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Houmed Msaïdié, le grand cachotier de la République

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Le ministre de l’Intérieur communique mais se tait sur l’essentiel

Par ARM

   Houmed Msaïdié, énergique ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du gouvernement, a accordé une belle et même très belle interview à Mme Mariata Moussa d’Al-Watwan, la vieille fille qu’on appelle journal gouvernemental. Il dit des choses et d’autres, mais s’est abstenu de dire celle qui aurait constitué un scoop, mais qui n’est pas un scoop pour quelques initiés triés sur le volet. Il aurait dû dire: «Vous savez, moi, on ne peut m’accuser de rien, et de toute façon, au moment des élections de 2016, je ne serai plus ministre, puisque je dois être le colistier du Vice-président Mohamed Ali Soilihi et je dois alors sillonner la Grande-Comore et les autres îles de la République. Auparavant, je dois démissionner». Au lieu de cela, il nous sort un beau discours mâtiné d’une belle langue de bois à faire pleurer à larmes chaudes les âmes sensibles. En effet, à la question «On vous annonce comme probable vice-président de Mohamed Ali Soilihi, d’autres vous prêtent plutôt l’intention de vous présenter en tant que titulaire. Peut-on savoir l’option que vous avez choisie?», l’homme de Maouéni, dans le Mboudé, répond: «J’appartiens à un parti politique et le choix des candidats revient au parti. Ce choix se fera au moment opportun. Je rappelle que j’étais membre d’un parti, nous avons eu des différends sur la manière de choisir les candidats. J’attends donc, la décision de mon parti, car si on a créé un parti politique, c’est pour, bien sûr, participer à ces élections. Dans ces conditions soyez en sûr, le parti RADHI participera à ces élections et présentera des candidats». Très fort, Houmed Msaïdié, lui qui sait qu’à l’heure qu’il est, et suite au «conclave papal» ayant eu lieu à Mohéli fin août 2015, il a été désigné comme colistier du Vice-président Mohamed Ali Soilihi à Mohéli. En même temps, on le comprend parce qu’il ne peut pas le dire aujourd’hui en public. Pourtant, la décision est déjà prise et est non négociable. La Mouvance présidentielle a besoin de lui, et on évite de le pousser à une certaine colère explosive.

   En même temps, Houmed Msaïdié a bien fait de lancer une charge très ironique contre la prétendue «opposition républicaine», qui réclame une «sécurisation des élections par une force internationale». Sa réponse est tombée comme un couperet quand Mme Mariata Moussa lui dit que «Les partis politiques émettent le souhait de faire venir une force étrangère pour sécurisation les élections…»: «Ah bon! Parce qu’on est au Burundi, ici? Je ne le savais pas. Même en République démocratique du Congo (RDC), où il y a encore des guérillas, ici et là, je n’ai pas entendu de force de sécurisation du processus électoral. Je ne comprends pas pourquoi ces opposants n’ont pas demandé cette sécurisation lors des dernières élections? L’année dernière, chacun a eu son dû, moi j’étais dans l’opposition, j’ai eu un Député, j’ai eu un Conseiller de l’île et des Conseillers communaux. On n’avait pas besoin de faire appel à une quelconque armée étrangère. Personnellement, je ne vois pas le contexte qui nécessiterait de faire intervenir une force étrangère ici. L’époque Mohamed Bacar est révolue, il n’y a pas de FGA. À moins qu’ils se cachent quel que part». Bon! Entre nous, au Burundi et au Congo-RDC, cette sortie ne plaira pas, mais on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs.

   La chose est bien dite parce que la prétendue «opposition républicaine», qui se désigne elle-même comme le «Rassemblement des Patriotes», a commencé à cancaner perfidement, en semant les troubles au sein de la société comorienne. C’est la première fois dans l’Histoire de l’humanité que la fraude électorale aurait commencé alors que les opérations préélectorales n’ont même pas commencé. Quand le prétendu «Rassemblement des Patriotes» a commencé ses jérémiades, on a envie de rétorquer que le moment n’est pas encore venu de porter de graves accusations sur les gens, mais à qui le dire? Ce mercredi 2 septembre 2015, ce représentant d’un candidat de l’opposition a eu ces mots: «Le Vice-président Mohamed Ali Soilihi et le ministre Houmed Msaïdié sont en train de frauder les élections, mais nous n’allons pas nous laisser faire. Nous allons nous opposer aux manœuvres frauduleuses avec détermination». Soyons sérieux! Comment peut-on frauder des élections au stade actuel du processus électoral alors que même l’accord entre le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) n’a pas été obtenu sur le budget des élections? Naturellement, en se mettant dans cette posture pour le moins crapuleuse, le «Rassemblement des Patriotes» se ridiculise à mort parce qu’elle cherche à expliquer son échec annoncé à ces élections puisque les Comoriens ne sont fous et ne vont pas confier les destinées de leur pays au Caporal Bourhane Hamidou et à ses hommes, dont la liste, partout où elle est connue, plonge les Comoriens et les chancelleries dans un rire contagieux. C’est déjà ça de pris. Qu’on se le dise: le Président Ikililou Dhoinine a décidé de ne pas organiser des élections qui seront contestées pour des motifs sérieux. Personne ne peut empêcher les opposants crypto-sambistes de se livrer à leurs opérations habituelles de mauvaise foi, mais les élections seront très démocratiques. En tant que chercheur connaissant deux ou trois petites choses sur les institutions politiques comoriennes, j’ai été contacté par un grand organisme international au sujet de la crédibilité des scrutins de 2016, et j’ai transmis le sujet aux autorités comoriennes, qui ont confirmé leur volonté de faire en sorte que les élections de 2016 soient incontestables. Pour les Comores, la supervision internationale des élections est donc superflue. Elles savent qu’elles vont perdre leur crédibilité si elles font des zigzags en 2016.

