Ahmed Djaza a été assassiné hors de son Cabinet
On l’y déposa après l’assassinat pour brouiller les pistes
Par ARM
Un nouvel élément vient d’apparaître sur l’enquête indépendante menée sur «le suicide d’État» d’Ahmed Mohamed Djaza, alors Président de la Commission nationale électorale «indépendante» (CÉNI). La thèse de l’assassinat ne fait l’ombre d’aucun doute, mais les indices sont dans la nature, vont disparaître les uns après les autres et si, jamais, un jour, on veut diligenter une enquête sur cette tragédie, il n’en restera rien du tout. Or, après la chute de la dictature, une enquête d’envergure devra être menée pour démontrer les raisons pour lesquelles cet homme a été assassiné. L’enquête ne fera pas l’économie de l’analyse de la vie politique aux Comores depuis 2015, quand le défunt a commencé à trôner sur la CÉNI et à voler la volonté du peuple comorien.
Il sera alors question d’apporter un éclairage objectif et complet sur les relations entre Ahmed Mohamed Djaza et le régime politique qui l’a assassiné, sa détention provisoire pour un trou de plus de 130 millions de francs comoriens (260.000 euros) à la CÉNI, les raisons et circonstances de sa libération et surtout de sa «réélection» à la présidence de la CÉNI malgré les graves accusations de vol d’argent public portées sur lui. Il est impossible de passer sous silence ses «honoraires» pour fraudes électorales, et son projet de fuite au Sénégal.
Le témoignage du chauffeur d’Ahmed Mohamed Djaza est déterminant, mais bientôt, on apprendra que cet homme est «mort de mort naturelle». Il ne doit pas parler. Le chauffeur ne doit pas avoir l’occasion de dire qui est le restaurateur qui a préparé le dernier repas pris par la star de la CÉNI. Ahmed Mohamed Djaza, un homme très détesté, était-il accompagné de ses gardes du corps jusqu’à son Cabinet, et comment ça se fait qu’un homme qui était gardé soit «mort tout seul»? Où se trouvaient les clés de la voiture et celles du Cabinet au moment du décès? Pourquoi après le constat du décès, les employés du Cabinet ont appelé le chauffeur, un simple chauffeur, et non les autorités? Ahmed Mohamed Djaza avait dit au chauffeur qu’ils devaient sortir vendredi après-midi, mais après le constat sur la fermeture de tous les bureaux vendredi 1er mai, où était allé le dieu de la CÉNI vendredi soir?
En tout état de cause, selon les éléments à la disposition de l’enquête indépendante menée, la seule d’ailleurs, il s’avéra qu’Ahmed Mohamed Djaza a été assassiné non pas dans son Cabinet, mais ailleurs. Le corps retrouvé dans le Cabinet est une mascarade. Il y a été placé après l’assassinat. Aujourd’hui, les éléments qui accréditent le plus l’assassinat sont:
1.- Le sang humain retrouvé dans le Cabinet de la star de la fraude électorale.
2.- L’occupation du bureau de l’individu pendant des heures par la Police.
3.- L’interdiction faite aux Mohéliens d’approcher le corps du mort.
4.- La toilette du mort faite par les militaires sous la férule de Monsieur Fils Loukmane, le fils du poète Assoumani Azali Boinaheri, un jeune militaire tortionnaire et sadique.
5.- Le Procureur qui parle de «scène de crime», alors qu’il n’y a pas de scène de crime sans crime. Donc, il admet le crime commis.
6.- La tentative malheureuse et maladroite faite par les autorités pour faire croire à un prétendu «suicide». De la diversion…
Les experts juridiques comoriens n’attendent rien de la dictature qui sème la mort. Il n’y aura pas d’enquête sous la dictature. Mais, quand, bientôt, cette dictature sera balayée par le vent de l’Histoire, le travail d’enquête commencera sous la responsabilité de vrais magistrats et non des grands guignols actuels. Aujourd’hui, il n’y aura même pas de plainte. À quoi bon? Mais, demain sera encore un autre jour.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Lundi 4 mai 2020.
