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Les ex Ahmed Sambi et Azali Assoumani Baba: exister

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Les ex Ahmed Sambi et Azali Assoumani Baba: exister

Les deux anciens Présidents communiquent sur tout ce qui bouge

Par ARM

     C’est quand même dur pour les anciens Présidents comoriens Azali Assoumani Baba et son ami Ahmed Sambi. C’est dur pour eux parce que, après avoir été chefs d’État, et alors que leur avenir politique est plus que problématique et incertain, ils font tout pour être vus partout et pour qu’on parle d’eux. Tous les moyens sont bons pour eux pour être vus en public et pour qu’on parle d’eux, même pour ne rien dire de positif sur eux. Leur situation est désespérée. Elle est d’autant plus désespérée qu’on a vu Ahmed Sambi pousser la démagogie jusqu’à présenter ses félicitations aux élèves admis au Baccalauréat! N’ayons pas peur des mots: c’est une première mondiale. Le même Ahmed Sambi, l’homme qui n’a jamais peur du ridicule, sort de nouveau du bois pour présenter ses félicitations aux Cœlacanthes, l’équipe nationale comorienne de football, à la suite de leur victoire historique sur le Lesotho. Se réjouir de la belle victoire de l’équipe nationale de football est un geste patriotique, mais quand celui qui dit se réjouir n’a rien fait au cours de son mandat présidentiel pour que les Comoriens puissent se réjouir relève de la plate hypocrisie et de la provocation. Les Comoriens n’en veulent pas. Et voilà que son alter ego, l’incomparable Azali Assoumani Baba pond un message de vœux pour le nouvel an musulman: «À l’occasion du Nouvel An musulman, j’adresse à la communauté musulmane et en particulier à mes compatriotes mes vœux d’espérance, de paix et de solidarité. […]. Je joins mes prières aux vôtres pour que, face à ces épreuves et face au sentiment d’impuissance, de démission, de fatalité et de renoncement, tous les peuples puissent se mettre en mouvement, pour préserver la paix et pour construire un monde meilleur, de renouveau et d’espérance. […]. Je prie enfin le Bon Dieu d’épargner tous les pays, de tous les extrémismes et du sectarisme, qui menacent aujourd’hui la paix mondiale. Et de préserver les Comores dont l’islam sunnite, de rite chaféite, marqué par le soufisme, a toujours été un facteur d’unité, de paix et de cohésion».

     Le grand homme! Notre héros national! Comme, pour une fois, son message est lisible et intelligible, et sans verser dans la culture de la langue de vipère, on imagine que ce n’est pas son bourdieusien Msa Ali Djamal de Chezani qui le lui a rédigé. En même temps, on aurait tant voulu savoir ce que voulait dire le grand putschiste quand il stigmatise un «sentiment d’impuissance, de démission, de fatalité et de renoncement». Parce qu’il a la capacité d’y mettre fin? Quel élan de générosité! Les Comores ont vraiment de la chance d’avoir enfanté cet homme. Mais, il aurait été conséquent avec lui-même s’il pouvait dire ouvertement aux Comoriens si son vœu de «préserver les Comores dont l’islam sunnite, de rite chaféite, marqué par le soufisme, a toujours été un facteur d’unité, de paix et de cohésion» vise son ami Chiite Ahmed Sambi. Allons bon! Si tel est le cas, pourquoi ne le dit-il pas de manière directe pour que les vaches soient mieux gardées?

     En réalité, à force de vouloir être omniprésents, Azali Assoumani Baba et Ahmed Sambi se font plus de mal que de bien sur le plan politique. Quand Ahmed Sambi s’apprête à faire «la prière» dans la mosquée de Coulées-de-Laves et accourt à la mosquée où prient le Président Ikililou Dhoinine et le Vice-président Mohamed Ali Soilihi uniquement parce que ses hommes de main et de coups de poings ont payé des badauds du Café du Port de Moroni pour éructer et hurler au passage de ses deux ennemis, on s’interroge sur sa santé mentale. Grave. Et il y a eu les coups de poings de ses hommes. Quand Azali Assoumani Baba s’invite partout où il y a un mort à enterrer et des chrysanthèmes à inaugurer, on se pose des questions sur sa capacité à exister sur une scène politique sur laquelle il n’a laissé que des souvenirs douloureux. Aujourd’hui, nonobstant tout le mal qu’ils ont fait aux Comores et aux Comoriens, et malgré leur immense fortune acquise de la manière que tout le monde connaît, ils veulent retourner à Beït-Salam. C’est leur droit, en 2016 pour Azali Assoumani Baba, et 2021, dans le cas de son copain l’«apatrîle» français Ahmed Sambi, s’il consent à redevenir Anjouanais quand le tour de la présidence tournante ira sur son île d’origine. Mais, avant tout, les deux ex devraient s’expliquer sur leur volonté et leur capacité à faire mieux que quand ils ont déjà conduit le pays à la ruine.

