Azali Assoumani brûlera-t-il le journal Jeune Afrique?
Le magazine international recense les magouilles du putschiste
Par ARM
Azali Assoumani a constaté que toute la presse n’est pas sous sa botte. À en croire Le Gri-Gri International, le journal satirique qu’on ne présente plus, quand Azali Assoumani était à la tête de l’État comorien, il payait 200.000 euros (100 millions de francs comoriens) par an à un journal étranger pour se faire de la publicité et pour ne pas s’y faire critiquer. En 2002, j’avais accordé une interview à Radio France Internationale (RFI), et mes critiques acides l’avaient visé, sans épargner Hamada Madi Boléro et Mohamed Elamine Souef. Cette interview avait été diffusée le jour même où Azali Assoumani faisait son investiture après le premier coup d’État électoral qu’avait organisé pour lui son ami-ennemi Hamada Madi Boléro, alors Président de la République par intérim. Piqué au vif, Azali Assoumani avait demandé à la Directrice de Radio-Comores de protester auprès de Jean-Paul Cluzel, alors PDG de RFI, et j’étais mort de honte quand on me lit la lettre de protestation me concernant: on demandait à un média étranger de ne jamais me permettre de parler de mon pays et des voyous qui étaient à sa tête!
Aujourd’hui, Azali Assoumani ne veut pas que la presse parle de ses saletés électorales, qu’il fait avec la complicité de ses protecteurs mohéliens de Beït-Salam. La presse se déchaîne contre son dernier putsch, qui, heureusement, n’est pas définitif. Alpajoe de Mayotte nous a légué la chanson «Mlima oi Choungui, Moungou naoussissé banda», «Que Dieu ramène le Mont Choungui à l’état d’une plaine». En tout cas, le samedi 16 avril 2016, Jeune Afrique publiait un article dans lequel on retrouve des informations qui ne sont pas favorables à l’homme tellement habitué à faire des coups d’État que le jour où il se trouvera devant Dieu pour répondre de ses crimes de sang et de ses crimes économiques, il tentera de faire un putsch contre Dieu lui-même.
Voici ce qu’a écrit Jeune Afrique: «Le candidat du pouvoir, le vice-président Mohamed Ali Soilihi, dit Mamadou, a contesté samedi les résultats provisoires de l’élection présidentielle aux Comores publiés la veille par la Commission électorale (CÉNI), annonçant la victoire son adversaire Azali Assoumani. “Je ne reconnais pas ces résultats, qui selon moi sont partiels, et dans ce cas de figure, la CÉNI n’est pas habilitée à proclamer des résultats”, a déclaré Mamadou. “23 bureaux de vote sur 400 à Anjouan [l’une des trois îles de l’archipel des Comores] ne se sont pas exprimés”, a-t-il précisé, estimant que ces bureaux lui seraient favorables. Selon les résultats provisoires publiés vendredi par la CÉNI, le colonel Azali Assoumani, ancien putschiste au pouvoir de 1999 à 2006, a été élu nouveau président des Comores à l’issue du second tour de la présidentielle disputé le dimanche 10 avril.
Avec 40,98% des suffrages, il devance de très peu Mohamed Ali Soilihi, qui a recueilli 39,87%. Le scrutin a été émaillé d’incidents, notamment à Anjouan: urnes brisées, interruption du scrutin, bourrage d’urnes et actes de violences ont été recensés dans une quinzaine de localités de cette île. Mamadou réclame donc de nouvelles élections partielles dans ces localités. Interrogé par l’AFP, le ministre chargé des élections, Mohamed El-Has Abbas a reconnu qu’“il y a eu beaucoup d’incidents à Anjouan qui ont entaché le scrutin”, mais il a ajouté que “c’est à la Cour Constitutionnelle de se prononcer”.
La Cour constitutionnelle est chargée d’enregistrer toutes les plaintes des candidats avant de valider ou d’infirmer les résultats proclamés par la CÉNI. Selon une lettre du ministre adressée à la CÉNI la veille de la publication des résultats, et dont l’AFP a obtenu copie, les résultats “de 23 bureaux de vote représentant un total de 11.250 électeurs” sont manquants. “La non prise en compte des résultats de ces 23 bureaux porte atteinte à la crédibilité du scrutin”, écrit le ministre, qui demande à la CÉNI de “surseoir à la publication des résultats provisoires” et de “procéder immédiatement” à l’organisation d’une nouvelle élection dans ces bureaux, conformément à ce que prévoit le code électoral. Le camp du troisième candidat, Mouigni Baraka, crédité de 19,15%, a contesté lui aussi les résultats, et demandé “l’annulation pure et simple du scrutin présidentiel”, “afin d’avoir un président dignement élu, de préserver l’État de droit et de sauver l’unité nationale”. Chez les partisans du vainqueur, le colonel Assoumani, on note en revanche “le bon déroulement du second tour” de la présidentielle “malgré les quelques irrégularités constatées dans quelques bureaux (de vote) qui ne sont pas de nature à mettre en cause les résultats des élections”, selon un communiqué du directeur de campagne Saïd Ali Chayhane. Ancienne colonie française de tradition musulmane sunnite, les Comores ont connu une histoire tumultueuse, jalonnée de vingt coups d’État ou tentatives depuis 1975». Plus exactement, 5 coups d’État et 32 tentatives de putsch!
«Les opérations électorales se sont déroulées dans de bonnes conditions, et les irrégularités constatées ne sont pas de nature à mettre en cause la sincérité du scrutin». N’est-ce pas la formule constatée partout en Afrique dès qu’il y a eu de graves irrégularités et fraudes électorales? En tout état de cause, les messages fallacieux expédiés par les Mohéliens de Beït-Salam à l’étranger et leurs écoutes téléphoniques illégales n’empêcheront pas la tenue de l’élection partielle pour rétablir le Droit et la vérité.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Lundi 18 avril 2016.