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Aloui Saïd Abasse, candidat à l’élection présidentielle

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Le diplomate consulte beaucoup et cache mal ses velléités et ambitions

Par ARM

   Les Comoriens vont encore s’émouvoir, rire, s’arracher les cheveux et s’en remettre à Dieu. C’est que leur superstar, le très beau, le beau gosse, l’inégalable et inimitable Ahamada Ahamadi, le petit épicier aigri de Mohoro, accessoirement secrétaire général du ministère des Relations extérieures, l’un des hommes les plus haineux et teigneux de l’océan Indien occidental (au fait, quand part-il à la retraite? Il a plus de 70 ans), va devoir élaborer un scénario catastrophe pour limoger sec Alaoui Saïd Abasse, fonctionnaire au même ministère, un des diplomates les plus compétents et les plus prometteurs de sa génération. On imagine que celui-ci a commis un horrible génocide quelque part pour subir ce limogeage en devenir. Que nenni. Que nenni. Il n’a commis qu’un seul «crime»: il a des ambitions pour 2016. Des ambitions présidentielles. Oui, il se verrait bien Président de la République. En 2016. L’idée de présenter sa candidature le taraude et lui trotte à la tête. Il consulte beaucoup de gens ces derniers temps en vue de sa plus que probable candidature présidentielle en 2016, et ne cache pas sa colère face à la démission des meilleurs et des plus compétents des Comoriens.

   Ce qu’il dit à ce sujet vaut d’être pris en compte: «Nous devons être conséquents avec nous-mêmes. Nous nous plaignons et disons que le pays est convoité par des gens qui n’ont aucune qualité, ni compétence pour diriger un lévrier ou un poulailler, des gens qui prétendent pouvoir diriger les Comores. Si les gens sérieux du pays restent chez eux, en refusant de se lancer sur l’espace public, nous assisterons au maintien de cette partie méprisable de la classe politique sur cet espace public. Je ne veux pas quitter les Comores à mon âge, à la suite de l’élection par les Comorien d’un mauvais dirigeant. Je suis fonctionnaire du ministère des Relations extérieures et je n’ai aucune envie de revivre le vagabondage diplomatique qui y avait sévi à un moment donné, au grand malheur des Comores et des Comoriens. Que faire donc? Nous devons nous mobiliser tout de suite pour un bon candidat. Que vais-je faire, moi, à titre personnel? Être candidat à l’élection présidentielle de 2016? S’il le faut, je vais devoir assumer mes responsabilités, toutes mes responsabilités. En même temps, comment vais-je faire pour financer une vraie campagne électorale? Pour l’instant, la chose ne doit pas se savoir. Il faut éviter les réactions hostiles suscitées par la haine et la jalousie de ceux qui ne proposent rien. Évitons de provoquer inutilement la nuisance des forces de la haine, de la jalousie, de l’immobilisme, du passéisme et de la régression».

   Seulement, la discrétion d’Aloui Saïd Abasse a ses limites. Le diplomate a sérieusement prêché la discrétion ici et là, mais, on sait ce que signifie ce mot aux Comores. Rien. Hélas! En même temps, la question du financement de sa campagne électorale se pose de moins en moins car l’ancien candidat à la vice-présidence en 2006 et en 2010 a des relations qui comptent, là où il faut. Où? Ce sont des choses qu’on ne dit pas en public. Allons bon. Il ne s’agit pas de relations dans les milieux de l’argent sale et du sang, comme c’est le cas des plus sales des acteurs politiques comoriens. Il ne s’agit pas de l’argent sale de ces gens-là qui se rendent dans les Ambassades à Moroni et à Paris et qui racontent leur vie insignifiante et mendient piteusement. Le diplomate Aloui Saïd Abasse a une démarche plus diplomatique, donc plus subtile. Il se contente de susciter le débat de la manière la plus innocente, sans rien demander, laissant son interlocuteur ramener lui-même le sujet sur le tapis à propos de l’éventuelle candidature de sa propre personne. En ce moment-là, il fait semblant de sortir du sommeil, lance un «Han!» de bucheron avant un «Hein?» d’un faux étonnement. À ce jeu-là, il sait y faire, Aloui Saïd Abasse. Oui, il sait y faire. Il n’est pas diplomate de formation et de carrière pour rien.

   Est-ce que sa candidature va plaire? Et plaire à qui? C’est l’un des aspects les plus marrants de la question parce que l’homme d’Itsandra se moque des états d’âme des uns et des autres. Et, ce qu’il dit à ce sujet vaut le détour: «Chaque jour, j’entends des Comoriens qui disent: “Est-ce vraiment là où est arrivé notre pays? Est-ce que vraiment notre pays est tombé aussi bas, et aujourd’hui ce sont des gens comme tel et tel qui veulent parler en son nom et le diriger?”. Ce discours-là, tout le monde l’a entendu. Mais, nous faisons quoi pour apporter une valeur ajoutée à la vie politique comorienne? Nous disons une seule chose, en répétant la même chose sur la descente aux enfers de la vie politique aux Comores. Donc, si j’arrive à me décider sur la nécessité de me lancer en politique et de me déclarer candidat à l’élection présidentielle de 2016, ça ne sera pas pour que les politiciens de fin de semaine et à la petite semaine m’applaudissent. Je veux être applaudi par le peuple comorien et non par de mauvais politiciens qui font peur même aux membres de leurs propres familles. Plus mon entrée en politique déplaira aux mauvais politiciens, plus je sentirais son utilité. Il est temps d’en finir avec la complaisance et la démagogie. Ceux qui ne voudront pas de ma candidature, au cas où je prendrai ma décision finale, n’ont qu’à ne pas se présenter devant moi en période électorale, en 2016. Si je me fais élire, ça sera la meilleure des choses pouvant arriver aux Comores. Mais, si j’arrive à faire éliminer un mauvais candidat, sans me faire élire, j’en serais très fier car ça sera un très bon service rendu à la nation comorienne. Pour autant, si je me présente à l’élection présidentielle, ça sera pour que je gagne et non pour faire de la figuration».

   On va rire. On va rire parce qu’Aloui Saïd Abasse est un diplomate tellement discret qu’il n’existe presque pas une photo de lui sur Internet. S’il veut devenir Président des Comores, il doit faire en sorte que les Comores sachent déjà à quoi il ressemble parce que les Comoriens ne vont pas élire quelqu’un dont ils ne connaissent pas le visage.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 16 août 2015.


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