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Azali Assoumani Baba, zyeuté, envouté et «marabouté»

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Malmené par un bœuf à Mohéli, dénoncé par les siens et hué partout

Par ARM

      Éternel malaimé de la classe politique comorienne, homme politique très fade et insipide, homme d’État sans charisme, ni relief particulier, le Colonel putschiste multirécidiviste Azali Assoumani Baba, qui a dirigé les Comores de 1999 à 2006, a vu ses malheurs politiques augmenter de manière exponentielle depuis le jour de février 2014 où il a failli se faire tuer par un bœuf sur l’île de Mohéli, à l’occasion d’un mariage dans la famille du couple présidentiel. Au cours de ce mariage, il avait joué à merveille son rôle de bonniche à tout faire et de marmiton, soulevant les marmites, comptant les morceaux de viande, arrangeant les bâches, accueillant les invités à l’aéroport de Mohéli et dans les différentes cérémonies, et installant les invités à leur place. Il a sans doute été zyeuté par les jaloux et les envieux, l’exposant à des malheurs regrettables. Cette série de malheurs était prévisible, à un moment où on ne parle que de lui, pour le jalouser et l’envier pour ses relations «fraternelles» avec le Président Ikililou Dhoinine et avec Hamada Madi Boléro. Après sa «vacherie» avec la vache mohélienne qui lui avait déchiré sa veste et voulait le tuer, il répétait à ceux qui avaient appris la mésaventure par Internet et qui se rendaient à son chevet pour s’enquérir de son état: «Comment voulez-vous que ce pays se développe, quand on sait que des petits agents de l’État s’empressent de se réjouir des malheurs d’un ex-Président de la République qui pourrait revenir aux affaires, en se répandant en quolibets sur un malheur qui lui est arrivé, et sur lequel il aurait fallu se taire? Je ne suis pas mort, je ne suis pas blessé mortellement, mais le choc émotionnel éprouvé est quand même là. Je loue Dieu, qui m’a sauvé de ce bœuf car ma mort, provoquée par une charge bovine, aurait réjoui les Comoriens ennemis des Comores. Comme vous pouvez le constater, je suis là, bien portant, si l’on exclut le choc psychologique et émotionnel de celui qui se voyait mourir à coups de cornes de bœuf à Fomboni, sur l’île de Mohéli». Le pauvre chéri…

      Après l’affaire du bœuf assassin, le sort laissa à Azali Assoumani Baba quelques semaines de répit avant de le recontacter. Cette fois-ci encore, la charge a été très rude. Comment ne le serait-elle pas quand ce sont les propres créatures politiques d’Azali Assoumani Baba qui se sont mises à le ridiculiser sur la place publique? Qui l’aurait cru? En effet, le lundi 14 avril 2014, dans son journal Albilad, financé semble-t-il par l’Arabie Saoudite, pour divers services rendus à des ONG douteuses et soutenant le radicalisme «islamiste» d’obédience wahhabite, d’origine saoudienne, Hamidou Karihila s’en prit vertement à son créateur politique qu’est Azali Assoumani Baba – sans le citer, ce qui est encore plus humiliant –, devenu le chef de file des lèche-bottes politiques aux Comores: «En effet, il ne faut pas être un observateur pour comprendre la mendicité que manifestent les autorités, les notables, bref le peuple, qui se font voir à l’aéroport de Hahaya à chaque fois que le chef de l’État revient d’un voyage. Il est toujours accueilli avec une file indienne de voitures. Comment voulez-vous que le président change de stratégie, d’attitude, de politique, de comportement alors qu’on n’ose pas l’affronter droit aux yeux et lui dire que tout va mal… De toute manière, ne pas répondre toujours présent à l’aéroport pour l’accueillir serait un bon début».

      Hamidou Karihila est bien placé pour parler du côté lèche-bottes de son chef, le Colonel Azali Assoumani Baba, lui qui fait partie de cette petite troupe que l’ancien Président dépêche chaque fois à l’Aéroport de Hahaya pour aboyer devant le Président Ikililou Dhoinine: «Vous avez les salutations d’Azali Assoumani». En adoptant la stratégie de sa représentation par des tiers, de seconds couteaux, Azali Assoumani Baba croyait se mettre à l’abri de la critique, mais celle-ci arriva quand même, et de la pire des manières, puisque ce sont ses sous-fifres qui le tuent sur le plan médiatique et politique. Mais, le lundi 30 juin 2014, alors que les «notables» défiaient le Président Ikililou Dhoinine, Azali Assoumani Baba était à l’Aéroport international de Hahaya pour assurer le chef de l’État, revenant de l’étranger, de sa solidarité et de sa fidélité. La dénonciation publique de la mendicité politique d’Azali Assoumani n’est pas chose rare. Mais, cette fois, ce sont des membres de la famille politique de l’ancien Président qui ont allègrement craché sur la soupe. Ce qui promet de belles choses pour les ambitions présidentielles d’Azali Assoumani Baba en 2016. On va rire. À gorge déployée.

