre lui, sauf qu’il vient du village de Maharéré, «là-bas, dans la brousse», pour reprendre le mot qui se veut injurieux et humiliant de l’arsouille Ahmed Sambi, on n’a entendu aucune critique sérieuse et objective visant des actions et des actes spécifiques du Gouverneur d’Anjouan. Et, ne dit-on pas à la Grande-Comore que «qui déteste quelqu’un n’est jamais à court de mauvais surnoms à l’affubler»? Même le grand géographe Fahardine Chaharane, l’enfant d’Ongojou, ancien partisan de Moussa Toybou, aujourd’hui candidat au Gouvernorat d’Anjouan dans le cadre d’une «campagne électorale alternative», selon ses propres mots, n’a rien de particulier à reprocher au Gouverneur Anissi Chamssidine. Pourtant, le grand géographe Fahardine Chaharane, naguère membre du SHIMÉ-MRADC, une sorte de chose que Mohamed Saïd Harouna avait méchamment qualifiée de «parti débile», même s’il soutenait le Président Ikililou Dhoinine avant de sombrer dans l’oubli total et l’indifférence générale, croit en sa propre candidature. Courage, frère.
Pour autant, il y a une voix féminine au milieu du charivari politique masculin d’Anjouan, une voix qui veut avoir plus de décibels que celle du Gouverneur Anissi Chamssidine. Cette voix est celle de Mme Echat Saïd Omar (Photo), commerçante de son état, et bien décidée à s’installer au Gouvernorat d’Anjouan en 2016 et jusqu’en 2021. Et quand on l’interroge sur la raison d’être de sa candidature dans cet océan d’hommes, sa réponse est cinglante: «L’île d’Anjouan doit changer. Le développement d’une île comme la nôtre demande juste de la volonté», laissant entendre que le Gouverneur Anissi Chamssidine aurait développé une gouvernance sans volontarisme et allant du clientélisme à l’injustice. Même si on a n’entendu personne accuser le locataire de Dar Najah de telles pratiques mafieuses au cours de ces 4 ans et demi, on est obligé d’accuser le coup. Soit. Pour autant, ce qui compte aujourd’hui, ce ne sont pas les petites phrases assassines de Mme Echat Saïd Omar, mais plutôt le fait qu’une femme soit candidate à l’élection pour la fonction de Gouverneur à Anjouan.
C’est tout de même une très bonne nouvelle parce que le paysage politique comorien manque singulièrement de visibilité féminine, et le phénomène ne concerne pas que les Comores, mais l’ensemble du monde musulman. Au Maroc, le Cheikh Abdesslam Yassine, longtemps figure de proue de l’«islamisme provocateur et irrévérencieux» local, avait déclaré que «la Charia a besoin d’un regard féminin». Ce besoin de «regard féminin» est fortement ressenti aux Comores, où dans la législature actuelle, on ne compte qu’une seule femme, étant entendu que dans les législatures antérieures, ce fût le vide total, alors que la femme comorienne n’a pas démérité.
La candidature de Mme Echat Saïd Omar à Anjouan fait écho à celle, à Mohéli, de la Première Dame des Comores, surnommée Maman par ses partisans. Il n’est plus un secret pour personne: Maman veut être la prochaine Gouverneure de Mohéli et y croit, réconfortée en cela par une forte mobilisation décidée à mettre fin à la médiocrité managériale et au crétinisme politique du dictateur ubuesque Mohamed Ali Saïd, qualifié de «dictateur africain peu fréquentable» par un journal des Pyrénées-Orientales et surnommé par les Mohéliens Djoudja, le monstre dont l’apparition annoncera la fin du monde. Terrible! En tout cas, en attendant la fin du monde, qui sera décidée par Dieu, Mohamed Ali Saïd a décrété la fin de Mohéli depuis 2007, année de son accession au Gouvernorat de Bonovo. La candidature de Maman a plusieurs significations politiques: rendre à Mohéli sa fierté, créer un climat de cohésion sociale et communautaire à Mohéli pour une nouvelle vision politique, réconcilier la ville de Fomboni avec elle-même, une ville qui regroupe 60% de l’électorat de Mohéli mais qui s’avère incapable de placer un des siens à un poste par voie électorale tant les divisons locales sont vivaces et destructrices, faire émerger un nouveau leadership dans la capitale de l’île de Mohéli et inaugurer une nouvelle ère de gouvernance productive à Mohéli.
La question qui se pose alors est celle de savoir si la Grande-Comore va rester à la traîne, ou si elle va emboîter le pas à ses deux petites sœurs que sont Mohéli et Anjouan. Cette question se pose parce que la gouvernance de l’académicien Mouigni Baraka Saïd Soilihi n’a pas fait beaucoup d’heureux en Grande-Comore de 2011 à ce jour. La preuve la plus parlante vient du fait que même les partisans les plus fidèles de l’académicien Mouigni Baraka Saïd Soilihi l’ont abandonné en rase campagne, ne laissant avec le Gouverneur que le brave Mohamed Soulé, qui attend avec impatience les courtes périodes au cours desquelles il peut assurer l’intérim du grand homme, notamment pour faire hurler la sirène sur sa voiture, même quand elle rend visite à sa sœur en début de matinée et en fin d’après-midi, à Iconi, au grand désespoir des Iconiens, qui n’ont jamais compris l’utilité de ce tintamarre de garçon gommeux aux oreilles décollées. Les mauvaises langues disent que quand le Vice-président Mohamed Ali Soilihi entend arriver la voiture de Mouigni Baraka Saïd Soilihi ou celle du bon Mohamed Soulé à coups de sirènes hurlantes, il dit toujours et prudemment à son chauffeur: «Range la voiture sur le bas-côté et laissons passer l’autorité». Ce qui nous conduit à poser une seule question: et si les îles viraient les Gouverneurs les plus incompétents et corrompus pour y installer des femmes, qui y apporteront une belle fraîcheur? Il est juste demandé à la sœur Echat Saïd Omar de cacher son coffre des voleurs parce qu’il est trop visible sur la photo. Qui sait, si ceux qui voient d’un mauvais œil sa candidature seraient tentés de lui voler son argent afin de l’empêcher de disposer de moyens pour sa campagne électorale?
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 24 septembre 2015.
One Comment
Said Baco Bacar
septembre 24, 2015 at 1:36pourtant la Grande-Comore n’est pas la dernière de la classe en matière de parité puisqu’elle vient d’envoyer une élue (élection nationale) à l’Assemblée de l’Union. une une grande première, à saluer.
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Bonjour, frère;
Nous saluons cette grande dame. Et la Grande-Comore doit aller plus loin.
Cordialement,
ARM