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L’affaire des dollars, un vestige politique de 1972-1975

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L’affaire des dollars, un vestige politique de 1972-1975

Un montage des mercenaires contre Mouzaoir Abdallah

Par ARM

       Commençons par ce rappel historique de 1975: «L’opposition réclame alors la réunion d’une Assemblée constituante, en vain. Le Président Abdallah refuse ensuite également de prendre en considération le projet de Constitution décentralisateur présenté par le président de la Chambre des Députés, Mouzaoir Abdallah (conformément aux dispositions des accords du 15 juin). Celui-ci en appelle donc à son tour aux autorités françaises et demande l’organisation d’une Conférence constitutionnelle regroupant tous les partis politiques (sur le modèle de ce qui s’était fait sur l’île Maurice); mais il est désavoué par une majorité de députés locaux, hostiles à cette ouverture, et il décide de démissionner, le 19 avril 1975. Il écrit alors au Monde: “On peut craindre une déclaration unilatérale d’indépendance au mois de juillet si le Parlement français négligeait la question des Comores. Cette déclaration serait catastrophique et ouvrirait la voie à la dictatureˮ (Le Monde du 26 avril 1975). Contestée par le Mouvement mahorais, par le FNU [Front national uni], et désormais même à l’intérieur de l’Oudzima, l’autorité du Président Abdallah semble très diminuée»: Hervé Chagnoux et Ali Haribou: Les Comores, 2ème édition, PUF, Collection «Que sais-je?», Paris, 1990, p. 38.

La haine entre Ahmed Abdallah Abderemane et Mouzaoir Abdallah est légendaire. Le mot «dictature» a trop pesé. Lors de la présidence d’Ahmed Abdallah Abderemane (1978-1989), il y avait une complicité sporadique et clandestine entre les deux hommes, mais la haine, la détestation et la méfiance prévalaient. Chacun des deux acteurs politiques attendait le bon moment pour écraser l’autre, en lui marchant sur la tête jusqu’à ce que mort s’ensuive.

En 1988-1989, la rivalité mortelle entre Ahmed Abdallah Abderemane et Mouzaoir Abdallah était plus tranchante que le laser. Mouzaoir Abdallah voulait à être candidat à la députation. Ahmed Abdallah Abderemane, refusant de jeter à la rivière la rancune de 1972-1975 et d’oublier le mot «dictature» employé par son ennemi, décida d’éliminer ce dernier avant le scrutin. Les mercenaires ont alors planifié l’affaire des dollars. Ces dollars invisibles sont envoyés des Comores par les mercenaires à Mouzaoir Abdallah, qui dépêcha ses fidèles Daoud Halifa et Tocha Djohar Abdallah les récupérer aux Colis postaux. Les mercenaires, férocement et mortellement engagés dans la décapitation du Front démocratique (FD), se présentèrent devant Daoud Halifa et Tocha Djohar Abdallah, qui n’avaient même pas vu le contenu du colis. Ils leur dirent que la caissette contenait des faux dollars, et ils la saisirent.

Depuis, Daoud Halifa est surnommé «Daoud Faux Dollars». Mais, quels «faux dollars», que personne n’a vus? Les mercenaires étaient repartis avec la caissette, qui pouvait contenir même des feuilles de manguiers. Daoud Halifa et Tocha Djohar Abdallah étaient alors instrumentalisés contre leur mentor Mouzaoir Abdallah. Ils ont été broyés par l’État.

Cette affaire est criminelle. À l’époque, Daoud Halifa et Tocha Djohar Abdallah sortaient à peine de l’adolescence. La réputation de «Faux Dollars» poursuit Daoud Halifa depuis 1988. C’est une injustice. La vraie enquête permet de le dire, même s’il est un ami du dictateur Assoumani Azali Boinaheri. Certains de mes amis me reprochent le rétablissement de la vérité. Cette affaire de dollars que personne n’a vus est un des pans de l’Histoire des Comores, et concerne deux acteurs politiques majeurs du pays, dans un broyage de deux adolescents. Ce n’est pas bien de se taire face à une telle injustice. Un argument a été particulièrement convaincant pour nous inciter à en parler: Daoud Halifa était marié à une États-unienne, et se rendait souvent aux États-Unis. Or, s’il était impliqué dans une affaire de faux dollars des États-Unis (et même du Zimbabwe!), il aurait été interdit de séjour aux États-Unis à vie. Il a le droit d’avoir ses affinités politiques, et cela ne doit pas le priver de vérité.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 12 août 2020.


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