      Il y a forcément acharnement du sort sur le Colonel Azali Assoumani Baba parce que c’est le lundi 14 avril 2014 qu’il a été cloué au pilori par le journal de Hamidou Karihila, l’homme qui fait ami-ami avec les dirigeants des ONG «islamistes» prêchant la violence politique, depuis la période où il était l’Ambassadeur des Comores en Arabie Saoudite, même sous la présidence d’Azali Assoumani Baba. Or, le mardi 15 avril 2014, soit 24 heures plus tard, l’humiliation publique du même Azali Assoumani Baba a été physique, en direct, lors de l’inauguration d’une mosquée à Coulées-de-Laves, Moroni, par la communauté anjouanaise, qui avait pour invité d’honneur l’ancien Président Ahmed Sambi. Mais, comme Azali Assoumani Baba a des clous sur les fesses qui l’empêchent de s’asseoir et de reposer une minute chez lui, s’invitant toujours là où il n’a été convié par personne, il crut bien faire en se rendant à l’inauguration de la mosquée de Coulées-de-Laves, où Ahmed Sambi ne l’a pas raté, puisque, comme à sa détestable habitude, il avait demandé perfidement aux personnes présentes de le conspuer. Et là, Azali Assoumani Baba a été hué comme un voleur de poules. Il fallait le voir détaler par une porte dérobée pour se rendre au Palais du Peuple, où la Première Dame présidait à une cérémonie liée à «l’Opération Riali» et où il voulait être vu. Quand il a pu serrer quelques mains, il eut quand même un peu de baume sur le cœur et avait repris des couleurs.

      Et puis, il y a eu l’affaire des 40 millions d’euros. En réalité, l’article de son accusateur, Thierry Vircoulon, avait été publié en janvier 2007 et repris par le site du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, mais était passé inaperçu aux Comores. Cet article nous apprend des choses ahurissantes, dont celles-ci: «La privatisation de l’État, le “néo-paternalisme” de type sultanique ou la “politique du ventre”, bref les racines de ce que la Banque mondiale appelle la “mauvaise gouvernance” n’ont pas été éradiquées durant la transition. Corruption et mauvaise gouvernance ont continué à prospérer sous les yeux de la “communauté internationale”: aux Comores, comme l’atteste la découverte de 40 millions d’euros dans des comptes à l’étranger, le Colonel Azali a pillé le Trésor public et distribué les contrats publics à la coterie formée par ses proches». En d’autres termes, il est reproché à Azali Assoumani Baba d’avoir volé au peuple comorien la bagatelle de 19.678.700.000 de francs comoriens, alors que les dépenses de l’État comorien sont de 29 milliards de francs. Et s’il n’y avait pas l’affaire de son gratte-ciel, rue des Italiens à Marseille, un scandale dévoilé à la mi-juin 2015. Ça fait quand même beaucoup à quelques mois du premier tour de l’élection présidentielle. Oui, Azali Assoumani Baba a été zyeuté.

      En tout cas, à ce rythme d’humiliation et d’accusations, Azali Assoumani Baba aura du mal à convaincre le Président Ikililou Dhoinine qu’il est très populaire et qu’il est l’homme que le chef d’État doit soutenir dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016. Azali Assoumani Baba, dont la proximité avec le chef de l’État fait des jaloux au sein de la classe politique et bien au-delà, présente tous les signes d’une personne qui a été zyeutée et «maraboutée». Les siens doivent le conduire dans les meilleurs délais chez les marabouts et sorciers de Zanzibar pour enlever les gris-gris qu’on a préparés contre lui. «Vade retro Satanas. Satan, quitte vite le corps et l’esprit du Colonel Azali Assoumani Baba. Satan, laisse en paix cet homme. Il souffre assez comme ça. Vade retro Satanas». Et il se murmure et se chuchote perfidement que l’UPDC, le fameux «parti cocotte-minute», a fait perdre volontairement des milliers de voix à Azali Assoumani Baba lors des élections législatives et «municipales» des dimanches 25 janvier et 22 février 2015, juste pour l’empêcher d’aller parader devant le Président Ikililou Dhoinine, en prétendant avoir fait mieux que les candidats du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, qui fourbit ses armes présidentielles dans un secret total et de bon aloi, loin du flafla d’amateurs de ceux qui n’ont encore rien compris sur la manière discrète d’agir en politique et surtout en période électorale. En même temps, à force d’être persécuté et humilié en public, Azali Assoumani Baba finira par devenir un martyr et par avoir l’air sympathique.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 8 août 2015.


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