     La volonté d’exister en politique a conduit Ahmed Sambi à commettre ce que le grand blogueur Abdou Hamadi dit Mrimdu a qualifié d’«ultime bévue», puisque l’ancien satrape s’est fait inviter à Maoueni-Dimani, chez le même Mrimdu, pour aller dire des bêtises dans un lieu privé. Ce qui a vraiment fâché Abdou Hamadi, qui martèle: «Je le dis aujourd’hui et certains peuvent râler pour le moment pour constater après que le discours de l’ancien Président Ahmed Sambi à Maouèni-ya-Dimani, marque sans doute le début de la fin, sinon l’arrêt immédiat, de sa candidature imaginaire à l’élection primaire de Ngazidja. Je dis bien “élection primaire de Ngazidja” et non l’élection présidentielle. L’ancien président Ahmed Sambi, a eu un accueil chaleureux à Maouèni-ya-Dimani le 2 octobre 2015, même si cet accueil était dans une propriété privée. C’était son choix tout de même. Dans son discours, l’ancien raïs [Président] a confirmé une chose et son contraire en quelques secondes seulement. Aussi, on peut dire sans risque de se tromper qu’il s’en souviendra pour longtemps de son passage à Maouèni-ya-Dimani, la terre des ancêtres du Camarade Mrimdu. Il s’en souviendra pour la simple raison que c’est à Maouèni-ya-Dimani qu’il a prononcé son “Ultime-bévue” qui mettra fin son rêve de candidature à l’élection primaire de Ngazidja en 2016. En tout cas dans son discours».

     Abdou Hamadi dit Mrimdu enfonce le clou en signalant, s’agissant d’Ahmed Sambi, que «dans ce discours, il a commencé par mettre hors-jeu, tous ceux qui défendaient sa candidature en récitant en permanence le fameux article 13. C’est un coup d’arrêt qui passe comme humiliation aux juristes sambistes, puisque contre toute attente, l’ancien raïs a compris avant ces juristes que l’élection primaire n’est pas un premier tour de l’élection présidentielle. Oui cela change la donne». En d’autres termes, en communiquant de manière aussi désastreuse, Ahmed Sambi continue à s’enfoncer sur le plan médiatique et politique. Et Abdou Hamadi le dit sans ambages: «D’une manière absolument involontaire pour ne pas dire inconsciente, il a fait remarquer dans son discours que “l’élection primaire n’est pas un premier tour de l’élection présidentielle”. Il a raison. Convenons que si l’élection primaire n’est pas un premier tour de l’élection présidentielle, cela veut dire tout simplement qu’elle n’est pas nationale, mais 100% insulaire. C’est ici que je trouve logique la position du Ministre Houmed Msaïdié. Ensuite, le raïs Sambi a enchaîné en disant aussi que “l’élection présidentielle commencera après cette élection primaire qui dégagera les trois candidats à l’élection présidentielle”, avec ces propos il a mis entièrement hors-jeu Fahmi Saïd Ibrahim et son “mémorandum”. À Maouèni ya Dimani, l’ancien président Sambi a enfoncé le clou quand il a dit que c’est l’élection primaire qui dégage les trois candidats à l’élection présidentielle. Il a entièrement raison, mais en disant cela pour rajouter ensuite l’anaphore “Moi Sambi, je suis Comorien, je peux être candidat à l’élection primaire insulaire de Ngazidja…” Il confirme à la fois une chose et son contraire: D’un côté il dit que l’élection primaire est insulaire, mais de l’autre, il dit que les conditions pour être candidat à cette élection insulaire, il suffit d’être Comorien, parce que les conditions seraient les mêmes que l’élection présidentielle. Pourquoi et comment donc, l’élection primaire serait insulaire? Dans ce cas, qu’est ce qui fait cette élection une élection insulaire?».

     Donc, à force de vouloir être partout comme un verbe, les ex Azali Assoumani Baba et Ahmed Sambi passent leur temps à se casser eux-mêmes, à se tuer politiquement. Il ne faut pas confondre politique et blablas. Ce n’est pas avec du m’as-tu-vu qu’on devint un homme d’État. En politique, un peu de discrétion est la meilleure des stratégies politiques.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 17 octobre 2015.


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