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Azali Assoumani forme un gouvernement de complaisance

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Azali Assoumani forme un gouvernement de complaisance

Il pense à ses amis et oublie la misère et les souffrances du peuple

Par Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah

     «Mais, ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi-même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non»: Patrice Emery Lumumba (1925-1961), ancien Premier ministre du Congo-Zaïre.

     La cour constitutionnelle ayant donné la présidence de l’Union des Comores au clan à la tête duquel le Colonel Azali Assoumani disait vouloir instaurer un équipe professionnelle avec beaucoup d’expérience et des connaissances dans leurs domaines de compétence afin de sauver les Comores des probables bains de sang et de la pauvreté. Mais, après l’investiture et la longue tractation pour la formation du gouvernement de l’Union, des inquiétudes ont été exprimées au sein de la population. La population s’inquiète de la capacité réelle et de la marge du manœuvre d’Azali Assoumani, un Président très minoritaire puisque moins de la moitié de la population l’a élu et qu’il doit gérer ses alliés aussi encombrants qu’inquiétants. On a un exécutif bicéphale à la légitimité douteuse et à légalité introuvable.

     Une équipe gouvernementale de compensation électorale et de remerciement

     Au cours de la campagne électorale le Colonel Azali Assoumani s’est dit: «L’essentiel est d’abord la conquête du pouvoir, et pour le reste, on verra». Jadis, il souhaitait la rupture entre Ahmed Sambi et Ikililou Dhoinine afin d’isoler Ahmed Sambi sur la scène politique. Après la rupture, il a travaillé dans l’ombre afin d’empêcher la candidature d’Ahmed Sambi au poste de Président de l’Union des Comores au cours de la tournante à la Grande-Comore. Dès le classement en 4ème position, c’est-à-dire après l’élimination de la candidature de l’unique homme de Juwa, il sympathise avec le vaincu afin de crier aux fraudes électorales en demandant le recomptage des voix. Il mendie la sympathie de certains électeurs du parti Juwa et de leur leader afin de faire une large coalition. Après la victoire arrachée et imposée à la Cour constitutionnelle, le Colonel Azali Assoumani forme un gouvernement juste pour combler les désirs des uns et des autres. Il a choisi la complaisance et la satisfaction des soutiens au détriment de l’action des uns et des autres. Il a oublié la compétence et l’expérience. Il a oublié les Comoriens.

     Pour preuve, il y a d’abord le ministère des Affaires étrangères, confié à Mohamed Bacar Dossar, l’homme de confiance d’Ahmed Sambi, afin de satisfaire l’ancien Président et afin de faire retourner en grande pompe l’Iran aux Comores ainsi que les mensonges de la Fondation Fatima.

Un conflit d’intérêts ou un manque de courage au niveau de notre diplomatie ou une diplomatie tous azimuts à la Didier Ratsiraka des années 1970?

     «L’essentiel, pour jouer un rôle international, c’est d’exister par soi-même, chez soi. Il n’y a pas de réalité internationale qui ne soit d’abord une réalité nationale». Charles de Gaulle, ancien Président de la République française, fondateur de la Vème République.

     Notre pays figure, selon la Banque mondiale, parmi les pays les plus pauvres du monde. Cette pauvreté est due à l’absence de courage et de vision de nos dirigeants politique et d’hier et d’aujourd’hui. La politique que mènent nos dirigeants d’hier et d’aujourd’hui est celle de la mendicité, y compris dans notre diplomatie. Aujourd’hui, on a un pouvoir bicéphale de fait noyé dans la contradiction. Comment le Colonel Azali Assoumani va-t-il gérer les Affaires étrangères, dont il est le premier comptable, en plaçant l’Iran en tête de ses priorités, et en reléguant l’Arabie saoudite en bas de chaise, avec un misérable Secrétaire d’État chargé du Monde arabe? Dans un pays sunnite, peut-il passer outre diplomatiquement l’image de notre appartenance sunnite en favorisant l’émergence du Chiisme et inquiétant surtout à Anjouan? Ou c’est une stratégie consistant à mendier partout, comme l’avait pensé l’ancien Président malgache Didier Ratsiraka, en pleine guerre froide, quand il avait opté pour une diplomatie tous azimuts mais au fond, il avait tout perdu, et la Grande Île rouge avait sombré au niveau économique. Le monde déteste celui qui hésite et qui veut manger dans tous les assiettes et donc à tous les râteliers.

     In fine, le peuple comorien a toujours été outré par les trahisons des uns envers les autres sur la scène politique nationale. Chacun a connu l’ancien Président Ikililou Dhoinine comme poulain et dauphin, choisi et imposé, par trucage électoral par l’ancien Président Ahmed Sambi. Ikililou Dhoinine a marqué son mandat en commençant par une trahison, car il a trahi son mentor et protecteur, Ahmed Sambi. Il a terminé son mandat par une autre trahison, en trahissant son Vice-président et ami de cinq ans: Mohamed Ali Soilihi. Que va faire Azali Assoumani de ses encombrants alliés? En tout cas, on le voit très mal réussir avec un gouvernement aussi mal fait et incompétent. C’est un gouvernement de perdants.

     Que Dieu bénisse les Comores et les Comoriens dans l’unité de l’archipel de Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande-Comore.

Par Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah

Président du Parti Comores Alternatives (PCA)

Moroni

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© www.lemohelien.com – Samedi 4 juin 2016.


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