   Il est donc demandé à l’«opposition républicaine» deux choses: le choix de candidats sérieux et crédibles, et l’acceptation des résultats d’élections démocratiques, parce que ces élections seront démocratiques. Et si le «Rassemblement des Patriotes» s’amuse encore à errer comme des âmes en peine dans les chancelleries, il se fera ridiculiser comme il l’a fait quand il a voulu contester l’élection absolument démocratique du Docteur Abdou Ousseine à la Présidence de l’Assemblée de l’Union des Comores, fermant définitivement la honteuse et horrible parenthèse du Caporal Bourhane Hamidou, de sa valise de 80.000 euros saisie à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle et de ses histoires de serviettes d’hôtel saisies à l’aéroport au Maroc. Donc, soit l’«opposition républicaine» fait le choix de candidats sérieux, soit elle se condamne à disparaître de la course électorale dès le premier tour. Et si elle aligne des bras cassés et se fait éliminer dès le premier tour, elle doit se taire et accepter et respecter le choix souverain du peuple souverain des Comores, sinon le peuple réagira à coups de cravache parce qu’elle aura compris qu’on conteste ignominieusement son choix. Oui, l’affaire risquera de se régler à la cravache si ces gens-là ne veulent pas faire preuve d’esprit sportif.

   Les Comoriens de France boivent du petit-lait depuis que le gouvernement a décidé de les faire voter au second tour du scrutin présidentiel. Et le bon Houmed Msaïdié affirme cette participation, à un moment où le gouvernement avait commencé à geindre comme une vieille squaw: «Le budget en cours d’examen a prévu le vote de la diaspora, mais il y a certains éléments qui manquent, et la France est disposée à nous accompagner. Dès que le budget sera adopté, vous saurez ce que pourrait coûter la participation de notre diaspora dans ces échéances électorales, qui d’ailleurs, se limite à l’élection générale. La diaspora ne va pas participer à l’élection des gouverneurs, ni aux primaires. Je précise également que par rapport à ce vote, la France est prête à nous accompagner pour certaines opérations qui pourraient avoir lieu là-bas, telles que la sécurisation, la mise à disposition des différents lieux de vote». Il y a tout de même un souci: les candidats vont pulluler en France comme des mouches, à un moment où certains n’arrivent plus à remplir une salle de 90 personnes. On aurait pu demander à l’Ambassade de France aux Comores de ne pas délivrer des visas à ces gens-là, mais, à quoi bon? Ahmed Sambi et ses crypto-sambistes sont de nationalité française et ont toujours leurs passeports français à portée de leur main.

   Mais, Houmed Msaïdié n’aurait pas été Houmed Msaïdié s’il n’avait pas lancé une autre pique mortelle à l’opposition: «Les partis politiques, tout particulièrement ceux qui ne sont pas au pouvoir, sont tout à fait libres de critiquer toute action émanant de l’autorité publique. Je sais qu’au niveau de ce Centre de données électorales, la personne qui a été recrutée a cru bon d’aller s’installer en France. Donc, elle a été remplacée par un cadre compétent. Je ne sais pas si je devais demander à l’opposition le cadre qu’elle aurait aimé voir à la place. Contrairement à ce qui se dit, il n’y a aucun conflit entre la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) et le ministère de l’Intérieur au sujet de l’application de la loi électorale. Ce centre a été prévu par la loi électorale. Je n’ai aucune intention d’avoir de conflit avec la CÉNI, je vais appliquer la loi telle qu’elle a été votée par les représentants du peuple. J’ignore si d’autres personnes voudraient y mettre de conflit, mais, à mon niveau, il n’y en a pas un».

   C’est bien de dire les choses de cette façon parce que, d’une part, même la nomination de dame-pipi sera contestée par une opposition qui n’a rien de sérieux à dire, et d’autre part, parce que, en prétendant fallacieusement et perfidement que le gouvernement est en conflit avec la CÉNI, le «Rassemblement des patriotes» cherche à accréditer la fausse idée sur la partialité du gouvernement, qui serait tenté alors d’exercer des pressions sur la CÉNI. Il y a plutôt un désaccord parce que le gouvernement juge excessif le budget des élections tel qu’il est présenté par la CÉNI: 2,7 milliards de francs comoriens, et Houmed Msaïdié a sifflé la fin de la récréation: «Pour moi, clairement et nettement, ce budget est trop élevé. Je sais qu’on va essayer de me faire comprendre qu’il s’agit de deux rubriques, mais comparativement aux dernières élections où nous avions quatre mille quatre cent candidats, avec presque la même somme, ce budget de 2,7 milliards est trop élevé. Je ne pense pas que lors des prochaines échéances, de l’Union et des îles, les candidats puissent dépasser la cinquantaine. Je conçois mal que l’on nous présente le même budget d’autant plus que le matériel est là. Très peu de chose ont été abimées et nous n’allons pas recourir à la fabrication de nouvelles cartes. Il est vrai que d’autres opérations demeurent en l’état, tel que le recensement, mais aligner le même chiffre que lors du triple scrutin me parait exagéré. La CÉNI a soumis le budget, le gouvernement va l’examiner conformément à ses moyens».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 5 septembre 2015.


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