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Assoumani Azali veut assassiner Mohamed Ali Soilihi

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Assoumani Azali veut assassiner Mohamed Ali Soilihi

Sa famille et lui-même l’ont placé en résidence surveillée

Par ARM

     La situation étant absolument absurde, la question qui se pose est celle de savoir s’il faut en rire ou en pleurer. Oui, face à l’absurdité dans laquelle s’enfonce chaque jour la dictature de Mitsoudjé, qui élargit chaque jour sa propre tombe, il est légitime de s’interroger. Et quand on s’interroge, on se demande s’il est de bon ton de pleurer ou de rire quand on voit comment agit ce régime politique abject et ignominieux. Ceci est d’autant plus vrai que ce samedi 15 décembre 2018, les Comoriens ont assisté à une nouvelle folie furieuse du «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». Sans le moindre motif légal, il a fait placer en résidence surveillée Mohamed Ali Soilihi, leader de l’Union de l’Opposition nationale comorienne. Il parle de «citoyenneté économique», lui-même étant un grand trafiquant de passeports à l’international, avec la complicité de son cousin et ministre Mohamed Elamine Souef, depuis leur première kleptocratie (1999-2006).

Évoquons le titre d’un livre: Atossa Araxia Abrahamian: Citoyennetés à vendre. Enquête sur le marché mondial des passeports, Lux Éditeur, Canada, 2016 (192 p.). Ce livre, qui se lit comme un roman, est le fruit d’une enquête internationale très rigoureuse et méticuleuse. Or, le nom de Mohamed Ali Soilihi n’y est mentionné nulle part. Pas une seule fois. Pourquoi? Parce qu’il n’est en rien concerné par le trabendo international des passeports comoriens. C’est aussi simple que ça.

En tout état de cause, c’est un nouveau pas qui est franchi dans l’arbitraire parce que, sans le moindre jugement, ni la moindre nécessité judiciaire, Mohamed Ali Soilihi, qui jouit entièrement de la présomption d’innocence, une des pierres angulaires du Droit dans tous les pays du monde, était déjà placé sous contrôle judiciaire, allant pointer chez un juge comme un criminel. Mohamed Ali Soilihi était déjà privé d’un des droits fondamentaux liés à l’humanité de chacun, un droit inscrit dans les textes juridiques comoriens: la liberté d’aller et venir. Mohamed Ali Soilihi, qu’aucun tribunal au monde ne déclare coupable dans une affaire donnée, était déjà privé du droit de voyager à l’intérieur des Comores, d’une île à une autre, et des Comores vers l’étranger. Ce qui est une façon de réduire un être humain en une simple chose, en une bête.

Le «magistrat» qui a placé Mohamed Ali Soilihi en résidence surveillée s’appelle Ali Amani. C’est un neveu du «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri. Il fait la pluie et le beau temps au Tribunal de Moroni, monnayant tous les actes de «justice» passant entre ses mains de voleur corrompu né dans une famille de voleurs corrompus, au nom de sa famille, au nom de la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé. Cette famille veut décapiter l’opposition comorienne, et invoque des prétextes fallacieux pour emprisonner et faire taire toutes les voix dissidentes. Les prisons comoriennes n’ont jamais atteint un nombre aussi élevé d’opposants, et les malheurs de la période des mercenaires se présentent désormais comme une simple promenade de santé.

Cette dérive est très grave, notamment parce que le Code de Procédure pénale des Comores ne comporte aucun titre consacré à la résidence surveillée. Il est question de contrôle judiciaire et de détention provisoire, et même dans un cas pareil, il est bien précisé que «le contrôle judiciaire et la détention provisoire ne peuvent être ordonnés qu’à raison des nécessités de l’instruction ou à titre de mesures de sûreté et selon les règles et conditions énoncées ci-après» (article 137). Plus édifiant encore, «le contrôle judiciaire peut être ordonné par le juge d’instruction si l’inculpé encourt une peine d’emprisonnement correctionnel ou une peine plus grave. […]» (article 138). Ce qui n’est pas le cas de Mohamed Ali Soilihi.

Ne perdons pas de vue le fait que, quand le Président Ahmed Sambi a été injustement et illégalement placé en résidence surveillée par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur (et non par un juge d’instruction), aucun motif légal n’a été invoqué, dans la mesure où il n’en existe pas. Il s’agit d’une affaire politique. Du point de vue du Droit stricto sensu, le juge d’instruction ne pouvait prendre une telle décision parce qu’il ne pouvait la motiver, même si par la suite, les précautions juridiques ont sauté les unes après les autres. La «Ripoux-blique» de Mitsoudjé ne se soucie même pas de vernis juridique. La dictature se comporte comme une dictature, se passe de toute discrétion, et ne cherche même pas à sauver certaines apparences.

Toujours est-il que Mohamed Ali Soilihi est placé en résidence surveillée parce qu’il est le chef de l’opposition comorienne, parce qu’il ne prend plus de gants pour critiquer la dictature la plus stupide du monde, une dictature qui pervertit le Droit de la manière la plus violente, sans se soucier de l’intelligence et de la sensibilité des Comoriens.

Ce qui est frappant dans l’affaire, c’est que le «ventriote» Assoumani Azali Boinaheri veut rester au pouvoir à mort et jusqu’à ce que mort s’ensuive, mais ne se pose jamais la question de savoir s’il existe au monde un peuple capable de supporter une telle dictature. Le Docteur Bernard Kouchner est l’auteur d’une phrase merveilleuse qui résume tout: «Il faut s’élever contre le mépris qui consiste à déclarer que les peuples pauvres ont besoin de dictatures».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 15 décembre 2018.


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